Après la lecture, jetez-les, donnez-les, échangez-les –ça vous fera de la place.
J'ai validé le titre, donc je sais que vous êtes hors de vous et pourquoi. Mais écoutez-moi juste un peu.
par Dorie Chevlen
J'adore les livres. Leur odeur, sentir leur poids dans ma main, regarder leurs dos bien alignés sur une étagère. Arpenter les rayonnages des bibliothèques, feuilleter des ouvrages dans la librairie indépendante de mon quartier et évidemment, par-dessus tout, les lire, tout cela me comble. Je les aime au point que j'ai étudié la littérature à la fac et que comme je n'étais jamais rassasiée, je me suis faite écrivaine.
Je vous raconte tout ça pour que vous compreniez une chose: je ne suis pas en train de vous provoquer juste pour m'amuser. Je sais que ce ne sera pas facile. Mais mon conseil est ferme et définitif: il faut vous débarrasser de vos livres.
O tempora! O mores! O tout ce que vous voudrez! Je ne suis pas différente de vous. Tous les bibliophiles grandissent en rêvant de posséder un jour une gigantesque bibliothèque. Si comme moi vous êtes un millennial, vous l'avez sans doute imaginée comme celle de Belle dans le dessin animé La Belle et la Bête, avec des rayonnages du sol au plafond et un escabeau qui roule pour glisser de l'un à l'autre.
Mais vous ne vivez pas dans un palais rococo français, si? Non. Le plus probable, c'est que vous êtes obligé de faire de la géométrie dans l'espace chaque fois que vous déménagez (et vous déménagez souvent), que vous êtes au désespoir quand il s'agit de trouver où déballer cet énième carton de livres, que vous vous demandez si c'est une idée absurde d'en coller tout en haut du frigo et que vous finissez par vous demander si vous l'utilisez vraiment si souvent que ça, ce four.
Une fois lus, vous devez vous engager à les passer à quelqu'un d'autre –à des amis, à des voisins, à des boîtes à livres, à des écoles.
Si vous êtes un millennial et que vous êtes propriétaire, félicitations d'avoir gagné à la loterie de notre génération –mais je suis prête à parier que chez vous, c'est quand même plus petit que ce que vous espériez et que votre bureau/chambre d'amis/chambre d'enfant gagnerait à être délivré de ces mètres carrés dévorés par la bibliothèque.
Je ne suis pas en train de vous dire qu'il ne faut pas avoir de livre du tout. Tout le monde devrait avoir une collection permanente (et vous avez même ma permission de l'appeler comme ça si vous avez envie de faire un peu classe). Mais soyez réaliste vis-à-vis de l'espace dont vous disposez et des titres qui ont gagné leur droit à s'y faire une place, parce que vos étagères ne vont pas s'agrandir par l'opération du Saint-Esprit.
Évidemment certains livres sont trop précieux pour qu'on s'en sépare, peu importe le nombre de fois que vous les aurez lus: une certaine première édition de T.S. Eliot offerte par mon petit ami préféré a une place ad vitam aeternam sur mes étagères et je relis «le sermon» de Moby-Dick à chaque Yom Kippour au lieu d'aller à la synagogue, donc ça, ça reste.
Si c'est un livre auquel vous revenez régulièrement, ou que vous relisez souvent, ou juste auquel vous attachez une grande importance émotionnelle –gardez-le. Les autres? Donnez-les.
Après l'abattage, il faut continuer à acheter des livres, que ce soit des précommandes de vos auteurs préférés ou des trésors d'occasion achetés sur un coup de tête. Mais une fois lus, vous devez vous engager à les passer à quelqu'un d'autre –à des amis, à des voisins, à des boîtes à livres, à des écoles.
John Waters prône même de ne surtout pas coucher avec quelqu'un qui n'en a pas.
Oui, les bibliothèques municipales et les e-books (qui retournent dans le néant) correspondent exactement à l'idée: les livres sont faits pour être lus, puis virés. Et quand un nouvel élément intègre la collection permanente, un ancien doit en sortir.
Je comprends pourquoi il peut être difficile d'appauvrir votre collection actuelle. Pour commencer, c'est une question d'ego: après tout, chaque livre est un témoin physique de votre érudition, un trophée de papier à votre immense intelligence. Et naturellement, certains titres fournissent un complément de contexte à cette immense intelligence: les Nora Ephron prouvent que vous êtes romantique, mais les Stephen King laissent entendre qu'il y a en vous une part d'ombre.
Chacun est méticuleusement sélectionné et placé, tel un petit kit de base pour savoir Qui Vous Êtes™. Nous attribuons une telle valeur au fait de posséder des livres que John Waters prône même de ne surtout pas coucher avec quelqu'un qui n'en a pas.
Et si, dans cette quête du nettoyage par le vide, nous pensions à nos livres physiques non comme à des babioles servant à impressionner de potentiels partenaires, mais comme à un moyen d'exister dans le monde et à nous y relier?
En donnant un livre, vous lui donnez l'occasion de devenir ami avec un inconnu. Vous lui donnez la possibilité d'étonner, d'effarer, de marquer. Et non, vous ne le reverrez probablement plus jamais. Même en le prêtant, vous savez qu'il ne reviendra pas.
Mais si ça se trouve, dans quelques années, peut-être entendrez-vous quelqu'un évoquer une scène, faire allusion à une intrigue, ou même mal citer un passage, et reconnaîtrez-vous l'esprit de votre vieil ami sorti de son enveloppe corporelle: «Je l'ai lu, ça, il y a longtemps», vous direz-vous alors. Et vous penserez: «Moi aussi, je l'ai aimé.»
Murdered by My Replica?
Margaret Atwood responds to the revelation that pirated copies of her books are being used to train AI.
Remember The Stepford Wives? Maybe not. In that 1975 horror film, the human wives of Stepford, Connecticut, are having their identities copied and transferred to robotic replicas of themselves, minus any contrariness that their husbands find irritating. The robot wives then murder the real wives and replace them. Better sex and better housekeeping for the husbands, death for the uniqueness, creativity, and indeed the humanity of the wives.
The companies developing generative AI seem to have something like that in mind for me, at least in my capacity as an author. (The sex and the housekeeping can be done by other functionaries, I assume.) Apparently, 33 of my books have been used as training material for their wordsmithing computer programs. Once fully trained, the bot may be given a command—“Write a Margaret Atwood novel”—and the thing will glurp forth 50,000 words, like soft ice cream spiraling out of its dispenser, that will be indistinguishable from something I might grind out. (But minus the typos.) I myself can then be dispensed with—murdered by my replica, as it were—because, to quote a vulgar saying of my youth, who needs the cow when the milk’s free?
To add insult to injury, the bot is being trained on pirated copies of my books. Now, really! How cheap is that? Would it kill these companies to shell out the measly price of 33 books? They intend to make a lot of money off the entities they have reared and fattened on my words, so they could at least buy me a coffee.
A certain amount of hair-tearing and hair-splitting is bound to go on over such matters as copyright licenses and “fair use.” I will leave those more knowledgeable about the hair business to go at it. I recall, though, some of the more fatuous comments that were made in my country during the “fair use” debate some years ago, when the Canadian government was passing a bill that in effect granted universities the right to repackage the texts of books gratis, and then sell them to students, pocketing the change. But what are writers to live on? was the question. Oh, they can, you know, get grants and teach creative writing in universities and so on, was the airy reply from one lad, an academic. He had clearly never existed as a freelancer.
Beyond the royalties and copyrights, what concerns me is the idea that an author’s voice and mind are replicable. As young smarty-pants, we used to write parodies of writers older and more accomplished than ourselves. The more mannered an author, the easier it was for us. Hemingway? Dead simple! (Dead. Simple.) Henry James? Max Beerbohm had beat us to it, with his baroque masterpiece, The Mote in the Middle Distance. Shakespeare? Nay, needst thou ask, thou lily-livered pup? Jane Austen? Jane visits the dentist: “It is a tooth universally acknowledged …” The sentence structure, the vocabulary—adjectives and adverbs, especially—the cadence, the subject matter: All were our fodder, as they are the fodder, too, of chatbots. But we were doing it for fun, not to impersonate, to deceive, to collect, and to render the author superfluous.
Orwell, of course, was there before: In 1984, there are machines that crank out trashy romance novels as opium for the proles, and I suppose if a literary form is generic and formulaic enough, a bot might be able to compose examples of it. But judging from the attempt recently made with one of these entities—“Write a Margaret Atwood science-fiction short story about a dystopian future”—anything more complex and convincing is as yet beyond it. The result, quite frankly, was pedestrian in the extreme, and if I actually wrote like that, I would defenestrate myself immediately. The program, so far, does not understand figurative language, let alone irony and allusion, and its flat-footed prose was the opposite of effective storytelling. But who knows what the machines might yet achieve? you may say. I’ll wait and see. Maybe they’ll at least turn out a mediocre murder mystery or two.
I am, however, reminded of the Hans Christian Andersen story “The Nightingale.” The clockwork bird can sing, but only the song with which it has been programmed. It can’t improvise. It can’t riff. It can’t surprise. And it is in surprise that much of the delight of art resides: Otherwise, boredom sets in quickly. Only the living bird can sing a song that is ever renewed, and therefore always delightful.
A former teacher of mine once said there was only one important question to be asked of a work of art: “Is it alive, or is it dead?” Judging from the results I’ve seen so far, AI can produce “art” of a kind. It sort of looks like art; it sort of sounds like art. But it’s made by a Stepford Author. And it’s dead.
Margaret Atwood is a Canadian poet and short-story writer, as well as the author of more than a dozen novels. Her novel The Handmaid’s Tale is among the most frequently banned books in the United States.
Cette pratique appelée «désherbage» est nécessaire à l'entretien des collections.
Il ne peut pas y avoir d'acquisition s'il n'y a pas de désherbage. Eugenio Mazzone via Unsplash
Le 14 février 2022, des étudiants américains postaient sur TikTok une vidéo où ils se mettaient en scène, choisissant des ouvrages jugés «colonialistes» dans une bibliothèque et les jetant à la benne. La vidéo fut à l'origine d'un petit buzz sur Twitter, d'aucuns y voyant la preuve de l'existence d'une cancel culture sur les campus américains.
Elle fut toutefois rapidement débunkée, après que l'auteur de la vidéo a contacté l'un des twittos à l'origine de la polémique: la vidéo était en fait une blague, les étudiants participaient au tri annuel des livres de la bibliothèque, et les livres devaient être jetés de toute façon, parmi de nombreux autres qui n'ont pas été filmés.
Un autre type de réaction est alors apparu: comment une bibliothèque peut-elle jeter des livres? Après tout, son rôle n'est-il pas de les conserver? N'est-ce pas une forme de destruction de la culture, un dévoiement du rôle des bibliothèques?
Déjà en juillet 2021, le site Mr Mondialisation partageait sur sa page Facebook son indignation face au «gaspillage» des livres jetés par les bibliothèques de Paris. Là encore, de nombreux internautes ont réagi, faisant part de leur incompréhension face à l'idée d'une bibliothèque jetant des livres.
Pourtant, se débarrasser des livres obsolètes fait partie du fonctionnement normal d'une médiathèque. Le processus a même un nom: le désherbage. Comme dans un jardin où les mauvaises herbes empêcheraient les autres de fleurir, les livres obsolètes ou abîmés nuisent au bon fonctionnement de la médiathèque.
«De toute façon, on ne peut pas pousser les murs, relève Cléo, bibliothécaire en région parisienne. Et comme on doit acquérir de nouveaux documents, ça veut dire qu'il y en a certains qui en remplacent d'autres. Ça fait partie de la politique d'acquisition, pour faire vivre une collection. Il ne peut pas y avoir d'acquisition s'il n'y a pas de désherbage.»
De fait, les objectifs d'une bibliothèque municipale ne sont pas ceux d'un fonds d'archives. Leur but est moins de conserver des documents, ou d'assurer la survie des textes, que de faciliter l'accès à l'information et à la culture, de les faire circuler. Or les livres, comme tous les objets, sont soumis à l'usure, et les informations qu'ils contiennent peuvent se périmer.
Les livres à désherber sont sélectionnés selon des critères précis, détaillés par la «méthode Ioupi», acronyme permettant de se souvenir des différentes raisons qui peuvent pousser à se débarrasser d'un livre:
Le «I» signifie «Incorrect», et correspond au cas où le document contient des informations erronées.
Le «O», pour «Ordinaire», désigne un livre dont le contenu n'a pas d'intérêt particulier.
Le «U», ou «Usé», rappelle de regarder l'état du document: si celui-ci est trop abîmé, il faut le désherber et éventuellement le remplacer par un exemplaire neuf.
Le «P» signifie «Périmé», à propos des documents dont les informations ne sont plus d'actualité. «Parfois c'est la science qui a avancé, ou encore un guide de voyage: il faut le renouveler tous les trois ans parce que les restaurants ont changé», exemplifie Cléo.
Le dernier «I» peut vouloir dire soit «Inadapté», c'est-à-dire un document qui n'aurait pas sa place dans cette collection précise, par exemple un document universitaire trop pointu dans une bibliothèque municipale généraliste, soit «Inutilisé», c'est-à-dire peu emprunté et donc peu lu. «Il n'a plus de succès, il ne sort plus, et donc il va quitter les collections de la médiathèque», indique Cléo.
«Mais ne pourrait-on pas donner tous ces livres, plutôt que de les jeter?», demandent les internautes dès que la question du désherbage revient sur les réseaux sociaux. Pour Cléo, ce n'est pas toujours aussi simple:
«Si le document est encore utilisable ailleurs, on peut en faire don, à une association, par exemple. Il y a aussi des médiathèques qui organisent des braderies. Mais ça peut être très compliqué à mettre en place. Ça nécessite de signer des conventions avec les associations. Et comme ça demande du temps, et que parfois les médiathèques sont en sous-effectifs, c'est une étape qu'on n'a pas forcément le loisir d'assumer.»
Par ailleurs, les livres étant achetés avec de l'argent public, les bibliothécaires ne sont pas seuls à décider de ce qu'ils deviennent. «C'est quelque chose qui doit être validé par notre hiérarchie, c'est-à-dire la direction de la médiathèque, et au-dessus de la médiathèque, il y a la mairie. Le maire peut refuser que les livres soient donnés, ou alors on n'a pas forcément le temps pour traiter cette question», ajoute Cléo.
J'ai l'impression qu'on sacralise l'objet livre, alors que pour moi, c'est un objet comme un autre, qui peut s'user. Cléo, bibliothécaire
Mais même lorsque les dons ou les braderies existent, un certain nombre de livres devront tout de même être jetés. «Si l'information est obsolète, elle est obsolète pour tout le monde», rappelle la bibliothécaire. Et certains livres sont en trop mauvais état pour être donnés. Le papier est toutefois recyclé: «Parfois, les livres sont couverts avec un film plastique sur la couverture, et il faut détacher la couverture pour pouvoir recycler le papier. On fait venir deux bennes, une pour le papier et une pour ce qui n'est plus recyclable.»
Malgré tout, l'idée de jeter des livres, même usagés, même obsolètes, provoque souvent des réactions épidermiques chez les amoureux de la lecture. En 2019, la série Netflix Tidying Up with Marie Kondo avait déjà suscité des réactions fortes lorsque la spécialiste du rangement avait conseillé à un couple de clients de faire un sérieux tri dans leur bibliothèque, de ne garder que les ouvrages qui leur «apportaient de la joie», et de se débarrasser du reste.
«J'ai l'impression qu'on sacralise l'objet livre, alors que pour moi, c'est un objet comme un autre, qui peut s'user, estime Cléo. Beaucoup de gens confondent l'objet livre, le contenant, avec le contenu.» De fait, la comparaison avec les autodafés de l'Allemagne nazie revient régulièrement lorsqu'il est question de détruire des livres. Mais c'est oublier que ces autodafés avaient pour objectif de détruire tous les exemplaires des textes afin de les supprimer définitivement de la circulation. Détruire un exemplaire d'un livre largement publié et distribué est fondamentalement différent, à la fois dans l'intention et dans les conséquences.
Si les gens se scandalisent qu'un livre quitte la bibliothèque, peut-être qu'ils auraient pu l'emprunter avant, on l'aurait sans doute gardé! Cléo, bibliothécaire
On peut se demander s'il n'y a pas dans ces réactions épidermiques une forme de ce que le sociologue Pierre Bourdieu appelait une «logique de distinction»: un moyen de montrer que l'on est un bon lecteur, qui a bien intégré la norme d'une vision du livre comme d'un objet «pas comme les autres», qui serait porteur d'émancipation et de culture. Une façon, finalement, de faire savoir que l'on est soi-même émancipé et cultivé.
En tout cas, Cléo constate que les personnes qui ont ce type de réactions ont peut-être une large bibliothèque personnelle, mais fréquentent vraisemblablement peu les bibliothèques publiques. «Je n'ai pas l'impression que les usagers sacralisent [le livre] particulièrement. Les usagers en médiathèque acceptent qu'un livre soit partagé et lu par d'autres personnes. Ils se rendent compte qu'un livre peut être abîmé.» D'ailleurs, «si les gens se scandalisent qu'un livre quitte la bibliothèque, peut-être qu'ils auraient pu l'emprunter avant, on l'aurait sans doute gardé!», ironise-t-elle.
wanted to share my thoughts in response to the lawsuit against the Internet Archive filed on June 1 by the publishers Hachette, Harpercollins, Wiley, and Penguin Random House.
I founded the Internet Archive, a non-profit library, 24 years ago as we brought the world digital. As a library we collect and preserve books, music, video and webpages to make a great Internet library.
We have had the honor to partner with over 1,000 different libraries, such as the Library of Congress and the Boston Public Library, to accomplish this by scanning books and collecting webpages and more. In short, the Internet Archive does what libraries have always done: we buy, collect, preserve, and share our common culture.
But remember March of this year—we went home on a Friday and were told our schools were not reopening on Monday. We got cries for help from teachers and librarians who needed to teach without physical access to the books they had purchased.
Over 130 libraries endorsed lending books from our collections, and we used Controlled Digital Lending technology to do it in a controlled, respectful way. We lent books that we own—at the Internet Archive and also the other endorsing libraries. These books were purchased and we knew they were not circulating physically. They were all locked up. In total, 650 million books were locked up just in public libraries alone. Because of that, we felt we could, and should, and needed to make the digitized versions of those books available to students in a controlled way to help during a global emergency. As the emergency receded, we knew libraries could return to loaning physical books and the books would be withdrawn from digital circulation. It was a lending system that we could scale up immediately and then shut back down again by June 30th.
And then, on June 1st, we were sued by four publishers and they demanded we stop lending digitized books in general and then they also demanded we permanently destroy millions of digital books. Even though the temporary National Emergency Library was closed before June 30th, the planned end date, and we are back to traditional controlled digital lending, the publishers have not backed down.
Schools and libraries are now preparing for a “Digital Fall Semester” for students all over the world, and the publishers are still suing.
Please remember that what libraries do is Buy, Preserve, and Lend books.
Controlled Digital Lending is a respectful and balanced way to bring our print collections to digital learners. A physical book, once digital, is available to only one reader at a time. Going on for nine years and now practiced by hundreds of libraries, Controlled Digital Lending is a longstanding, widespread library practice.
What is at stake with this suit may sound insignificant—that it is just Controlled Digital Lending—but please remember– this is fundamental to what libraries do: buy, preserve, and lend.
With this suit, the publishers are saying that in the digital world, we cannot buy books anymore, we can only license and on their terms; we can only preserve in ways for which they have granted explicit permission, and for only as long as they grant permission; and we cannot lend what we have paid for because we do not own it. This is not a rule of law, this is the rule by license. This does not make sense.
We say that libraries have the right to buy books, preserve them, and lend them even in the digital world. This is particularly important with the books that we own physically, because learners now need them digitally.
This lawsuit is already having a chilling impact on the Digital Fall Semester we’re about to embark on. The stakes are high for so many students who will be forced to learn at home via the Internet or not learn at all.
Librarians, publishers, authors—all of us—should be working together during this pandemic to help teachers, parents and especially the students.
I call on the executives at Hachette, HarperCollins, Wiley, and Penguin Random House to come together with us to help solve the pressing challenges to access to knowledge during this pandemic.
Please drop this needless lawsuit.
–Brewster Kahle, July 22, 2020