Créée en 2013 , l'association Corsica Genealugia réalise des travaux de généalogie dans toute la Corse
Cette association, forte aujourd’hui de plus de mille adhérents, tous bénévoles, réalise des travaux de généalogie dans toute la Corse et contribue à une meilleure connaissance de notre histoire...
André Flori est un passionné. Cet ancien militaire de l’Armée de l’Air a ses racines à Eccica Suarella. Sa maison est un vrai musée avec une bibliothèque qui en dit long sur cette passion : histoire, culture, noms de familles, rien ne manque.
L’idée de la généalogie, qui sommeille en chacun de nous, en Corse, est venue tardivement. « C’était en 2013, rappelle l’intéressé, tout est parti d’un groupe de discussions sur internet (CGW Corse), mais comme on ne se connaissait que via le Web, c’est à la suite d’un repas que l’idée d’une association est née. »
Le destin de Corsica Genealugia est en marche. L’idée se concrétise un peu plus tard. L’association, qui rassemble une trentaine d’adhérents, met d’emblée en place des ateliers de généalogie et des conférences tout en commençant à travailler sur certaines communes. Grâce un site internet attractif et performant (une personne y est dédiée), des logiciels modernes et des idées novatrices, le groupe de départ se multiplie à la vitesse grand V. « Nous sommes aujourd’hui, 1040, se félicite André Flori, il y a un noyau dur mais tout le monde porte sa petite pierre à notre édifice. La clé de notre réussite réside dans la passion commune qui nous anime et une adhésion assez faible (10 euros l’année). Les adhérents viennent des quatre coins du monde : Corse, France, USA, Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique. »
En quelques années, l’équipe est parvenue à travailler sur la généalogie des familles d’une quarantaine de communes et pieve corses : Ornanu, Istria, Taravu, une partie du Boziu, Ventiseri, Solaru, une partie d’Ajaccio et des communes avoisinantes. « Nous remontons jusqu’à l’origine des documents, autour du XVIIIe selon les communes. Tout est répertorié (mariages, naissances, décès) et recensé sur notre site. Nous effectuons également des travaux avec la Collectivité de Corse (indexations leur permettant d’avoir une base de recherches. »
Une partie des adhérents s’est rendue à quatre reprises à Gênes afin de photographier toutes les archives qui concernent la Corse.
Enfin, l’équipe assiste les personnes qui le souhaitent à mettre en forme leur généalogie sous forme de tableau et/ou de livre.
Et si en raison de la crise sanitaire, les ateliers, conférences ainsi qu’un rendez-vous annuel, sont provisoirement mis de côté, idées et projets ne manquent pas : poursuivre le travail de vulgarisation et de présentation des travaux concernant la généalogie corse, sauvegarder et améliorer la diffusion des sources, contribuer à une meilleure connaissance de l’histoire de la Corse, poursuivre la numérisation des archives de Gênes.
« Nous espérons également mettre en place les scontri genealogichi cet été à Francardu, travailler sur Tolla et quelques communes proches d’Ajaccio (Arghjusta, Carbuccia, Auccià. Des conférences sur l’histoire des villages sont aussi au programme. L’objectif consiste, à terme, à pouvoir couvrir le maximum de communes possibles. C’est un travail de fourmi où il ne faudra pas être pressés. Enfin, nous souhaitons effectuer une recherche sur un certain nombre de personnes masculines, toutes descendantes d’Ugo Colonna afin de faire des tests pour apporter la preuve ou non de son existence. »
La passion des Corses pour la recherche de leurs ancêtres et le travail titanesque réalisé par Corsica Genealugia devrait certainement permettre, de plonger dans nos racines…
Ph.P.
https://www.corsicagenealugia.com
mail : corsicagenealugia@gmail.com
tel : 06-80-07-67-99
Après une pause forcée l'an dernier, l'association a de nouveau pu tenir son assemblée générale. Avec au menu, un site internet plus riche et plus interactif, et des recherches lancées sur les traces d'Ugo Colonna.
Les traditionnelles Scontri Genealugichi Corsi, organisées par l'association Corsica Genealugia, ont à nouveau pu se tenir après une annulation l'an passé due au Covid. Dimanche, une trentaine de membres se sont ainsi réunis à Prumitei, dans la salle de la Communauté de communes Pasquale-Paoli, afin de dresser le bilan d'activités annuel de l'organisme. L'heure était donc à l'analyse de l'état d'avancée de différents travaux menés depuis 2020. Car l'année dernière a beau avoir été marquée par plusieurs confinements, les projets, eux, ont tout de même avancé.
Avant de commencer cette réunion, un hommage a été rendu à Jeanne Ettori, membre de l'association, décédée il y a peu. "C'est la première fois que nous nous retrouvons depuis deux ans et Jeanne, membre fondateur de l'association, est partie en début de semaine, a indiqué André Flori, président de Corsica Genealugia. Je l'ai connue aux archives à Ajaccio, elle a participé à l'une des premières missions et son travail, notamment sur le site, était remarquable. Jeanne n'aurait pas voulu une minute de silence, alors je propose une minute d'applaudissements."
Une remise de médailles a ensuite été effectuée par l'un des représentants de la Fédération française de généalogie. "Nous avions proposé que deux de nos membres soient récompensés en vertu de leurs bons et loyaux services", a détaillé le président.
Une fois ces moments introductifs passés, c'est d'abord le nouveau site internet de l'association, totalement retravaillé, qui a été présenté. "Le site est nettement plus interactif que le précédent", a glissé André Flori. Et pour cause.
Désormais, les recherches généalogiques de chacun seront facilitées. "Le nouveau site permettra à chacun de trouver facilement les sources pour un village : Taglie, état des âmes, recensement, registres paroissiaux et registre d'état civil..., a détaillé le président. Pour chacun de ces documents, il sera possible de retrouver son lieu de conservation, son site de consultation et savoir s'il a été dépouillé." Autrement dit, en tapant le nom d'un village sur le site, l'utilisateur - qui devra au préalable avoir créé un compte - aura accès à toutes les informations d'ordre généalogiques liées au lieu recherché.
Une démonstration a suivi ces explications. "Tous les villages de Corse ont été enregistrés, là j'ai choisi une commune et en dessous, vous pouvez voir apparaître toutes les sources mentionnées précédemment, a-t-il indiqué. Si votre recherche porte sur un mariage et que vous n'avez pas en tête le nom de famille et le prénom des deux personnes concernées, vous pouvez par exemple taper le nom du mari et le prénom de l'épouse. Toute la liste des mariages qui correspondent va s'afficher. De la même manière, si vous n'avez que leurs prénoms, cela fonctionne aussi."
La deuxième annonce, et pas des moindres, portait sur une recherche scientifique.
L'association, avec la précieuse aide de Didier Ramelet-Stuart, enseignant en généalogie génétique à l'université de Nîmes, mène une étude sur le modèle de celle de deux historiens italiens. En s'appuyant sur le chromosome Y, qui se transmet aux descendants masculins et qui est connu pour peu changer sur vingt-cinq générations, ces derniers sont parvenus à retracer l'arbre généalogique de Léonard de Vinci sur vingt et une générations. Il s'agit désormais d'appliquer cette méthode à Ugo Colonna.
"À travers cette étude, nous aspirons à voir, selon les informations recueillies, si Ugo Colonna relève du mythe ou de la réalité", commente André Flori. Dans ce cadre-là, "nous recherchons des hommes volontaires pour faire un test financé par l'association et garantissons leur anonymat".
Après toutes ces présentations, un apéritif dînatoire servi à l'auberge A Tavula a permis de clôturer cette réunion sur une note positive et, surtout, de célébrer ces retrouvailles attendues par les membres de l'association.