PLANTES - L'Herbier national français est le plus important du monde. Hébergée par la galerie de Botanique au Jardin des Plantes, sa collection de plantes pressées du monde entier, qui appartiennent au Muséum national d'Histoire naturelle, n'est pas ouverte au public. En revanche, la collection numérique, faite de 6 millions de spécimens, est visible en ligne.
Et ce n'est pas tout. Depuis 2013, le site des Herbonautes permet au grand public de collaborer avec les chercheurs de l'Herbier. "C'est un herbier collectif citoyen, qui propose à n'importe qui de participer à l'élaboration de notre base de données scientifique", explique Marc Jeanson, responsable technique de l'Herbier dans la vidéo en tête d'article.
"Lorsqu'on a procédé à cette numérisation gigantesque, qui a abouti à la création de 6 millions d'images, c'est allé très vite, raconte Marc Jeanson. On ne pouvait pas demander aux techniciens sur ces plateformes de rentrer toutes les informations." Le Muséum décide alors de faire appel aux internautes, quels qu'ils soient.
300.000 spécimens traités par le grand public
Le processus est simple: il suffit de se créer un compte et d'observer les plantes en ligne et de saisir toutes les informations associées aux différents spécimens. "C'est vraiment ouvert à tous. On soumet aux gens les spécimens et on leur demande de lire l'étiquette et de rentrer à minima un lieu et une date de collecte de la plante", détaille-t-il.
Les participants ne sont pas jetés dans le bain directement: au début, le site leur propose de n'entrer qu'une seule information, comme par exemple le pays dont provient la plante. La même plante est analysée par cinq personnes différentes. Si tout le monde donne la bonne réponse, elle est validée. Si ce n'est pas le cas, elle est vérifiée par un technicien.
Pour l'instant, l'opération est un succès. "Sur les 6 millions de spécimens vasculaires de la base de données, près de 300.000 ont été traités par les Herbonautes, qui nous aident beaucoup et son très présents", se félicite Marc Jeanson. Environ 3.500 contributeurs réguliers participent au projet. Un engouement qui s'explique aussi par un regain d'intérêt plus général envers le monde végétal.
Les plantes sont partout
"Nous avons à peu près 350 à 400 ans de collecte de végétaux sur la surface entière du globe et ça nous permet aussi de documenter la façon dont la flore mondiale évolue", souligne le chercheur. Il encourage d'ailleurs chacun d'entre nous à collecter des plantes et à commencer un herbier, même si l'on vit en ville.
"Les plantes sont absolument partout, dans les petites fentes du bitumes, entre les pavés, sur les murs, dans les gouttières... Il faut simplement savoir les observer et savoir les prendre en compte, rappelle Marc Jeanson. C'est très instructif de se lancer dans l'aventure de l'herbier." Tous les jours, des herbiers privés sont d'ailleurs déposés au Muséum national d'Histoire naturelle et contribuent à l'élaboration sans fin de l'Herbier national.