La Cnil veut durcir l'encadrement du ciblage publicitaire dès cette année. Il faut dire que plus de 20 % des plaintes déposées auprès de la commission concernent la publicité en ligne.
(CCM) — L'année dernière, la mise en place du règlement général sur la protection des données – le RGPD européen – n'était qu'une première étape dans l'encadrement de la publicité en ligne. Désormais, la Cnil veut passer à la vitesse supérieure en s'attaquant aux professionnels qui ne respectent pas les règles applicables au marketing digital, et notamment au ciblage publicitaire.
En introduction de son plan 2019-2020 qui vient d'd'être mis en ligne, la Cnil rappelle que l'arrivée du RGPD a changé la donne du marketing digital en France. La réglementation européenne a renforcé les droits des consommateurs et la protection de leurs données privées. Mais elle a aussi créé une période de « flottement » pendant laquelle les professionnels ont adapté leurs pratiques publicitaires. Sans toujours savoir précisément ce qu'ils avaient le droit de faire ou pas, en matière de prospection commerciale et de traceurs publicitaires (cf notre article sur la mise en ligne par la Cnil d'un MOOC pour apprendre à appliquer le RGPD).
Sur ces deux sujets sensibles des cookies et de la collecte opt-in, la Cnil va publier ce mois-ci un rappel des règles de droit applicables. Son objectif est de clarifier la façon dont les entreprises doivent obtenir le consentement du consommateur, une étape fondamentale dans le processus de ciblage publicitaire. Les professionnels du marketing bénéficieront de douze mois pour se mettre en conformité.
Cette période de transition permettra notamment de trancher le cas de la poursuite de navigation sur un site. Selon la Cnil, le simple fait de surfer sur un site n'est pas suffisant pour être considéré comme l'expression réelle d'un consentement à la collecte de données. Tous les acteurs de l'écosystème publicitaire devront donc changer leurs pratiques.