C'était il y a 12 ans : un groupe clandestin, Untergunther, achevait les réparations, secrètes, de l'horloge du Panthéon de Paris, menées pendant un an. Depuis, discrètement, en usant des souterrains parisiens pour se déplacer, ils continuent de restaurer le patrimoine de la capitale.
“On va devoir accéder au site tous les jours… et à toute heure. L’atelier sur place sera permanent. Donc il va falloir le rendre invisible”, avait prévenu Lanso, un des membres d’Untergunther, un groupe clandestin de restauration du patrimoine. En 2005 et pendant un an, ces spécialistes de l'infiltration ont investi les coulisses du Panthéon, installant leurs quartiers au sommet du bâtiment, sous les meurtrières de la galerie circulaire située à la base du dôme. Leur objectif ? Réparer l'horloge Wagner du XIXe siècle, sabotée au cours des années 1960 par un employé à l'évidence lassé de devoir remonter régulièrement le mécanisme, et laissée depuis à l'abandon. Il leur faudra un an de travaux. Après quoi, pour s'assurer que l'horloge sera entretenue, ils préviennent l'administrateur du Panthéon. Celui-ci tombe des nues : qui sont ces gens qui ont pu se balader pendant près d'un an, à n'importe quel moment du jour et de la nuit, dans ce prestigieux monument, sans que personne ne les remarque ? A la stupéfaction cède vite un certain intérêt, qui ne sera pas partagé par l'administration du Centre des Monuments Nationaux (CMN), peu enthousiaste à l'idée qu'une telle affaire s'ébruite et mette en avant des lacunes en matière de sécurité : entre octobre 2006 et mai 2007, le CMN dépose plusieurs plaintes contre le groupe Untergunther.
Mise à jour du 09/12/2018 : 12 ans après l'affaire, le CMN a finalement achevé la restauration de l'horloge. Peu rancunière, l'institution a même fait appel à Jean-Baptiste Viot, des Untergunther, pour participer aux travaux. L'horloge Wagner est donc à nouveau fonctionnelle ! Un récit à découvrir ici ...