Bon déjà, petit retour en arrière : le sens de circulation nous viendrait de l'Antiquité. À cette époque, les hommes portent leur épée côté gauche parce que c’est plus facile de la dégainer pour un droitier, population majoritaire. Le problème, c'est que lorsqu'ils se croisent, ben leurs épées forcément se retrouvent du même côté. Et si elles s’entrechoquent par accident, ce geste peut être pris pour une provocation et finir en duel !
Donc on trouve une solution toute simple : circuler à gauche pour se croiser sur la droite, du côté où il n'y a pas d’épée. Ça va durer comme ça jusqu’au XVIIIème siècle et c'est là qu'entre en jeu Napoléon (on fête le bicentenaire de sa mort ce mercredi 5 mai 2021). Comme la règle sur les champs de bataille était depuis toujours d'attaquer par le flanc gauche, le sens de circulation, lui a l'idée géniale d'entraîner ses troupes à attaquer par l'autre côté. Pour créer un effet de surprise.
Cette stratégie lui aurait permis de gagner plusieurs batailles. Une fois installé dans les pays conquis comme l'Italie, l'Espagne ou la Prusse, une partie de l'Allemagne, Napoléon leur imposait de circuler à droite. Seuls les Anglais, ennemis de l'Empereur et qui l'ont vaincu à Waterloo - on va pas remuer le sabre dans la plaie - ont conservé leur tradition de rouler à gauche. Ceci dit en France, on ne roule pas toujours à droite !
Chez nous si les voitures roulent à droite, les trains, eux, roulent à gauche. Quand ils roulent… La raison est simple : les ingénieurs de la première ligne ferroviaire ouverte en 1827 entre Saint-Étienne et Andrézieux s’étaient inspirés des Britanniques, pionniers en la matière. Mais cette fois la raison n’était pas une histoire d’épée !
Non, comme on conduisait de la main droite, on sortait la tête à gauche. Comme Jean Gabin dans La Bête humaine. Du coup rouler à gauche évitait en sortant la tête du même côté quand on croisait un train de se le prendre en plein dans la tronche, ce qui somme toute, je n’ai jamais essayé, doit être assez douloureux.