C’est un regard qui compte dans le milieu du photojournalisme. Le Genevois Niels Ackermann, cofondateur de l’agence Lundi13, auteur de plusieurs photoreportages primés, appelle les médias à bien réfléchir à leur utilisation des IA génératives comme Dall-E ou Midjourney pour illustrer leurs articles. Parce qu’elles menacent son gagne-pain? Non, rétorque-t-il. Parce que la presse doit s’ériger en rempart qui protège encore le vrai, dans un monde inondé par des contenus synthétiques.
Heidi.news — Qu’est-ce que vous inspirent ces nouveaux logiciels d’IA génératives?
Niels Ackermann — Lorsque je vois une nouvelle technologie qui émerge, mon premier réflexe est de me remémorer les précédents bouleversements qui ont affecté ma profession et que j’ai moi-même vécus. À chaque fois, il y a ceux qui ont immédiatement adopté ces nouveaux outils, et ceux qui s’y sont opposés. J’avais 13 ans quand j’ai acheté mon premier appareil photo numérique. Autour de moi, certains photographes ont regardé ces nouveaux capteurs avec mépris, estimant que seules des photos prises par des appareils avec film avaient de la valeur. Mais la technologie a modifié les attentes du marché. La possibilité d’avoir des photos numériques qui n’ont pas besoin d’être développées et peuvent être utilisées immédiatement s’est avérée utile, notamment dans les médias. Ceux qui n’ont pas voulu opérer ce virage, ou l’ont fait trop tard, ont été mis de côté.
Le même scénario s’est reproduit il y a quelques années avec Instagram. Certains photographes ont refusé de s’y inscrire. Cela les a exclus en partie du marché, car de nombreux clients s’en servent comme d’un annuaire téléphonique pour sélectionner leur photographe.
Et cela se répète donc avec les IA génératives?
Bien sûr, le processus sera le même, et peut-être même encore plus rapide. En voyant l’essor fulgurant de ces nouveaux logiciels, j’ai décidé de m’y intéresser, parce que je veux comprendre leur fonctionnement et leur utilité. J’ai testé entre autres Dall-E, ChatGPT et Midjourney. J’ai été bluffé par la puissance de ces outils. A tel point que je me suis rendu compte qu’ils pourraient rapidement affecter mes revenus.
«Il existe sans doute un marché pour le réel»
C’est-à-dire?
Aujourd’hui, l’essentiel de mon chiffre d’affaires provient de mandats dans la pub ou pour des entreprises. Mon travail de photojournaliste, bien que je l’affectionne profondément, est marginal en termes de revenus. En testant ces IA génératives, j’ai pris peur. Je me suis d’abord imaginé que n’importe quelle agence de pub pourrait les utiliser pour générer des images d’excellente qualité pour leurs campagnes. Comment moi, en tant que professionnel, pourrais-je encore justifier des devis à cinq chiffres quand de telles technologies sont disponibles, à un prix défiant toute concurrence?
Je me suis toutefois souvenu qu’il était déjà possible de réduire les coûts en ayant recours à des banques d’images. Si la plupart des agences ne l’ont pas fait jusqu’ici, c’est peut-être parce qu’elles cherchent quelque chose de plus: une certaine personne, un certain lieu, mais aussi une certaine forme d’humanité qu’on ne trouve pas forcément dans ces banques d’images. Cela m’a rassuré de me dire qu’il existe sans doute un marché pour le réel, dans un monde où la disponibilité du faux, du synthétique devient illimitée.
Un «marché pour le réel», qu’est-ce que ça veut dire?
Je suis convaincu que la photographie transmet des émotions particulières. C’est ce qui a fait le succès de ce médium et c’est une des choses qui me fait tant aimer mon travail de photojournaliste. Ces images racontent quelque chose, elles capturent une part de «vrai», une scène, un moment de l’histoire, et elles suscitent des émotions, positives ou négatives. Dans un monde où la disponibilité pour le synthétique est illimitée, j’ai la conviction que les médias doivent devenir des «marchands de vrai». Le photojournalisme m’a mené vers la publicité, qui est plus rémunératrice, mais il se peut que ces évolutions technologiques inversent cette pyramide des revenus et me pousse de la publicité vers le journalisme.
Justement, comment réagissez-vous face aux médias qui génèrent de fausses photographies pour illustrer leurs articles? Le Blick l’a fait récemment, avec une image où apparaissent cinq jeunes qui n’existent pas.
Je ne vais pas le cacher, cela m’a porté un coup au moral de voir qu’un média s’amuse à générer des deepfakes, quand bien même il s’agit de visages qui n’existent pas, et que la légende photo le précise. Je ne l’ai pas mal vécu pour des raisons financières, parce que cela m’a privé d’un quelconque revenu. S’ils n’avaient pas généré cette image, ils auraient illustré leur article par une photo tirée d’une banque d’images. Le problème, c’est que cela porte atteinte à la crédibilité des médias. Ces derniers doivent s’interroger sur leur rôle dans cette époque où l’offre de faux est illimitée et omniprésente. Selon moi, cette profession doit se considérer comme le rempart qui protège encore le vrai. Et pour pouvoir occuper ce rôle, il faut être intraitable avec la déontologie.
Ce n’est pas le cas, selon vous?
Je pense que les médias suisses ont toléré ces dernières années des pratiques qui posent question sur le plan déontologique. Qu’il s’agisse (entre autres) de publireportages plus ou moins cachés, de sujets teintés de militantisme ou d’une absence de distance vis-a-vis du langage corporate. J’ai le sentiment que ces pratiques doivent être définitivement arrêtées. En Suisse, aucun média ne m’a par exemple demandé de signer une charte pour m’imposer des limites et s’assurer de mon honnêteté. La première fois que j’ai collaboré avec le New York Times, j’ai reçu des instructions sur ce qui était acceptable ou non. Parmi cette liste figurait l’interdiction d’accepter des cadeaux, le paiement du voyage par des tiers, mais aussi des paramètres techniques à respecter dans la manière d’utiliser mon appareil pour s’assurer que les images reflètent la vérité. Le risque, si je ne respectais pas ces règles, c’est d’être tout simplement ostracisé par les médias américains, parce que le New York Times aurait fait passer le mot.
«Il faut une distinction claire entre ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas dans les médias»
Mais au fond, ne cherchez-vous pas à conserver votre gagne-pain en limitant la capacité de choisir des médias?
Non. Je peux nourrir ma famille sans la presse aujourd’hui, et je ne fais pas partie de ceux qui vont dire que cette technologie va précariser ma profession. Cela fait déjà 20 ans qu’elle est précarisée. J’ai simplement la conviction qu’un lecteur qui ouvre un journal doit avoir la garantie que la photo qu’il voit raconte bien quelque chose de réel, et qu’il n’a pas besoin de systématiquement vérifier la légende pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un contenu synthétique.
Pour moi, l’enjeu va au-delà de mon propre confort financier. Il s’agit de conserver des lieux où le réel a sa place. Si les médias ne saisissent pas cette occasion pour proposer un contenu rigoureux où le vrai est la seule boussole, alors ils ne serviront plus à rien dans le monde qui nous attend. Il faut qu’il y ait une distinction claire entre ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas dans les médias. Raison pour laquelle d’ailleurs je pense qu’une illustration qui a un style cartoon et qui serait générée par une IA ne poserait pas de problème pour illustrer un article. Sa dimension fictive sauterait aux yeux. Mais tout ce qui tente de simuler le réel, qui peut tromper, c’est une limite qui ne doit pas être franchie, et je m’inquiète de voir que certains médias l’ont déjà franchie sans attendre.
Que les médias diffusent uniquement de vraies photos ne changera pas le fait que l’on va s’habituer à questionner l’authenticité de chaque contenu, dès lors à quoi bon?
Peut-être, mais les lecteurs ont toujours vu les photos publiées dans la presse comme une forme de rapport au réel. Les montages, qui ne datent pas des IA génératives, ont toujours été vécus comme une tromperie. Il ne doit pas en être différemment avec ces logiciels. Préserver un espace où le réel est la règle sera d’autant plus crucial justement, parce que ce questionnement autour de l’authenticité ne sera pas nécessaire.
Au-delà du rôle des médias, je m’inquiète qu’on me demande quel «prompt» (requête adressée à l’IA, ndlr.) j’ai utilisé pour générer les photos que j’ai réellement prises, par exemple dans mes reportages en Ukraine. Je m’interroge beaucoup sur le rapport qu’auront nos enfants aux photos lorsqu’ils seront grands. J’espère qu’ils seront en mesure de les concevoir comme quelque chose qui raconte le réel, et pas uniquement comme un contenu synthétique que n’importe qui aurait pu générer. J’espère surtout que ces photographies continueront à leur véhiculer des émotions.
**En voyage, notre appareil photo et notre smartphone restent toujours à portée de main pour une photo.
Par Morgane Guillou
PHOTO - L’appareil photo et le smartphone font partie de notre quotidien lorsque nous voyageons. Nous sommes tellement habitués à prendre ces excursions en photo que nous avons l’impression de les gâcher si elles ne sont pas photographiées, comme l’explique notre vidéo en tête d’article.
Mais pourquoi y tient-on à ce point? La photographie vise en premier lieu à immortaliser un moment, servant ainsi de seconde mémoire. En voyage, elle rend compte du caractère esthétique et étonnant des lieux qu’on visite.
Comme l’a observé le sociologue britannique John Urry dans “The Tourist Gaze”, tel que rapporté par Wired, on utilise aussi les photos pour créer “nos propres images” des lieux visités afin d’en prouver notre passage.
L’idée de faire de beaux clichés s’est ainsi inscrite dans les objectifs du tourisme. Certains entrepreneurs y ont vu l’occasion de créer des applications dédiées à la photographie, comme “Depalo” qui dévoile les endroits les plus “Instagramables” aux États-Unis, ou “Really Good Photo Spots”, qui déniche les lieux les plus pittoresques à photographier à travers le monde.
Or, cette idée ne date pas d’hier. De nombreux lieux touristiques ont déjà mis à la disposition des visiteurs des plateformes conçues pour leur offrir les plus belles photographies de voyage.
L’arrivée des réseaux sociaux a aussi largement bousculé le rapport des touristes à la photo. Ces derniers ont commencé à publier leurs clichés, qu’ils pouvaient améliorer grâce à de nombreux “filtres”, sur les réseaux sociaux, se forgeant au passage un historique de voyage et une certaine image de soi.
Les influenceurs et entreprises du tourisme ont aussi investi ces applications pour faire la promotion de certains lieux ou évènements à la manière des brochures touristiques.
Mais l“addiction” à la photo a bel et bien saisi le public au sens large. Il n’y a qu’à observer son entourage lors d’une visite au musée: il ne se passe pas une minute sans qu’on aperçoive des visiteurs photographier le décor sous toutes ses coutures.
On ne peut nous-même pas résister à l’envie de dégainer notre smartphone devant une belle peinture ou un monument connu.
Si le tourisme tel qu’on le connaît existe depuis bien longtemps, il s’est largement démocratisé au cours des deux derniers siècles et en particuliers depuis le début des congés payés en France en 1936.
Évidemment, l’idée de vouloir immortaliser des moments familiaux au bord de la plage ou de photographier de beaux paysages ne date pas d’hier. On utilisait autrefois des appareils plutôt coûteux et encombrants, avant d’avoir accès aux fameux argentiques de la marque Kodak qui ont duré jusqu’à l’arrivée du numérique au début des années 2000.
Depuis, notre capacité à documenter facilement chaque parcelle de nos excursions touristiques a été rendue possible grâce aux nouvelles technologies. Leur développement rapide ces dernières années a donné naissance à des appareils photo à la fois très performants et faciles à transporter.
Le sociologue et auteur du “Manuel de l’antitourisme”, Rodolphe Christin, a observé cette évolution technologique. “Autrefois, prendre des photos avait un certain coût car il fallait un appareil, des pellicules et les faire développer”, explique-t-il. “Il y avait donc un côté économique lié à la prise de photo qui faisait qu’on y allait avec un peu plus de sobriété.”
De leur côté, les entreprises du numérique n’ont pas manqué l’occasion d’user de stratagèmes pour attirer les convoitises sur leurs marchandises, au point de les rendre totalement incontournables chez les consommateurs.
C’est vite devenu le cas des fameux smartphones, ces téléphones portables intelligents dont l’option photo évolue constamment pour optimiser la qualité des clichés. Leur légèreté et leurs capacités multiples les rendent même plus populaires chez les touristes, malgré la qualité d’image souvent plus élevée des appareils photo.
Les réseaux sociaux ont ensuite fait leur entrée fracassante, offrant la possibilité de créer des albums photos en ligne et de les partager sur la sphère publique. Vincent Pastorelli, consultant en réseaux sociaux et vidéo, analyse régulièrement le phénomène: “Il y a cette notion de ‘storytelling’ et de mise en scène où on raconte sa propre vie.”
Or selon une étude menée par une chercheuse de l’université de Fairfield dans le Connecticut, notre addiction à la photo pourrait aussi diminuer nos capacités à nous souvenir des moments photographiés.
“Les gens sortent si souvent leurs appareils photo, presque sans réfléchir, qu’ils peuvent rater ce qu’il se passe juste devant eux”, explique Linda Henkel. Elle a appelé cet effet le “Photo-Taking-Impairment Effect” (l’effet de déficience derrière la photo).
“Lorsqu’ils utilisent un appareil photo pour enregistrer un moment, les gens n’ont plus besoin d’y assister pleinement”, ajoute-t-elle. “Cela peut avoir un impact négatif sur leur manière de se rappeler ces expériences.”
La sophistication des logiciels de retouche d’images est telle qu’il est parfois difficile de déceler les tentatives de falsification des photos.
Les trucages sont la plupart du temps grossiers, mais ce n’est pas toujours le cas.
Pour démêler le vrai du faux et percer à jour les prises de vue truquées, faites appel à Forensically, un outil en ligne gratuit et performant.
L’application Forensically est accessible depuis n’importe quel navigateur Web.
Cliquez sur Open File, sélectionnez votre image et importez-la en cliquant sur le bouton Ouvrir. Elle s’affiche dans la fenêtre centrale.
Pour vérifier si des parties du cliché n’ont pas été clonées, choisissez l’intitulé Clone Detection.
Après un scan, des traits roses apparaissent indiquant les éléments susceptibles d’avoir été manipulés. Augmentez les valeurs des curseurs Minimal Similarily, Minimal Cluster Size et Block Size afin d’affiner l’analyse.
Pour déceler les éventuelles traces de trucage ou de montage, sélectionnez l’onglet Magnifier. Positionnez alors le curseur de zoom sur 8. Déroulez le menu Enhancement, puis cliquez sur l’option Auto Contrast by Channel.
Passez ensuite le curseur de votre souris sur les parties de l’image signalées par l’outil Clone Detection ainsi que sur celles qui vous semblent présenter des défauts de perspective ou des aberrations colorimétriques. Le zoom accentue les imperfections nées d’un montage imparfait.
Cliquez sur la commande Error Level Analysis afin de repérer les artefacts, autrement dit les éléments ajoutés à l’image originale. L’écran devient noir.
Positionnez le curseur JPG Quality sur 100, puis minorez cette valeur cran par cran au moyen de la flèche gauche du clavier.
Si des tâches apparaissent, cela signifie très probablement que le cliché a été trafiqué par endroits, la qualité de la compression JPEG n’étant pas identique en tout point de la photo. Affinez la détection en continuant de baisser le niveau de qualité.
Détaillez les propriétés de la prise de vue
Un autre moyen de savoir si l’image a été modifiée consiste à cliquer sur Meta Data afin d’accéder à ses propriétés.
Comparez les dates indiquées sur les lignes DateTimeOriginal et ModifyDate. Si elles sont dissemblables, il y a fort à parier que la photo a été retouchée.
Le nom du logiciel ayant servi aux manipulations est parfois mentionné dans la section Software.
Il se peut aussi que le cliché ait été géolocalisé. Dans ce cas, le menu Geo Tags est disponible et affiche une carte de l’endroit où la photo a été prise.
Le disque dur de votre ordinateur et votre smartphone regorgent de photos que vous consultez peu voire pas du tout ? Vous êtes nostalgique des albums photo soigneusement classés et annotés mais vous manquez de temps pour en faire un vous-même ? Il existe aujourd’hui de nombreux services en ligne qui, pour quelques dizaines d’euros, vous permettent de créer facilement des compositions à partir de vos photos personnelles puis de les faire imprimer. Qu’il s’agisse de livres photo, de posters, de faire-part, de calendriers ou même d’une photo sur toile, les options sont nombreuses et à la portée de tous les budgets. Tour d’horizon.
Les légendes des photos sont une partie importante du journalisme. Elles doivent être précises et informatives[1]. En fait, la plupart des lecteurs ont tendance à regarder les photos, puis les légendes avant de décider s'ils ont envie de lire l'histoire qui les accompagne[2]. Servez-vous de certaines astuces pour écrire une légende qui va intriguer les lecteurs et les amener à lire la suite.
1
Apprendre les bases des légendes
Vérifiez les faits. Un des aspects les plus importants de tout type de journalisme est la précision. Si vous utilisez des informations incorrectes, l'histoire ou la photo perd de sa crédibilité. Avant de confirmer ou d'imprimer une légende sur une photo, vous devez vous assurer que tout ce que vous avez mis dedans est correct[3].
N'imprimez pas une légende incorrecte si vous avez du mal à vérifier les faits, que ce soit parce que vous ne pouvez pas trouver la source ou parce que vous devez rendre l'article au plus vite. Il vaut mieux que vous omettiez une information plutôt que d'en mettre une fausse.
Décrivez quelque chose qui n'est pas évident. Si la légende ne fait que décrire ce qu'il se passe sur la photo, elle est plutôt inutile. Si vous avez une photo d'un coucher de Soleil et si vous écrivez « un coucher de Soleil », vous ne donnez pas d'informations supplémentaires au lecteur. Essayez plutôt de décrire les détails qui ne sont pas évidents, par exemple le lieu, l'heure, la saison ou un évènement spécial qui se déroulait en même temps[4].
Par exemple, si vous avez une photo d'un coucher de Soleil, vous pourriez écrire la légende suivante : « Côte d'Azur, mars 2016, depuis la jetée du port de Toulon ».
Évitez aussi les termes comme « on voit », « il apparait », « au-dessus ».
Évitez certains mots au début. Une légende ne devrait pas commencer avec un article comme « un », « une », « le » ou « la » si c'est possible. Ces mots sont trop basiques et ils occupent un espace précieux dans la légende alors qu'ils sont parfois inutiles. Par exemple, au lieu d'écrire : « un geai bleu dans la forêt boréale », écrivez simplement : « geai bleu qui vole dans la forêt boréale[5] ».
Ne commencez pas non plus la légende avec le nom de quelqu'un, démarrez avec une description et incluez le nom à la fin. Par exemple, ne dites pas : « Jean Dupont dans le parc aux platanes », mais plutôt : « Parc aux platanes et Jean Dupont faisant son jogging ».
Lorsque vous identifiez quelqu'un dans la photo, vous pouvez aussi dire : « depuis la gauche ». Il n'est pas nécessaire de dire : « de la gauche vers la droite ».
Identifiez les personnages principaux. Si votre photo inclut des gens importants, vous devez les identifier. Si vous connaissez leurs noms, marquez-les (à moins qu'ils vous aient demandé de rester anonymes). Si vous ne connaissez pas leurs noms, vous pourriez plutôt décrire qui ils sont à la place (par exemple « manifestants dans les rues de Paris »[6]).
Même si cela va sans dire, vous devez vous assurer que les noms sont bien écrits et précédés du titre qui leur convient.
Si la photo présente un groupe de personnes ou des gens qui n'ont pas de rapport avec l'histoire (c'est-à-dire que leurs noms ne sont pas importants pour l'histoire), il n'est pas nécessaire de les nommer dans la légende[7].
Soyez le plus spécifique possible. Ce conseil va de pair avec le précédent à propos de la précision des informations. Si vous n'êtes pas sûr de l'endroit où ont été prises les photos ou des personnes qui se trouvent dessus, renseignez-vous. Si vous montrez une photo sans aucune information, cela pourrait ne pas être utile au lecteur, surtout si vous ne pouvez pas l'informer du contexte dans lequel la photo a été prise[8].
Si vous travailliez avec un autre journaliste sur l'histoire, vous pouvez le contacter pour lui demander plus d'informations.
Si vous essayez d'identifier une personne en particulier sur la photo, il pourrait être utile de décrire l'endroit où elle se trouve. Par exemple, si Jean Dupont est le seul avec un chapeau, vous pouvez dire : « Jean Dupont, dernière rangée avec le chapeau ».
Même s'il vaut mieux être précis, vous pouvez aussi tourner votre phrase pour qu'elle démarre avec quelque chose de général avant d'arriver à quelque chose de plus précis ou le contraire. Une de ces méthodes vous assure d'être suffisamment précis tout en créant des phrases faciles à lire[9].
Étiquetez correctement les photos historiques. Si vous utilisez une photo historique dans votre histoire, vous devez vous assurer de lui mettre une légende correcte et d'y inclure la date (au moins l'année). Selon la personne qui détient les droits de la photo, vous allez aussi devoir mentionner un autre photographe ou une autre institution (par exemple un musée, des archives, etc.[10])
Utilisez le présent dans vos légendes. Puisque la plupart des photos présentées aux informations font partie d'évènements qui se produisent en ce moment, utilisez le présent dans vos légendes. Les photos historiques sont une exception évidente à cette règle, car vous devriez utiliser le passé[11][12].
Un des avantages du présent est de pouvoir donner un sens d'immédiateté et d'augmenter l'impact de la photo sur le lecteur.
Évitez l'humour si ce n'est pas approprié. Si la photo que vous décrivez présente un évènement sérieux ou sombre, n'essayez pas de faire de l'humour. Les légendes amusantes ne doivent être utilisées que lorsque la photo est une blague ou un évènement amusant qui est fait pour faire rire le lecteur[13].
N'oubliez jamais les crédits et les citations. Chaque photo doit inclure le nom du photographe ou de l'organisme qui en possède les droits. Dans les magazines et les publications photographiques, les photos indiquent même des détails techniques relatifs à la prise (par exemple l'aperture, la vitesse, la lentille, etc.[14])
Lorsque vous écrivez les crédits, il n'est pas nécessaire de l'indiquer de manière évidente avec des mots comme « crédits à » ou « photo par » si l'information est présentée de manière consistante et compréhensible. Par exemple, vous pourriez les écrire en italique ou dans une police plus petite.
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Faire ressortir l'histoire avec la légende
Utilisez-la pour dire quelque chose au lecteur. Lorsqu'il regarde la photo, il va généralement ressentir certaines émotions et recevoir certaines informations (en se basant sur ce qu'il voit sur la photo). La légende, en retour, devrait lui donner des informations qu'il n'a pas vues lorsqu'il a regardé la photo. En clair, la légende est là pour apprendre quelque chose au lecteur à propos de la photo[15].
Elle doit intriguer le lecteur pour qu'il creuse plus loin dans l'histoire et recherche plus d'informations.
La légende doit aussi éviter de répéter des aspects de l'histoire. La légende et la photo doivent se compléter et éviter de répéter des informations.
Évitez les jugements. Les légendes doivent être informatives et elles ne doivent pas juger ou critiquer. À moins que vous ayez pu discuter avec les gens sur la photo pour leur demander ce qu'ils ressentent ou pensent, ne faites pas de suppositions en vous basant sur leur apparence sur la photo. Par exemple, ne dites pas : « clients mécontents qui font la queue » à moins que vous soyez sûr qu'ils étaient mécontents[16].
Le journalisme est fait pour être objectif et informatif pour le lecteur. Les journalistes sont censés présenter les faits d'une manière objective et permettre aux lecteurs de se faire leur opinion.
Ne vous inquiétez pas de la longueur. Une photo peut en dire plus que des centaines de mots, mais parfois quelques mots sont nécessaires pour mettre la photo dans son contexte. Si une description longue est nécessaire pour donner du sens à la photo, ce n'est pas un problème. Même si vous voulez être le plus clair et le plus bref possible, ne limitez les informations que vous mettez dans la légende si elles peuvent être utiles[17][18].
Écrivez dans un langage du quotidien. Le journalisme en général n'a pas besoin de langage trop compliqué. Mais il n'utilise pas non plus de clichés ou d'argot. Les légendes doivent suivre les mêmes conditions de base. Écrivez vos légendes dans un langage de la vie de tous les jours, comme vous parleriez à votre famille en leur montrant la photo en question. Évitez les clichés et l'argot (ainsi que les acronymes). N'utilisez pas de mots compliqués s'ils ne sont pas nécessaires[19].
Si la photo s'accompagne d'une histoire, essayez d'utiliser le même ton dans la légende que celui utilisé dans l'histoire[20].
Incluez des éléments moins importants. Les histoires qui accompagnent les photos ont tendance à parler de quelque chose en particulier et évidemment, à raconter une histoire. S'il y a une information utile pour comprendre la photo, mais si elle n'est pas nécessaire pour raconter l'histoire, mettez-la dans la légende au lieu de la mettre dans l'histoire[21].
Cela ne veut pas dire que les légendes ne sont utilisées que pour y mettre des informations inutiles, mais plutôt des éléments qui ne sont pas essentiels au reste de l'histoire. Voyez la légende comme une petite histoire qui inclut des éléments utilisés à l'intérieur de l'histoire elle-même.
Une fois de plus, vous devez vous souvenir que la légende et l'histoire doivent se compléter l'une l'autre. Évitez les répétitions.
Déterminez la ponctuation à utiliser. Si la photo représente simplement une personne (par exemple un portrait) ou si c'est une photo d'un objet en particulier (par exemple un parapluie), vous pouvez mettre le nom de la personne ou de l'objet dans la légende sans aucune ponctuation. Dans d'autres cas, vous pouvez utiliser des phrases incomplètes, mais cela va dépendre de la publication et des conditions qu'elle pose[22].
Voici un exemple de légende sans ponctuation : « Toyota 345X boite manuelle ».
Voici un exemple qui illustre la différence entre une légende complète et une légende incomplète : « l'actrice Ann Levy fait un tour en Acura 325 sur le circuit de test britannique à Londres » (complète), « Tour en Acura 325 » (incomplète).
Simplifiez les descriptions dans les autres légendes. S'il y a plusieurs photos dans la même histoire qui montrent le même lieu, la même personne ou le même évènement, il n'est pas nécessaire de répéter les mêmes détails dans chaque légende. Par exemple, si vous présentez la personne dans la première légende en utilisant son nom complet, vous pouvez ensuite vous y référer par son nom de famille dans le reste des légendes[23].
Vous pouvez supposer que le lecteur a vu la photo et lu la légende des photos précédentes, car vous avez probablement choisi un certain ordre pour raconter l'histoire.
Vous pouvez aussi éviter de mettre trop de détails dans la légende si l'histoire elle-même donne déjà beaucoup de détails. Par exemple, si l'histoire raconte les détails de l'évènement, vous n'avez pas à répéter ces détails dans les légendes.
Indiquez les photos retouchées. Les photos peuvent parfois être élargies, réduites ou coupées pour s'adapter à une situation, une histoire, une page, un espace, etc. Ce genre de changement ne doit pas être expliqué, car il ne change pas ce qui apparait sur l'image. Cependant, si vous avez modifié la photo d'une autre façon (par exemple en changeant la couleur, en supprimant un élément, en en ajoutant un autre, en mettant en valeur un élément, etc.), vous devez l'indiquer dans la légende[24].
Il n'est pas nécessaire d'indiquer clairement ce que vous avez changé, mais vous devriez au moins le mentionner.
Cette règle s'applique aussi aux méthodes photographiques comme des prises de vue à intervalle régulier, etc.
Envisagez d'utiliser une formule de légende. Jusqu'à ce que vous preniez l'habitude d'écrire des légendes, vous devriez commencer avec une certaine formule. Éventuellement, vos légendes vont commencer à suivre cette formule ou quelque chose de similaire sans que vous ayez à y penser. Mais jusqu'à ce que cela devienne automatique, vous devez suivre la formule pour vous assurer d'inclure les éléments nécessaires[25].
Voici un exemple de formule : [nom] [verbe] [objet direct] pendant [nom de l'évènement] à [nom du lieu]à [ville] le [jour de la semaine], [date] [mois], [année]. Vous pouvez aussi ajouter la raison ou la manière de ce qu'il s'est passé.
Voici un exemple écrit avec cette formule : « les pompiers de Dallas (nom) luttent (verbe au présent) contre un incendie (objet direct) qui s'est déclaré à la mairie (lieu) de Dallas (ville) le jeudi (jour de la semaine) 1er (date) juillet (mois) 2004 (année) »[26].
3
Éviter certaines erreurs
Évitez d'être arrogant. L'arrogance dans les légendes est le fait des journalistes qui les écrivent sans se soucier de leurs lecteurs ou qui se contentent de quelque chose de facile à écrire. Cela pourrait sembler égoïste, car l'auteur se soucie plus de lui-même que des lecteurs qui essayent de déchiffrer ce que la photo et l'histoire racontent[27].
Cela peut aussi se produire lorsque l'auteur essaye une nouvelle technique ou quelque chose d'intelligent pour se faire bien voir. Il n'est pas nécessaire de faire compliqué. Gardez les choses simples, claires et précises.
Évitez les suppositions. Dans le journalisme comme dans la vie de tous les jours, les suppositions sont une mauvaise chose. Elles pourraient se produire au niveau du journaliste, du photographe ou même de quelqu'un au journal au moment où l'article est mis en place. Ne faites pas de suppositions à propos de ce qu'il se passe sur la photo et des individus qui se trouvent dessus. Trouvez la vérité et ne tirez que des conclusions sures[28].
Il en va de même pour le style et le format. Si vous n'êtes pas sûr du format demandé par la publication, posez la question. N'en utilisez pas un que vous aimez qui devra être complètement changé plus tard parce que vous n'avez pas pris la peine de poser la question.
Ne vous relâchez pas. Cela se produit lorsque vous ne vous souciez pas de ce que vous faites ou lorsque vous ne trouvez pas que la situation est assez importante pour vérifier vos informations. Le résultat de ce comportement pourrait se manifester sous forme de fautes d'orthographe, de noms erronés, de légendes qui ne correspondent pas aux photos, de photos qui ne correspondent pas à l'histoire, etc. Si vous êtes fier de votre travail, faites de votre mieux du début à la fin[29].
Cela peut aussi se produire lorsque quelqu'un essaye d'utiliser une autre forme de langage dans la légende et ne vérifie pas si elle a été bien écrite. Google Translate ne va pas vous aider à vérifier que vous avez bien écrit la légende !
N'oubliez pas que la légende est un fait. En tant que journaliste, tout ce que vous écrivez, que ce soit dans l'histoire ou dans la légende, est considéré comme un fait par vos lecteurs. Ils supposent légitimement que vous avez fait vos recherches et que ce que vous dites est juste. Si vous avez été trop paresseux ou laxiste pour faire le travail, vous risquez de rapporter des informations incorrectes à de nombreuses personnes[30].
N'oubliez pas aussi qu'une fois que l'information se retrouve « dans la nature », il va être difficile de la corriger. C'est d'autant plus difficile si l'information est liée à un évènement tragique, stressant ou qui n'est pas encore terminé.
Conseils
La photo et la légende doivent se compléter. Elles doivent raconter une histoire ensemble. Vous devriez éviter les répétitions. Une légende devrait expliquer ce qu'il se passe, quand et où. La photo devrait surtout provoquer une réaction émotionnelle[31].
Selon les journaux, les légendes peuvent porter d'autres noms.
Les légendes des photos de National Geographic sont un bon exemple de légendes de photojournalisme. Il est célèbre pour la qualité de ses photos, mais la plupart d'entre elles dans le magazine incluent une histoire. Cependant, la plupart des lecteurs ont tendance à regarder la photo en premier, à lire la légende, à regarder la photo une deuxième fois avant de décider s'ils veulent lire l'histoire. Une bonne légende devrait permettre au lecteur de prendre la décision après avoir regardé la photo de lire l'article.
En tant que photographe, vous devez toujours avoir un carnet et un crayon sur vous pendant que vous prenez des photos. Servez-vous du temps entre chaque prise ou pendant que vous attendez un certain sujet pour noter le nom des gens sur les photos avec la bonne orthographe[32].
Avertissements
Lorsque vous écrivez des légendes, réfléchissez à celles que vous avez lues et qui vous ont embrouillé. Par exemple, certains organes de presse utilisent des photos générales pour illustrer une histoire parce qu'ils n'ont pas de photos de l'évènement. Même si ce n'est pas un problème en soi, il devrait être indiqué que la photo ne représente pas l'évènement tel qu'il s'est produit.
Sources et citations
↑ http://www.poynter.org/2002/hot-tips-for-writing-photo-captions/1753/
↑ http://nwscholasticpress.org/2012/09/30/follow-these-simple-techniques-to-write-the-perfect-caption-every-time-to-intrigue-inform-readers-2/
↑ http://www.poynter.org/2002/hot-tips-for-writing-photo-captions/1753/
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