Quand le gouvernement vous cache la vérité, qu’est-ce qu’il vous cache ?". C'est l'unique question posée à la population locale par la quasi-totalité des journaux australiens et à la télévision à travers la publicité, ce lundi 21 octobre. Rayées de noir, caviardées, comme censurées, les Unes se ressemblaient toutes.
Ces journaux, parmi lesquels des titres aussi prestigieux que The Australian, The Sydney Morning Herald et l’Australian Financial Review, dénoncent ainsi la culture du secret au sein du gouvernement et les divers atteintes à la liberté d'expression.
Cette campagne pour le droit à l’information intervient après des descentes de la police fédérale, il y a quelques mois, chez la chaîne nationale ABC et au domicile d’une journaliste de News Corp, Annika Smethurst, qui avaient publié deux informations embarrassantes pour le gouvernement.
"Ces opérations de police (…) sont des attaques portées à la liberté de la presse en Australie mais elles ne représentent que la partie émergée de l’iceberg", a déclaré Paul Murphy, chef du syndicat Media Entertainment and Arts Alliance.
Les médias australiens demandent notamment que les journalistes ne soient pas soumis à la législation très stricte en matière de sécurité nationale qui, selon eux, complique leur travail. "La culture du secret qui découle de ces dispositions légales restreint le droit de tout Australien à être informé et cela va bien au-delà de l’intention de départ qui était la préservation de la sécurité nationale", a indiqué Paul Murphy.
À la suite des perquisitions à l’origine de la campagne, trois journalistes pourraient faire l’objet de poursuites criminelles : Annika Smethurst pour avoir révélé que le gouvernement envisageait d’espionner les Australiens, et deux journalistes d’ABC pour avoir dénoncé des crimes de guerre qui auraient été commis par les forces spéciales australiennes en Afghanistan.