Dans quelle mesure les différentes générations sont-elles plus ou moins sensibles à la notion de surveillance ? Un regard sur les personnes nées au tournant des années 80 et 90 montre que ces dernières abandonnent probablement plus facilement une part de contrôle sur les données personnelles et n’ont sans doute pas eu totalement conscience de leur grande valeur.
Peut-être qu’à l’approche des Jeux olympiques de Paris, avez-vous vaguement protesté lors de la mise en place d’un fichier vidéo algorithmique ? Et puis avez-vous haussé les épaules : un fichier de plus. Peut-être par résignation ou par habitude ? Comme d’autres, vous avez peut-être aussi renseigné sans trop vous poser de questions votre profil MySpace ou donné votre « ASV » (âge, sexe, ville) sur les chats Caramail au tournant des années 1990-2000 et encore aujourd’hui vous cliquez quotidiennement sur « valider les CGU » (conditions générales d'utilisation) sans les lire ou sur « accepter les cookies » sans savoir précisément ce que c’est.
En effet, peut-être, faites-vous partie de ce nombre important d’individus nés entre 1979 et 1994 et avez-vous saisi au vol le développement de l’informatique et des nouvelles technologies. Et ce, sans forcément vous attarder sur ce que cela impliquait sur le plan de la surveillance des données que vous avez accepté de partager avec le reste du monde…
Pour se convaincre de l’existence de cette habitude rapidement acquise, il suffit d’avoir en tête les grandes dates de l’histoire récente de l’informatique et d’Internet : Apple met en 1983 sur le marché le premier ordinateur utilisant une souris et une interface graphique, c’est le Lisa.
Puis le World Wide Web est inventé par Tim Berners-Lee en 1989, 36 millions d’ordinateurs sont connectés à Internet en 1996, Google est fondé en 1998 et Facebook est lancé en 2004. L’accélération exponentielle d’abord des machines elles-mêmes, puis des réseaux et enfin du partage de données et de la mobilité a suivi de très près les millennials.
La génération précédente, plus âgée, a parfois moins l’habitude de ces outils ou s’est battue contre certaines dérives initiales, notamment sécuritaires. La suivante, qui a été plongée immédiatement dans un monde déjà régi par l’omniprésence d’Internet et des réseaux, en connaît plus spontanément les risques (même si elle n’est pas nécessairement plus prudente).
Probablement du fait de ce contexte, la génération née entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990 est aussi celle qui est la plus optimiste face au développement des technologies.
Cet état de fait apparaît d’autant plus clairement que la « génération Z », plus jeune, est marquée généralement par une plus grande apathie voire un certain pessimisme notamment quant au devenir des données personnelles.
En effet, aujourd’hui, les plus jeunes, déjà très habitués à l’usage permanent des réseaux sociaux et aux surveillances de toute part, se trouvent très conscients de ses enjeux mais font montre d’une forme de résignation. Celle-ci se traduit notamment par le « privacy paradox » mis en lumière par certains sociologues et qui se traduit par une tendance paradoxale à se réclamer d’une défense de la vie privée tout en exposant très largement celle-ci volontairement par l’utilisation des réseaux sociaux.
A contrario, cette confiance en la technologie se manifeste spécialement par une forme de techno-optimisme, y compris lorsqu’il s’agit de l’usage de données personnelles. Cet état d’esprit se traduit dans de nombreux domaines : lorsqu’il s’agit de l’usage des données de santé par exemple ou plus généralement quant à l’utilisation des technologies pour régler des problèmes sociaux ou humains comme le réchauffement climatique.
Cet optimisme est aussi visible lorsqu’il s’agit d’évoquer les fichiers policiers ou administratifs. S’il n’existe pas de données précises sur l’acceptation des bases de données sécuritaires par chaque tranche d’âge, il n’en demeure pas moins que la génération des 30-45 ans n’est plus celle de l’affaire Safari dont l’éclatement, après la révélation d’un projet de méga-fichier par le ministère de l’Intérieur, a permis la naissance de la CNIL.
Cette génération a, au contraire, été marquée par des événements clés tels que les attentats du 11 septembre 2001 ou la crise économique de 2009.
Ces événements, et plus généralement le climat dans lequel cette génération a grandi et vit aujourd’hui, la conduisent à être, d’après les études d’opinion récentes, plus sensible aux questions de sécurité que d’autres. Elle entretient ainsi un rapport différent à la sécurité, moins encline à subir des contrôles d’identité répétés (qui sont bien plus fréquents chez les plus jeunes) mais plus inquiète pour l’avenir et plus sensible aux arguments sécuritaires.
Cet état d’esprit favorise en conséquence une plus grande acceptation encore des fichiers et aux dispositifs de sécurité qui sont perçus comme des outils nécessaires à l’adaptation aux nouvelles formes de délinquance et de criminalité, par exemple à l’occasion de l’organisation des futurs Jeux olympiques et paralympiques en France ou rendus utiles pour permettre la gestion d’une pandémie comme celle du Covid-19.
Les deux phénomènes – optimisme face au développement des technologies et sensibilité à la question sécuritaire – sont d’autant plus inextricables qu’il existe un lien important entre usages individuels et commerciaux des technologies d’une part et usages technosécuritaires d’autre part. En effet, les expériences en apparence inoffensives de l’utilisation récréative ou domestique des technologies de surveillance (caméras de surveillance, objets connectés, etc.) favorisent l’acceptabilité voire l’accoutumance à ces outils qui renforcent le sentiment de confort tant personnel que sécuritaire.
La génération des trentenaires et quadra actuelle, très habituée au développement des technologies dans tous les cadres (individuels, familiaux, professionnels, collectifs, etc.) et encore très empreinte du techno-optimisme de l’explosion des possibilités offertes par ces outils depuis les années 1990 est ainsi plus encline encore que d’autres à accepter leur présence dans un contexte de surveillance de masse.
Cet état d’esprit favorise en conséquence une plus grande acceptation encore des fichiers et aux dispositifs de sécurité qui sont perçus comme des outils nécessaires à l’adaptation aux nouvelles formes de délinquance et de criminalité. Maxim Hopman/Unsplash, CC BY-NC-ND
La pénétration très importante de ces dispositifs dans notre quotidien est telle que le recours aux technologies même les plus débattues comme l’intelligence artificielle peut sembler à certains comme le cours normal du progrès technique. Comme pour toutes les autres générations, l’habituation est d’autant plus importante que l’effet cliquet conduit à ne jamais – ou presque – remettre en cause des dispositifs adoptés.
Partant, la génération des 30-45 ans, sans doute bien davantage que celle qui la précède (encore marquée par certains excès ou trop peu familiarisée à ces questions) que celle qui la suit (davantage pessimiste) développe une forte acceptabilité des dispositifs de surveillance de tous horizons. En cela, elle abandonne aussi probablement une part de contrôle sur les données personnelles dont beaucoup n’ont sans doute pas totalement conscience de la grande valeur.
Au contraire, les réglementations (à l’image du Règlement général sur la protection des données adopté en 2016 et appliqué en 2018) tentant de limiter ces phénomènes sont parfois perçues comme une source d’agacement au quotidien voire comme un frein à l’innovation.
Sur le plan sécuritaire, l’acceptabilité de ces fichages, perçus comme nécessaires pour assurer la sécurité et la gestion efficace de la société, pose la question de la confiance accordée aux institutions. Or, là encore, il semble que la génération étudiée soit moins à même de présenter une défiance importante envers la sphère politique comme le fait la plus jeune génération.
Demeurent très probablement encore d’autres facteurs explicatifs qu’il reste à explorer au regard d’une génération dont l’état d’esprit relativement aux données personnelles est d’autant plus essentiel que cette génération est en partie celle qui construit le droit applicable aujourd’hui et demain en ces matières.
Le ministère de l'Éducation nationale vient de confirmer la création d'un CAPES d'informatique dont la mise en place est prévue pour 2020.
"Enfin !" Scandent ceux qui se battent depuis plusieurs années déjà pour une modernisation de l'éducation nationale et des cycles de formation proposée aux étudiants, le ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse Jean-Michel Blanquer a finalement annoncé la création, pour 2020, d'un CAPES d'informatique.
Jean Michel Blanquer
Alors que le gouvernement se lance depuis quelques années dans une modernisation de son fonctionnement et le développement du numérique en France, rien n'était encore proposé au sein de l'Éducation nationale pour intégrer pleinement le numérique dans les cycles de formation des élèves et étudiants.
Interrogé au micro de France Culture, le ministre a précisé "Nous allons créer un CAPES informatique qui verra le jour dès 2020 et dans quelques années nous créerons certainement une agrégation d'informatique. Nous consacrons ainsi le numérique dans le système", ajoutant qu'il s'agit "d'une nouvelle extrêmement importante, car avec cette création, nous créons un cercle vertueux de l’enseignement numérique."
Selon les premières estimations, 1500 postes seraient nécessaires, couverts dans un premier temps par "des professeurs qui suivent des formations continues".
Le ministre poursuit : " A partir du moment où l’on crée un CAPES, on crée quelque chose qui va structurer le futur. Ce qui est très important c’est qu’avec cette ouverture, nous consacrons le numérique dans un sens non superficiel" ajoutant "Aujourd’hui on parle trop du numérique en restant à la surface des choses alors même que nous avons besoin d'élèves qui développent leur sens logique grâce à la programmation, d'élèves qui relient les savoirs numériques aux autres savoirs grâce à leurs approfondissements numériques et l’approfondissement de leur culture générale dans d’autres domaines".
Les débutants peuvent aussi suivre des cours en ligne ou plus simplement parcourir les nombreuses pages du site Xyoos qui a la bonne idée d'être en français, d'être gratuit et d'être accessible aux grands débutants, ceux qui n'ont jamais touché une souris de leur vie, mais qui désirent néanmoins comprendre et manipuler un ordinateur, une tablette ou un smartphone.
Xyoos n'est pas récent, la première mouture du site d'apprentissage remonte à 2008, mais j'avoue que je ne le connaissais pas. Il a déjà permis à des millions de personnes de tout âge de s'initier à l'informatique.
Tout le contenu du site est consultable sans bourse déliée, avec un léger affichage publicitaire.
… sous Windows 10 :
♦ Il y a déjà un antivirus intégré (Defender). Il s’est nettement amélioré depuis le temps et perso, il me suffit. Virez donc tout ce qui est Norton, AVG ou McAfee.
À la limite, installez Avira Antivir Free (lien) ou bien Avast (lien), Defender se désactivera automatiquement.
♦ Comme navigateur, mettez Firefox + µBlock Origin et participez à sauver le web.
♦ Ccleaner (lien direct — pensez à décocher la case qui pousse à installer Chrome).
♦ Defraggler (lien direct — idem, sauf que parfois c’est pas Chrome mais d’autres merdes)
♦ Virez Adobe Flash. On est en 2017.
♦ Virez Adobe Reader : 500 Mo pour lire des PDF c’est abusé. Installez Sumatra PDF : 4 Mo, rapide comme l’éclair.
♦ WinZip ? WinRar ? Supprimez tout ça et mettez 7-Zip, qui est gratuit (et libre).
♦ Besoin d’installer 36 logiciels d’un seul coup ? Ninite est fait pour vous : cochez les cases que vous voulez, récupérez l’exécutable, lancez-le et il installera tous vos programmes sans autre forme de "suivant", "suivant", "accepter", "suivant".
♦ Besoin de supprimer 42 logiciels d’un seul coup ? Absolute Uninstaller est là. Cochez les cases et envoyez la sauce. Par contre, lui il vous demandera de confirmer à chaque fois.
♦ Quelques autres liens vers des sites officiels de logiciels (ça vous évitera de tomber sur des sites fumeux) : https://lehollandaisvolant.net/?d=2012/07/09/17/59/27-liens-vers-les-sites-officiels-de-quelques-logiciels
N’oubliez pas non plus :
– d’activer cette astuce : https://korben.info/une-astuce-pour-rendre-windows-10-plus-rapide.html
– de désactiver la télémétrie de Windows 10
– de checker quels programmes se lancent au démarrage (ça se fait dans CCleaner)
– de désactiver la veille prolongée si ça n’est pas utilisé (ça libèrera quelques giga sur le disque)
– d’utiliser l’outil windows de nettoyage de disque, en plus de CCleaner : ça supprimera aussi des fichiers systèmes que ce dernier ne peut pas virer (par contre, ça prend du temps… beaucoup de temps…)
Et si vous êtes un filou, vous pouvez installer un mineur de cryptomonnaies aussi, et les lier à votre wallet. Mais chut.
Assiste - Pierre Pinard - Sécurité informatique préventive et curative - Protection de la vie privée - Depuis 1997