Alors que Firefox demeure très populaire, son « petit frère » Thunderbird ne représente aujourd'hui que 0,5 % du marché des clients de messagerie électronique. Malgré cette audience confidentielle, la fondation Mozilla a décidé de changer son mode de fonctionnement avec, désormais, un système combinant dons et partenariats pour tenter de le monétiser et ainsi maintenir son développement.
Les années passent, et personne ou presque n'est parvenu à détrôner Outlook sur PC ou Mail sur Mac. Alors que la concurrence est fournie du côté des navigateurs avec Chrome, Firefox, Edge ou encore Safari et Opera, aucun logiciel n'a réussi à s'imposer comme une référence pour déboulonner Microsoft et Apple.
La preuve avec Thunderbird, le petit frère de Firefox. Depuis des années, Mozilla le maintient en vie malgré une audience confidentielle, et la fondation a décidé de lui offrir une dernière chance. Le client de messagerie va être transféré dans une filiale, MZLA Technologies Corporation, qui financera son développement tout travaillant à sa monétisation.
Concrètement, MZLA Technologies Corporation est chargée de poursuivre le projet dans sa forme gratuite et open source tout en consolidant sa viabilité à travers des projets de monétisation. « Cette initiative permettra au projet de collecter des revenus par le biais de partenariats et de dons non caritatifs, qui pourront à leur tour être utilisés pour couvrir les coûts de nouveaux produits et services », a déclaré Philipp Kewisch, chef de produit Mozilla. Il faut rappeler que le navigateur Firefox est administré sur le même modèle via la filiale Mozilla Corporation.
Jusqu'à présent, Thunderbird était principalement financé par les dons de sa communauté d'utilisateurs. Après une période critique entre 2015-2016 due au manque d'argent, Mozilla a finalement relancé le développement de son client de messagerie après un sursaut de générosité de ses usagers. « En fin de compte, ce passage à MZLA Technologies Corporation permet au projet Thunderbird d'embaucher plus facilement, d'agir plus rapidement et de poursuivre des idées qui n'étaient pas possibles auparavant », conclut Philipp Kewisch.
"""Aucune version mobile
Est-ce que pour autant cela sauvera Thunderbird ? Le vrai souci de ce « client de messagerie » est que les habitudes des internautes ont changé en 10 ans. D'abord, il y a eu le webmail qui s'est imposé avec Gmail, Hotmail et les autres services. Beaucoup d'internautes n'utilisent carrément plus de logiciels sur leur ordinateur. Autre élément marquant que Thunderbird n'a pas su accompagner : l'essor de la mobilité. Il n'existe toujours pas de version de Thunderbird pour iOS ou Android. C'est évidemment pénalisant. Surtout lorsqu'on regarde les chiffres du marché de l'e-mail et que l'on apprend que 42 % des utilisateurs consultent leurs messages d'abord sur mobile et que l'ordinateur, PC ou Mac, ne représente plus que 18 % (source : Litmus, juillet 2019).
Dans le détail des chiffres, on trouve tout en haut Gmail, un webmail disponible sur ordinateur et mobile, suivi de près par la version mobile de Mail. À eux deux, ils représentent près de 60 % du marché. Outlook, présent dans la suite Office, représente 9 %, et c'est essentiellement des professionnels. Thunderbird est tout en bas avec 0,5 % de part de marché. C'est dire si cette nouvelle orientation est un peu l'opération de la dernière chance.