Un peu plus de 10 ans après le premier opus (qui reste d'actualité et que je vous invite à relire), un article sur The Conversation relance le sujet avec de nouveaux arguments que nous reprenons ci-dessous
L'auteur y rappelle que la notion de gratuité s’articule autour de deux dimensions :
La première correspond à l’idée de non-contrepartie financière.
La seconde correspond à l’idée de faire quelque chose « pour rien », sans utilité évidente, sans attente de contrepartie, sans équivalence.
La première permet de développer des modèles économiques et cela existe depuis un bon moment, par exemple Gillette offrait ses rasoirs pour pouvoir mieux vendre ses lames. On trouve aussi un autre modèle comme le freemium (le plus connu du monde généalogique est sans doute celui de Geneanet) qui consistent in fine à miser sur le fait que certains des consommateurs vont passer à la version payante, ou encore le modèle de gratuité du service contre l'exploitation de la donnée comme chez Google qui n'est plus à une intrusion près dans votre vie privée et vient d'admettre écouter les enregistrements issus de son assistant vocal. Cela amène des adages comme "si c'est gratuit c'est vous le produit" et ces modèles économiques bien que fondés sur l’absence de contrepartie pécuniaire n’en demeurent pas pour autant totalement gratuits, en ce sens que la réciprocité est toujours attendue.
Pour la seconde , on ne peut l'appréhender qu'en changeant de paradigme et en abandonnant l'un de nos paradigmes sociaux dominants. Rappelons qu'il s'agit là de valeurs et de comportements, formels et informels, qui caractérisent une société. Le paradigme économique, s'articule autour de trois croyances :
l’intérêt : le comportement individuel devrait être déterminé par l’intérêt économique de chacun ;
le progrès : l’économie est la meilleure mesure du progrès ;
la croissance : si la croissance économique persiste, tout le monde en profite.
Abandonner ce paradigme revient à ne plus se trouver ni dans « le donner pour avoir » de l'échange marchand ni dans le « donner par devoir », propre à l’action publique. Le don gratuit, c’est « le transfert, librement déterminé, d’une ressource tangible ou intangible à une autre personne, sans demande ou attente d’un quelconque retour ou compensation », pour reprendre la définition des chercheurs Bénédicte de Peyrelongue, Olivier Masclef et Valérie Guillard. La réciprocité n'est pas exclue mais elle arrive comme un bonus.
Chez FranceGenWeb nous nous retrouvons pleinement dans cette deuxième dimension et si nous vous invitons à participer, c'est parce que nous croyons en notre œuvre collective et dans la libre diffusion du savoir.