Le billet d'humeur de Kat ! - Par Katryne.
Journaux et smartphone - crédit photo : Racool-Studio
Les nouvelles viennent en foule, beaucoup à la fois et de partout, elles viennent nous abrutir d'une cacophonie permanente où plus rien n'est hiérarchisé, plus rien ne fait sens. A côté des grands pourvoyeurs historiques d'actualités, (presse papier, audio-visuelle et leurs avatars multimédia) et des nouveaux acteurs professionnels tout numériques, chacun peut aujourd'hui y aller de sa petite news : un petit coup de blog, un joli tweet, un bon post Facebook bien envoyé, et toc ... un commentaire sur un forum, et des milliards de terriens deviennent producteurs de contenu. On ne lit plus que les titres et à peine : on partage.
Les grands comme les petits s'adonnent à cette passion toxique, sans peser l'importance de l'info, dans juger de sa pertinence. La quantité prime sur la qualité, dans l'objectif de ce nouveau capitalisme où la réputation se cote et se rémunère. Il n'importe pas d'être un expert, mais de faire un max de bruit et d'avoir un max de fans. C'est ça qui paye.
Comment surnager dans cette mer de (en 2 mots) nouvelles qui nous submergent
Quand un article de notre génial et satirique Gorafi peut être repris à l'identique dans les médias du monde entier qui se copient tous les uns sur les autres, sans honte et sans vergogne, comment les vrais consommateurs de pure info peuvent-ils trouver leur petits dans ce foutoir grouillant et bavard ?
Mais je ne suis pas sectaire et comprendrai que vous préfériez les flux ATOM.
C'est quoi ces trucs ? Oh, ce sont des formats de communication qui datent de l'an 2000, de belles antiquités à l'échelle de l'Internet. Et qui fonctionnent encore très bien.
Vous arrive-t-il encore parfois de voir dans la barre de votre navigateur une petite icône qui ressemble à ça ?
Cela signifie que le site que vous lisez propose ses actualités sous un format que vous pourrez lire ailleurs, dans un logiciel dédié, ou dans votre Thunderbird ou dans une section de votre navigateur. Cette liste d'actualités est mise à jour en temps réel ou selon un rythme que vous spécifiez. Et surtout tous ces flux RSS ou ATOM peuvent être assemblés, classés, au même endroit que les autres pour que vous puissiez vous constituer votre journal à vous, dont vous aurez choisi les sources, qui sera toujours à jour et dont vous pourrez aussi archiver les items ou les jeter à la poubelle. Ou même encore les commenter et les partager, si c'est votre truc, après tout. Puisque je vous dis que je ne suis pas sectaire.
Un clic sur l'icône et votre navigateur vous affiche une page avec les nouveautés du site telle que celle-là : Un beau jour... . Assez brute de décoffrage, il faut avouer. Mais tout y est avec les liens et les images s'il y en a. Certes comme ça, ce n'est pas très engageant, même si l'on recherche de l'info pure et dure sans chichi. Mais ce n'est pas destiné à être consommé tel que : on peut ajouter les flux à un lecteur. Le père de tous les lecteurs, à mon sens, c'était Google Reader. Un concentré d'efficacité, de fonctionnalité et d'ergonomie. Qui a disparu comme bien des merveilles de Google.
Car ce sont bien toutes ces Googleries au fil des ans qui nous ont guidés dans le monde mystérieux de l'internet, nous y ont appris à nous déplacer, échanger par mail, rechercher l'info, la gérer et en tirer profit.
Je ne dis pas là que Google serait un généreux philanthrope, puisque l'on devait bien troquer ces prodigieux services contre nos données persos ou notre attention pour ses pubs juteuses. Je dis que Google a popularisé l'Internet, l'a rendu plus aisé, plus accessible. Et si aujourd'hui Google passe au payant et nous laisse orphelins sur le bord du trottoir, ce n'est pas lui qui a trahi, c'est nous qui avons rompu le contrat avec les antipubs de nos navigateurs et nos législations protectrices des données personnelles. Notons que l'internaute basique n'avait jamais exercé réellement son libre arbitre dans cette histoire, ni dans la signature d'un contrat obscur, ni quand les législateurs on décidé pour lui ce qui est le mieux pour lui.
Donc, à l'époque où Google me tenait par la main dans mes vagabondages en pays d'Internet, j'avais le choix, pour étancher ma soif d'infos, entre le Google Reader et les Google Actualités. Les Actus me gavaient d'infos sélectionnées, prémachées, calibrées et adaptées à mon profil tel que défini par Mr Google, me laissant peu de marge de personnalisation. Et depuis 2005, le Reader de RSS produisait de l'info brute, intégrale, sans commentaire, exclusivement à partir de flux que j'avais choisis. Et que je pouvais classer, archiver, partager etc Vous avez déduit finement quel service avait ma préférence. Aussi quand Google Reader a disparu des écrans le 1er juillet 2013, je suis restée de nombreux mois à errer comme une âme en peine, à tester, à m'enquérir et à grincher sur les forums. Quand soudain de Framanews la lumière vint. Certes Framasoft avait prévu que son lancement coïnciderait avec la mort de Google Reader. Mais je ne l'ai pas vu sur le coup ou je n'ai pas su obtenir un compte de suite. Et ensuite ce fut le bonheur : je consultais mon compte Framanews depuis l'ordinateur ou le téléphone, exclusivement à partir de sources que j'ai sélectionnées, sans publicité et sans collecte de mes données personnelles. Et j'utilisais une solution LIBRE !
Mais j'ai pu faire plus fort encore. Plutôt que de dépendre encore d'une entité extérieure, fut-elle libre et généreuse, j'ai voulu installer sur mon hébergement une instance de TT-RSS, le logiciel lecteur de RSS utilisé pour Framanews. J'ai hésité quelques temps à passer le Rubicon pour cette histoire-là, parce que la présentation et le mode d'emploi, tout en Anglais, regorgeait de termes techniques, dans une expression volontairement hermétique destinée de toute évidence à décourager les béotiens. Avec toutes les 2 lignes un avertissement méprisant sur le thème : si vous n'avez aucune notion de ce qu'est le [$!*§#&], passez votre chemin, vous êtes trop nuls. Comme le ton et l'arrogance me déplaisaient fortement, j'ai voulu essayer par esprit de contradiction et j'ai réussi à l'installer ce fichu TT-RSS, non pas sur un serveur dédié, non pas en lançant des tâches CRON en ligne de commande, mais avec la technique imparable (ou impayable) à la Kat : par itération, en appuyant sur tous les boutons sans trop comprendre jusqu'à ce que ça passe. Et ça marche ! Faut-il qu'il soit bien foutu, ce logiciel.
Fin 2018, Firefox a supprimé le lecteur intégré de flux RSS (et la possibilité de s'y abonner facilement), ainsi que les marque-pages dynamiques. Ce qui coïncida justement et étrangement fort à propos avec une promotion appuyée de son service externe de marque pages Pocket. Il faudra alors s'en remettre probablement à des web-extensions pour le service des RSS qui jusqu'à présent était assuré en natif. Ça ne vous rappelle rien, ces services intégrés qui disparaissent juste au même moment que la mise en avant de services externes un peu gratuits mais c'est beaucoup mieux en version premium ? Depuis 2015, Pocket, ce service propriétaire racheté par la fondation Mozilla, est intégré par défaut à Firefox. On peut le désactiver, mais pas le désinstaller.
Au bout de quelques années, mon TT-RSS est devenu capricieux, et je n'ai pas eu les capacités techniques de le maintenir. J'ai cherché une solution de rechange. Alors je sais bien que Thunderbird propose un lecteur de flux sur le même modèle que son collecteur de mail, mais c'est pas pareil.
La solution que j'ai adoptée est une extension pour Firefox, mais aussi pour Chrome, Vivaldi, Brave et Edge. (Pas pour mon Firefox d'Android, hélas).
Feedbro me semble quasi parfait, me manque juste le partage vers mes Shaarli. Les modes de partage que Feedbro propose, outre l'email, ne passent que par les réseaux sociaux, et j'y suis allergique.
Technifree vu dans Feedbro
Le RSS permet :
– de ne suivre QUE les sites que l’on veut (sans subir des postes sponsorisés qui viendraient s’y glisser — bien-sûr oubliez Feedly pour ça, qui faisait (fait ?) exactement ça) ;
– de suivre ce que l’on veut : une playlist vidéo ? un blog ? un forum ? des modifs sur un Wiki ? des nouvelles photos sur un site de partage de photos ? Tout est possible : tant que c’est au format RSS, on peut tout regrouper au même endroit et c’est trié selon vôtre envie : par date, par type, par source…
– de suivre tout ça sur l’appareil que vous voulez. C’est comme l’e-mail : peu importe l’appareil, ça marche partout.
– de choisir l’outil que l’on veut. Il y a des centaines de lecteurs RSS que l’on peut installer sur son ordi ou sur son espace de stockage en ligne. Un lecteur ne vous plaît pas ? Pas grave, y a le choix.
– de faire votre propre lecteur RSS. Aucun lecteur RSS du marché ne vous plaît ? Apprenez à coder et faites le vôtre.
Le RSS, c’est vieux et low-tech.
Y a pas d’Ajax qui fait des requêtes à tout va, ni d’API à la mode : c’est juste du XML statique dans un fichier texte.
Mais ça marche, c’est ouvert, libre, gratuit.
À tous les sites : remettez vos flux RSS ! Ne soyez pas con et ne virez pas ça !
Il fut une époque où Twitter avait des flux RSS, où Youtube ne les cachait pas et où Facebook permettait à la fois de suivre un profil via RSS, et de publier le contenu d’un RSS sur votre « mur ». Tout ça c’est du passé : c’était trop pratique, trop simple, trop gratuit probablement. Faites pas comme eux.
Fin du support natif des flux RSS / Atom et des live bookmarks dans Firefox en version 64. Il faudra passer par des extensions.
C'était dans les tuyaux et cela a été officialisé. C'est finalement avec la version 64 de Firefox en fin d'année que le lecteur de flux intégré et le support natif des marque-pages dynamiques (live bookmarks) seront supprimés.
Il s'agit donc de la fonctionnalité permettant à Firefox de détecter quand un utilisateur accède à un flux RSS / Atom et l'affiche sur une page pour permettre un abonnement et une lecture. Les entrées du flux se retrouvent dans les marque-pages dynamiques.
Mozilla n'enterre pas RSS, mais considère que le meilleur moyen pour répondre aux besoins en la matière est du côté des WebExtensions. Qui plus est, les possibilités natives (prévisualisation des flux et live bookmarks) ne seraient utilisées que dans environ 0,01 % des sessions.
La décision de retrait a également été motivée par le fait que les marque-pages dynamiques s'appuient sur un vieux moyen d'accès à la base de données des marque-pages qui n'est plus en adéquation avec le niveau de performance attendu depuis le moteur de rendu Quantum.
De même, le lecteur de flux intégré dispose d'un parser XML spécifique et distinct de celui principal de Firefox. Des efforts de maintenance et mise à niveau sont considérés superflus au regard de la faible utilisation, et surtout avec les alternatives proposées par les WebExtensions.
On veut retrouver les flux rss.
Il n’y a pas si longtemps, les flux RSS nous étaient familiers et fort utiles. Aral Balkan nous invite à nous en servir partout et explique pourquoi ils sont peut-être l’avenir d’un autre Web en gestation..
Peu compliqués à mettre en place sur une page web, ils permettent un lien sans intermédiaire entre la production de contenu et son audience, court-circuitant ainsi les plateformes centralisatrices que nous avons laissé parasiter nos communications. Tandis que se confirme une tendance forte à la fédération des contenus, la pertinence des flux RSS qui permet de les découvrir pourrait être un allié important pour re-décentraliser le Web.
Quand je m'abonne au flux RSS d'un site Web, j'apprécie qu'il soit complet et pas limité à quelques misérables mots d'un extrait, histoire d’appâter le lecteur en le forçant à continuer sa lecture à la source, sur ledit site Web.
Il est en effet assez désagréable de constater que de nombreux sites proposent bien des flux RSS, mais que bien souvent ils sont tronqués.
Cela limite grandement l'intérêt des flux RSS, car cette pratique oblige à se rendre sur les sites en question pour y lire la suite des articles, ce que personnellement, je ne fais pratiquement jamais.
Dans ce cas, autant supprimer le flux RSS de son site purement et simplement, comme l'on fait les réseaux sociaux, plutôt que de proposer des ersatz qui ne servent à rien.
Le but des flux RSS est de gagner du temps en centralisant les lectures des articles complets dans un agrégateur de news, du genre Feedly, InoReader ou encore The Old Reader, pas de naviguer sur des dizaines de sites pour aller y faire des visites chronophages.
Les administrateurs des sites où les flux RSS sont raccourcis argumentent que les flux RSS complets nuisent au référencement naturel et qu'ils sont pénalisés par Google (duplicate content notamment). Cela reste à démontrer.
RSS-journal
La réalité c'est qu'il est préférable de faire venir des visiteurs sur un site, surtout s'il est monétisé, plutôt que de donner l'accès à son contenu depuis des applications tierces, ce qui ne rapporte rien, car tous les encarts publicitaires sont supprimés au passage par le flux RSS.
Avec Free Full RSS, on dispose d'une application gratuite en ligne qui à partir de l'URL d'un flux RSS tronqué va générer l'équivalent complet auquel on s'abonnera dans son lecteur de news préféré.
free-full-rss
Il suffit d'entrer l'adresse du flux RSS tronqué dans la zone Enter URL, de régler éventuellement quelques options, notamment le nombre d'éléments à extraire (Max items), puis de cliquer sur le bouton Create Full Text RSS.
Le flux RSS complet est alors affiché à l'écran. Le ou les derniers articles du site Web sont présentés.
Le texte et les images sont préservés ainsi que les éventuels liens si on a choisi l'option dans le menu Links.
Il ne reste plus qu'à récupérer l'adresse du flux RSS complet dans la barre d'adresses du navigateur Web afin de s'y abonner depuis son lecteur de flux.
À partir de là, ce dernier affichera les articles complets pour les sites pour lesquels on aura procédé à la manipulation.
Il reste maintenant à espérer que Free Full RSS reste disponible assez longtemps, car malheureusement, ce type d'outil a tendance à disparaître rapidement de la circulation.
Ci-dessous une liste d'applications similaires, au cas où celle-ci venait à se volatiliser.
Fivefilters
Feed Enlarger
WM Utils
Full Content RSS