Cette loi existe depuis 1955 et a pour objectif de protéger la reproduction des mammifères et des oiseaux qui vivent dans les bois.
Par Graziella Polledri - 14 avril 2024
Cisco et Rascal en liberté ! Mais on est en février, tout est permis...
ANIMAUX - Un oubli qui pourrait vous coûter très cher. À partir de ce lundi 15 avril et jusqu’au 30 juin, promener votre chien sans laisse en forêt peut vous exposer à une amende de 750 euros. Cette disposition n’est pas nouvelle mais émane d’un arrêté du 16 mars 1955 qui permet de protéger la reproduction des oiseaux, laquelle a lieu en période printanière.
Lire aussi
Les oiseaux disparaissent d’abord à cause de l’agriculture intensive, selon cette nouvelle étude
« Pour prévenir la destruction des oiseaux et de toutes espèces de gibier et pour favoriser leur repeuplement, il est interdit de laisser divaguer les chiens dans les terres cultivées ou non, les prés, les vignes, les vergers, les bois, ainsi que dans les marais et sur le bord des cours d’eau, étangs et lacs » souligne cette loi.
L’arrêté du 16 mars 1955 précise aussi que « dans les bois et forêts, il est interdit de promener des chiens non tenus en laisse en dehors des allées forestières pendant la période du 15 avril au 30 juin ». Une allée forestière comprend notamment les routes, les chemins ou sentiers forestiers, avec par exemple les sentiers de grande randonnée mais aussi tous les chemins de promenade.
Protéger la période de reproduction
Les animaux de compagnie devront donc être tenus en laisse pendant deux mois et demi, afin de ne pas déranger la faune sauvage pendant ses moments d’intimité.
« Les chiens, au flair très affûté, peuvent repérer les nouveau-nés en forêt et les oiseaux qui nichent au sol dans les friches. Par leur simple présence, ils pourraient déranger et stresser les animaux forestiers particulièrement sensibles pendant cette période et ainsi, mettre en péril leurs reproductions » explique l’Office National des Forêts.
En parallèle de cette loi, il ne faut pas oublier que peu importe la saison, la laisse est obligatoire pour les chiens d’attaque, de garde et de défense, et ce, dans tous les espaces publics. De plus, le propriétaire doit toujours « garder son animal de compagnie à moins de 100 mètres » de lui et doit être sous son « contrôle direct » rappelle l’ONF.
Si vous ne respectez pas ces conditions, le préfet ou la mairie pourrait ordonner que votre animal soit placé dans un lieu de dépôt adapté à la garde de celui-ci.
Le mot de Kat : Rappel de la Fédération Française de randonnée
- Avons-nous le droit de randonner n’importe où ?
Non. Partout, vous êtes chez quelqu’un, chemin public ou privé.
Vous ne pouvez pas traverser une propriété privée sans autorisation, sous peine de commettre une violation de domicile. Cette infraction est passible de 15.000 € d'amende et d'un an de prison (art. 226-4 du Code pénal).- Randonner sur itinéraire balisé ?
Le balisage indique que le chemin est ouvert à la randonnée.- Randonner sur un itinéraire non balisé ?
La randonnée est tolérée sauf s’il y a mention d’interdiction ou de propriété privée (panneau, chaîne, barrière…)
Début janvier, un propriétaire a fermé un sentier qui passait depuis des décennies sur son terrain, en s’appuyant sur une nouvelle loi qui inquiète les randonneurs.
ENVIRONNEMENT - La montagne appartient-elle à tout le monde ? À Rimbach-prés-Masevaux (Haut-Rhin), dans le massif des Vosges, un cortège impressionnant d’un millier de randonneurs a manifesté, samedi 17 février, contre la fermeture d’un sentier de randonnée par un propriétaire privé, qui s’appuie sur une nouvelle loi qui pénalise le passage sur une propriété rurale ou forestière.
Le 11 janvier dernier, le groupement forestier du Wustkopf, acquéreur de 64 hectares dans la vallée haut-rhinoise de la Doller, a envoyé un mail expéditif au Club Vosgien de Masevaux pour lui annoncer la fermeture d’un chemin et exiger l’enlèvement du balisage. « Aucune tolérance ne sera admise », affirme le propriétaire.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi sur le terrain cette mobilisation. À notre micro, les randonneurs expliquent leur désarroi face à la fermeture de leur sentier. Des sections de ce dernier ont par ailleurs été obstruées par des arbres déracinés, des talus ou des tranchées, selon les constatations du Club Vosgien, du HuffPost et de nos confrères du journal L’Alsace. Nous avons tenté de joindre le propriétaire à plusieurs reprises, sans succès.
Le groupement forestier s’appuie sur une nouvelle loi, promulguée le 2 février 2023, qui vise à « limiter l’engrillagement des espaces naturels » pour laisser circuler la faune. Une démarche a priori vertueuse, mais le texte inclut, pour rassurer les propriétaires, cette disposition : « dans le cas où le caractère privé du lieu est matérialisé physiquement, pénétrer sans autorisation dans la propriété privée rurale ou forestière d’autrui, sauf les cas où la loi le permet, constitue une contravention de la 4e classe », à savoir un minimum de 135 euros d’amende.
Depuis un an, la loi du 2 février 2023 a mené à la fermeture d’autres sentiers, dans le massif de la Chartreuse ou encore sur la Côte d’Azur. Dans les deux cas, de grands propriétaires terriens ont fermé leur terrain aux randonneurs, avec des panneaux « propriété privée », tout en continuant d’accueillir des chasseurs moyennent un droit d’accès. Les maîtres des lieux se justifient par la surfréquentation des sentiers et les incivilités.
Dans une tribune publiée le 30 décembre dernier par Le Monde, un collectif d’élus écologistes et d’associations environnementales affirme que « se promener dans la nature n’est pas un crime ». « Dans la pratique, une certaine tolérance d’accès aux espaces de nature existe de longue date, qu’elle soit tacite ou formalisée à travers des conventions entre acteurs publics et propriétaires privés. Ce compromis fragile est aujourd’hui remis en cause », écrivent les signataires, qui invitent les parlementaires à revoir la loi.
Dans la presse ce matin, il y a des hommes qui font la pluie et le beau temps et on ne pensait pas lire ça dans Philosophie Magazine, qui nous raconte une scène observée plusieurs fois en Saône-et-Loire. Après des semaines de sécheresse, des nuages sombres s'amassent enfin dans le ciel. Le vent se lève, les oiseaux se taisent, c'est sûr, ça va craquer. Et puis d'un coup, comme par magie, les cumulonimbus se désagrègent, la lumière revient.
Il n'est pas tombé une goutte. L'orage était là, et c'est comme s'il avait été aspiré. Parlez-en aux éleveurs, ils vous disent: "Ben oui, avec tout l'iodure d'argent qu'ils balancent dans l'atmosphère, il ne pleut plus. Moi je n'ai plus de fourrage". De l'iodure d'argent? "Bah oui", dit l'éleveur, "à cause de leurs générateurs. Bien sûr qu'en France on bricole la météo ! C'est officiel, tapez ANELFA sur Google, vous verrez".
De fait, il existe bien une Association nationale d'étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques. L'ANELFA, fondée en 1951 par des agriculteurs, des agronomes, des physiciens et des élus. Leur objectif : réduire les dégâts causés par la grêle et éliminer les orages. Aujourd'hui, on compte plus de 800 stations anti-grêle dans toute la France, surtout dans les régions viticoles. Ceux qui paient sont ceux qui en ont besoin, les chambres d'agriculture, les assureurs, et aussi les communes et les départements.
Pour tuer la grêle, il faut donc envoyer dans l'atmosphère de l'iodure d'argent, ce qui casse le processus de formation des grêlons. C'est ce qu'on appelle l'ensemencement des nuages. Le sorcier des cumulonimbus s'appelle Jean Dessens, physicien de l'atmosphère à Toulouse, comme son père qui a fondé l'Anelfa. Il est formel, l'iodure d'argent, c'est cher. Donc on l'utilise en petite quantité, et donc ce n'est pas toxique.
Certains scientifiques restent sceptiques, comme Jean Grizard, retraité de l'Institut National de la Recherche Agronomique. Pour lui, il y a forcément des retombées qui contaminent l'air et les écosystèmes. Et même une dégradation des particules qui deviennent alors aussi dangereuses que le mercure. Il faudrait des études indépendantes, mais vu les quantités utilisées, elles ne sont pas obligatoires.
L'autre débat, c'est la sécheresse, éloigner la pluie quand on se désole de la sécheresse et du réchauffement climatique, est-ce bien raisonnable ? Accusation injustifiée, assure Jean Dessens. On ne diminue que de 1% la masse d'eau présente dans les nuages". Réponse de Jean Grizard: "Les agriculteurs sont d'excellents observateurs de la nature, on devrait les écouter".
Michel est éleveur, il fait des relevés de pluviométrie depuis des années. "Depuis que les générateurs fonctionnent, dit-il, les mois d'été, on est passé de 350 à 200 litres par mètre carré, pour nous, c'est désastreux". Michel a été démarché il y a trois ans par un vigneron et un technicien de l'Anelfa. "On s'était seulement parlé. Quelques jours plus tard, un camion arrive dans ma cour avec un sigle 'produits dangereux'. Il voulait m'en laisser 200 litres. Le chauffeur m'a expliqué que c'était juste très inflammable. Là j'ai tiqué. On a essayé de me forcer la main. Ils m'ont envoyé ces produits sans contrat, sans garantie". Sans compensation, aussi. "C'est du bénévolat", dit Michel, "ils m'ont seulement promis que j'aurai un repas annuel et une caisse de vin".
Autre son de cloche avec Serge, pépiniériste dans le Lot et Garonne. Un département qui a perdu plusieurs récoltes avant de se tourner vers les générateurs de l'Anelfa.. "Il y a entre 10 et 15 alertes par an", dit-il, "mais depuis six ans, nous n'avons plus perdu de raisin, les générateurs ont été hyper efficaces. Pour un coût dérisoire, 50 centimes par hectare. Les viticulteurs sont contents, les automobilistes aussi". Pour la sécheresse, ils se sont organisés, ils ont créé des retenues d'eau et des lacs. "On peut tenir toute la saison avec nos pompes, on ne dépend pas des nuages".
Et c'est là que le problème devient politique, et même philosophique. Est-ce qu'on peut changer le temps qu'il fait juste parce que ça nous arrange ? À qui appartient le ciel ? Pour la réponse, rendez-vous donc dans Philosophie Magazine.
Du fait de la contamination radioactive, on prédisait au tout début que la zone resterait inhabitable pendant plus de 20 000 ans. Tchernobyl se transformerait en un désert sans vie, croyait-on alors.
Trois décennies plus tard, de nombreuses études révèlent pourtant qu'une communauté animale diverse et abondante s'est développée sur les lieux de la catastrophe. De nombreuses espèces menacées aux niveaux national et européen trouvent aujourd’hui refuge dans la zone d’exclusion de Tchernobyl.
Le cas des chevaux de Przewalski en est un exemple frappant.
L’existence des chevaux sauvages dans les steppes asiatiques est connue de l’Occident depuis le XVe siècle. Mais ce n’est qu’en 1881 que la science décrivit formellement cette espèce, à partir d’un crâne et d’une peau rapportés par le colonel russe Nikolái Przewalski. C’est ainsi que les chevaux jusqu’ici connus sous le nom de takhi (sacrés) en Mongolie devinrent les chevaux de Przewalski (Equus ferus przewalski).
Pendant très longtemps, ils ont été considérés comme les seuls chevaux sauvages du monde. Des études récentes indiquent toutefois qu’ils sont en réalité une forme sauvage descendant des premiers chevaux domestiqués par le peuple Botai dans le nord du Kazakhstan il y a 5 500 ans.
À l’époque du colonel Przewalski, ces chevaux sauvages étaient déjà rares dans les steppes de Chine et de Mongolie. Le surpâturage et la chasse pour la consommation humaine ont provoqué leur déclin final. Le dernier spécimen sauvage fut observé dans le désert de Gobi en 1969.
La population en captivité ne connaissait pas non plus une évolution très positive. Dans les années 1950, seuls 12 de ces animaux étaient encore en vie dans des zoos européens. À partir de ces quelques individus, un programme de reproduction en captivité fut toutefois lancé et réussit à sauver l’espèce de l’extinction.
Aujourd’hui, on recense 2 000 chevaux de Przewalski. Plusieurs centaines vivent en liberté dans les steppes d’Asie et dans différentes régions d’Europe. Et notamment, à la surprise générale, à Tchernobyl.
À l’époque de l’accident dans la centrale nucléaire, aucun cheval de Pzrewalski ne vivait à Tchernobyl. Ce n’est qu’en 1998 que les 31 premiers individus arrivèrent dans la zone d’exclusion. Parmi eux, 10 mâles et 18 femelles étaient issus de la réserve naturelle d’Askania Nova, dans le sud de l’Ukraine, et 3 mâles provenaient d’un zoo local.
Après une importante mortalité liée à leur réinstallation et à la liberté, le taux de natalité élevé a porté la population à 65 individus en seulement cinq ans. Le braconnage intense entre 2004 et 2006 a décimé la population. Seuls 50 individus survivaient en 2007.
Cheval de Przewalski mâle photographié par des appareils à capture d’images dans la forêt rouge, zona d’exclusion de Tchernobyl (Ukraine). Avril 2017. UK Centre for Ecology and Hydrology
Du fait d’importantes mesures de protection, leur nombre a été multiplié par cinq seulement 20 ans après leur arrivée dans la zone. Le dernier recensement, effectué par des scientifiques locaux en 2018, a révélé que dans la partie ukrainienne de la zone d’exclusion vivent 150 chevaux. Ils se réunissent par troupeaux de 10 à 12, auxquels s’ajoutent des groupes de mâles et quelques chevaux solitaires. En 2018, au moins 22 poulains sont nés dans la zone d’exclusion. Certains ont migré vers le nord et se sont installés en Biélorussie.
Les appareils photo installés dans toute la zone d’exclusion ont montré que cette espèce, associée aux steppes, utilise pourtant beaucoup la forêt à Tchernobyl. Y compris la célèbre « forêt rouge », une des zones les plus radioactives de la planète.
Les récents incendies à Tchernobyl ont sévèrement affecté certains lieux fréquentés par les chevaux de la zone. Une évaluation sera nécessaire pour mesurer les effets de ces feux sur la conservation de l’espèce dans la région.
L’introduction des chevaux de Przewalski à Tchernobyl a été un succès, dont on peut tirer plusieurs leçons. Leur cas révèle une nouvelle fois qu’en l’absence d’humains, la zone s’est convertie en un refuge pour la faune sauvage. Cela doit nous faire réfléchir sur l’impact de la présence humaine sur les écosystèmes naturels. Sans activité humaine aux alentours et malgré une contamination radioactive, la mégafaune prospère.
D’autres zones affectées par la contamination radioactive comme celle résultant de l’accident de la centrale de Fukushima et des essais de la bombe atomique dans les atolls du Pacifique, conservent également une grande diversité de faune.
Peut-être devrions-nous reconsidérer notre vision de l’impact à moyen et long terme de la radioactivité sur l’environnement.
Quoi qu’il en soit, nous avons besoin de comprendre mieux les mécanismes qui permettent à la faune de vivre dans des zones de contamination radioactive.
Beaucoup de questions se posent. Les organismes vivant à Tchernobyl sont-ils exposés à une radiation moins forte que prévue ? Cette exposition est-elle moins nocive ? Leurs organismes disposent-ils des mécanismes de réparation plus efficaces qu’attendu face aux dommages cellulaires causés par la radiation ?
Pour répondre à ces questions, nous devons continuer à faire appel à la science et à recueillir plus d'informations.
En septembre 2020, nous espérons commencer un travail avec les chevaux de Przewalski présents à Tchernobyl, pour tenter de dévoiler les mystères qui expliquent que cette espèce et beaucoup d’autres prospèrent dans la zone d’exclusion.
C’est sur la place Louis-Blanc, en bas du cours Lafayette, que les militants de la liste "Oxygène Toulon", du candidat aux élections municipales Olivier Lesage, ont distribué des tracts aux Toulonnais samedi 7 mars.
À leurs côtés, un petit arbre n’attendait qu’une chose: être planté.
"Mais regardez: en ville, il n’y a aucun endroit où on peut. Pas un mètre carré de terre ici", regrette Olivier Lesage qui a finalement trouvé un coin idéal et ensoleillé sur la corniche Escartefigue.
"Et aménager les berges..."
"C’est pourquoi, nous voulons créer 50 hectares de verdure dans la ville. Nous voulons également installer une trame verte entre le Pont-du-Las, le cœur de ville et Saint-Jean-du-Var. C’est possible", ajoute-t-il.
Pour les membres de la liste "Oxygène Toulon", 100% écologiste et animaliste, "il serait facile d’aménager les berges de l’Eygoutier et du Las. Il faut impérativement refaire entrer la nature dans Toulon. Davantage de végétaux, c’est tout bénéfice à tous les niveaux", a-t-il conclu, rappelant la réunion publique de sa liste, le 10 mars, à la salle Franck-Arnal de La Rode.
L’augmentation de fréquence de beaucoup de maladies est provoquée par les variations néfastes des facteurs environnementaux. L’alimentation est la première variable environnementale. L’alimentation industrialisée, qui a permis de nourrir en quantité suffisante l’Occident, a poussé ses habitants à la « surconsommation » et à fermer les yeux sur la qualité de ce qu’ils ingurgitent.
À la veille de la réunion du G7 à Biarritz, puis pendant le sommet, les méga-feux en Amazonie ont suscité une émotion planétaire. Réseaux sociaux, médias, responsables politiques ont rivalisé de superlatifs, de constats catastrophistes, de formules lacrymales, d'injonctions au changement et à la responsabilité –en s'arrogeant parfois une licence très poétique avec la réalité des faits ou leur représentation photographique.
«Notre maison brûle», a twitté le président de la République jeudi 22 août, reprenant la métaphore de Jacques Chirac passée à la postérité, plus pour l'inertie coupable qui suivit cette prise de conscience passagère que comme la première pierre d'une politique environnementale et d'une stratégie de développement durable.
Notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence. >#ActForTheAmazon pic.twitter.com/Og2SHvpR1P
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 22, 2019
L'histoire dira bien assez tôt si, comme son prédécesseur, Emmanuel Macron se payait de mots, ou si les slogans publicitaires dont il a le secret, au premier rang desquels le gadget anti-Trump «Make Our Planet Great Again», avaient une finalité plus substantielle que faire le buzz tout en soignant sa cote d'amour à l'étranger.
Il reste que, dans le contexte amazonien, l'image de la maison en feu est problématique pour une tout autre raison: l'adjectif possessif qui l'introduit. Dans son tweet, Emmanuel Macron reprend le lieu commun du «poumon de notre planète».
Si le parallèle anatomique se justifie d'un point de vue scientifique, ce passage du local au global, dans lequel l'écosystème amazonien devient un «bien commun universel» et un élément du patrimoine mondial, tend à en déposséder symboliquement ses premiers occupants historiques: les peuples indigènes déjà agressés par les politiques de Jair Bolsonaro.
Quelle que soit sa spontanéité et sa bienveillance, la vague de compassion globale de la semaine passée s'inscrit dans une appropriation morale de l'Amazonie.
Terrible lapsus
Il est symptomatique, dans le cadre de ce processus, que la comparaison avec l'incendie de Notre-Dame ait acquis en quelques heures la force d'un véritable leitmotiv pour appréhender ce qui se joue au Brésil et dans les pays limitrophes: «source importante d'oxygène, d'eau et de biodiversité dont dépend l'ensemble de la planète», écrit Le Monde, la forêt «vierge» n'existe que pour sa contribution au bien-être de la communauté mondiale.
Personne, fort heureusement, n'habitait sous la voûte de Notre-Dame lorsque le feu du 15 avril a ravagé la cathédrale. Mais en Amazonie? Tout se passe comme s'il s'agissait d'un espace vide, comme si les peuples indigènes n'existaient pas, comme si les calamités dont ils continuent à être les victimes se voyaient effacées de la mémoire collective.
«Sans même parler de son impact sur les populations indigènes», éditorialise ainsi Le Monde à propos de la déforestation massive par brûlis: le lapsus, même bien intentionné, est terrible, en ce qu'il ouvre la porte à une forme de négationnisme compassionnel. L'indifférence et l'oubli dans lesquels elles sont tombées à nos yeux épouvantés prennent place dans la continuité du génocide qui a suivi la conquête des Amériques par les puissances européennes.
Voilà pourquoi Jair Bolsonaro a beau jeu, en maître du cynisme, de rejeter l'aide internationale tout en dénonçant l'ingérence néo-colonialiste de la France, lui dont les positions ne sont jamais très éloignées de l'idéologie suprémaciste blanche.
Comme la savane, la steppe, le désert, l'océan, le grand nord, la jungle amazonienne est autre chose avant d'être notre maison: elle est l'habitat de peuples autochtones dont les modes de vie, les ressources et les cultures ont été décimées par des siècles de prédation coloniale et néocoloniale –et aujourd'hui par la surproduction agricole et le dérèglement climatique.
Comprendre que ces terres ne nous appartiennent pas est la première étape dans la survie de notre environnement, au sens où le combat écologique est inséparable du combat pour la reconnaissance et les droits de ces peuples.
Les Amérindiens, du reste, le savent depuis toujours. Leur rapport à la nature n'est pas fondé sur la domination, l'exploitation, la possession. C'est une vision du monde que le gouvernement des États-Unis, quel que soit le chef de l'exécutif, n'a jamais compris: après avoir profané le site sacré des Black Hills, centre et origine du monde dans la mythologie sioux, en y taillant dans la pierre les visages de Washington, Jefferson, Lincoln et Roosevelt, le pouvoir fédéral a proposé par la voix de la Cour suprême une réparation financière évaluée aujourd'hui à plus d'un milliard de dollars. Les Sioux continuent à refuser ce dédommagement, parce que leur perception de la terre nord-américaine, leur manière de l'habiter ne se résument pas à une valorisation immobilière.
Se sachant de passage, les peuples indigènes des Amériques vivent en harmonie avec le monde qui les entoure. Leur occupation consiste à l'entretenir le mieux possible, afin de le transmettre aux générations futures, qui elles aussi en seront les dépositaires, et non les propriétaires. La «maison» ne nous appartient pas: nous ne faisons que la préparer, en locataires respectueux, pour ceux qui y habiteront après nous.
Faire face à notre responsabilité envers l'avenir est la condition sine qua non de toute politique environnementale. Elle implique une remise en cause radicale du système capitaliste, sans quoi notre empathie devant les feux dits domestiques et les catastrophes dites naturelles qui sévissent ici et là n'est que le masque d'une angoisse aussi égoïste qu'hypocrite.
Dans cette lutte globale pour la survie de l'humanité, la bonne volonté, la solidarité, la conscience que nous occupons un seul et même espace vivant ne doivent plus oblitérer l'histoire ni l'existence de populations qui ne sont pas nous.
Nous n'éteindrons pas les incendies futurs avec nos larmes de crocodile occidental.
Je suis né et j’ai grandi à Paris. Je suis ce qu’on appelle un véritable « titi parisien » : l’odeur du métro, les façades des immeubles, le mobilier urbain et les monuments… Tout cela fait partie de mon ADN, tout cela résonne en moi plus que ce qu’aucun touriste, tout appréciateur de la capitale qu’il soit, ne peut comprendre. Bien que j’aie beaucoup vécu à l’étranger, que j’aie visité de nombreux pays sur les cinq continents, Paris reste pour moi la plus belle cité du monde.
Ce lundi 15 avril, en fin de journée, je marchais dans le quartier Saint-Michel lorsque j’ai vu d’épaisses volutes de fumée s’élever dans le ciel parisien. Notre-Dame en feu ! Incrédule et angoissé, je me suis rapproché de l’Île de la Cité, espérant que l’impensable ne se produirait pas, que ce n’était pas ce vaisseau qui nous vient d’un autre millénaire qui se trouvait rongé par les flammes.
Je ne décrirai pas le spectacle auquel j’ai assisté, ni l’émotion que cela a générée en moi. D’autres l’ont fait, je n’étais pas le seul : nous étions des centaines sur place, puis des milliers, à assister à la catastrophe. Vous étiez des millions à voir ces images sur vos écrans. Vous savez donc.
Je suis resté deux heures, sidéré, sous le choc, la gorge serrée et les yeux humides au milieu d’une foule qui retenait ses émotions. Je ne pouvais pas croire qu’un tel symbole de l’immuabilité et de notre identité pouvait ainsi disparaître, telle une vulgaire grange de paille…
Après le drame, un autre malaise
Le soir, à la radio, les commentateurs ont commencé à évoquer la reconstruction de l’édifice. C’est là, très rapidement, qu’un second malaise m’a étreint : l’émotion générée par cet immense incendie avait un tel impact sur les gens que l’argent semblait couler à flot. J’ai réalisé que l’être humain semblait bien plus attaché à ses propres œuvres qui ne l’est à son environnement.
L’impressionnante charpente de Notre-Dame, qui a nécessité tellement de bois qu’on l’appelait « la Forêt », n’est pas malheureusement la seule forêt à partir en flamme.
Au début des années 2000, un ancien président français a dit « Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs ». Cette « maison » c’est notre planète, bien évidemment. Et il est vrai qu’elle brûle.
Je ne parle pas ici de ces centaines d’hectares de forêt qui partent en fumée quotidiennement pour que des plantations de palmiers fournissent l’huile nécessaire à certains de nos aliments. Je parle de la vingtaine d’espèces d’animaux et de plantes qui disparaissent chaque jour.
Je parle de ces 75 % d’insectes volants disparus des aires protégées d’Europe en moins de 30 ans ; et du tiers des oiseaux disparus en France dans le même temps.
Je parle de ces deux tiers des populations terrestres et de la moitié des populations marines disparus en moins de 40 ans. Je parle des centaines d’espèces rayées de la surface de la planète chaque année, depuis un siècle au moins. À jamais.
Notre patrimoine naturel en danger
La crise actuelle de la biodiversité, cette sixième « extinction de masse » des espèces vivantes dont on parle tant, ne semble pourtant pas toucher nos contemporains autant que le drame de Notre-Dame. Celle du changement climatique à peine plus.
Pourquoi ?
Pourquoi des milliardaires donnent-ils si rapidement des centaines de millions pour reconstruire un monument, et pas pour sauver les derniers rhinocéros noirs ? Pourquoi le Président lance-t-il immédiatement une souscription nationale, quand l’une des causes nationales de la France, pays doté d’une biodiversité parmi les plus riches au monde, devrait plutôt être de protéger les espèces sur ses sols ? Pourquoi la télévision nationale fait-elle immédiatement appel aux dons des Français, mais oublie si souvent d’informer sur les problèmes – et les solutions ! – qui concernent l’environnement ? Pourquoi les catholiques, sans doute profondément touchés, semblent-ils accorder plus d’importance à préserver la création de l’homme que celle de Dieu ?
Pourquoi les Français, si fiers de leur intellect, de leur culture et de leur amour des belles choses, ne font-ils pas leur priorité des causes environnementales ?
Notre-Dame constitue un patrimoine historique, spirituel et culturel vieux de 850 ans ; chaque espèce sur Terre représente un patrimoine vivant de 3 milliards et demi d’années d’évolution.
Notre-Dame peut être reconstruite et renaître ; les espèces éteintes le seront à jamais.
Nous dépendons de la biodiversité pour notre alimentation, pour nos matières premières, nos médicaments, notre climat, la fertilisation de nos champs et la pollinisation de nos cultures ; aussi pour notre plaisir, notre culture et notre spiritualité. Nous nous proclamons « l’espèce sage » (homo sapiens), l’espèce intelligente. Mais où est donc notre sagesse quand nous échouons à protéger notre plus grande richesse – et ce alors même que nous avons visiblement les moyens pour réagir vite et massivement ?
Arrêter de détruire
Il n’est d’ailleurs pas si juste de parler de « protection » : il ne s’agit pas en effet de protéger la biodiversité d’une entité extérieure, mais bien de nos actions. Il n’est donc pas question de commencer à protéger, mais bien d’arrêter de détruire.
Nous détruisons la biodiversité autour de nous, par les flammes, les bulldozers et les chaluts. Par les fusils, par le pétrole et le plastique… par notre carte de crédit. Les responsables politiques, aujourd’hui tous unis dans cette émotion soulevée par la défiguration de Notre-Dame oublient le reste de leur mandat que leur responsabilité première est d’œuvrer pur notre futur et donc contre la destruction de la « cathédrale du vivant ».
Certains diront qu’il est malvenu de critiquer la générosité des mécènes pour Notre-Dame, qu’il existe nombre d’autres causes pour lesquelles on pourrait regretter l’absence d’une telle largesse. Il reste que les plus fortunés se mobilisent rarement en faveur de la préservation du patrimoine naturel de l’humanité et la richesse inestimable de sa diversité biologique, à savoir les espèces vivantes.
Au moment même où l’incendie ravageait Notre-Dame, plusieurs espèces se sont éteintes à différents endroits de la planète. Elles ne renaîtront pas de leurs cendres, mais on pourrait éviter d’éliminer celles qui se trouvent au bord du gouffre… Avec de la volonté et de l’implication, qui existent, on le sait désormais.
Souvent, je me dis que c’est à nous, scientifiques – et aussi aux journalistes – que la responsabilité incombe : si nous n’arrivons pas à faire comprendre aux puissants et fortunés de ce monde à quel point la biodiversité est importante pour le bien-être et la survie de l’humanité et à quel point nous la détruisons irrémédiablement, alors comment leur reprocher de ne pas débloquer pour la défendre un milliard d’euros en 48 heures…
Ce lundi 15 avril, j’étais triste de voir le toit de Notre-Dame partir en fumée. Mais aujourd’hui, je suis doublement triste : oui, il est possible de se mobiliser, mais on préfère le faire pour la pierre que pour la sève et le sang.
Dans cette ferme québécoise, la traite des vaches s'effectue de façon automatique, sans intervention humaine.
Catherine Delorme
AGRICULTURE - À Saint-Alexis au Québec, les vaches du producteur laitier Pascal Thuot vagabondent en toute liberté dans un immense espace intérieur. Fini, le temps des enclos restreints dans sa ferme de la région de Lanaudière. La traite s'effectue de façon automatique, sans intervention humaine.
Quand les vaches ont besoin de vider leurs pis, elles font la queue devant l'un des robots de traite de l'éleveur. Lorsqu'un animal entre dans la petite stalle, l'ordinateur la reconnaît grâce à la puce sur son collier et sait à quel moment remonte la dernière traite.
ALIMENTATION - Potimarron Angélique, Artichaut Glas-Ruz, Haricot Coco du Trégor... Ces noms de légumes ne vous disent rien? C'est normal, ils ne sont pas commercialisés en grande surface. Mais à l'initiative de Carrefour, cela va changer dès ce mercredi 20 septembre.
L'enseigne de distribution a en effet annoncé la commercialisation de "légumes interdits" dans une quarantaine de ses magasins de Bretagne et d'Île-de-France. "La loi interdit la commercialisation de plus de 96,4% des semences", affirme Carrefour, faisant référence au décret n°81-605 du 18 mai 1981 qui bloque la vente de certaines semences de fruits et légumes de variétés paysannes.
Une loi aberrante vous empêche d'avoir accès à des milliers de fruits & légumes. Signez la pétition: https://t.co/D6sGBsczEC #MarchéInterdit pic.twitter.com/o4CV64WNUl
— Carrefour France (@CarrefourFrance) September 19, 2017
Pourquoi des légumes "interdits"?
Mais de quoi s'agit-il exactement? "La commercialisation des produits issus des semences paysannes n'est pas interdite, mais celle des semences proprement dites l'est, ce qui limite les producteurs à ne faire que de la vente directe", explique Philippe Bernard, directeur Partenariat PME et Monde agricole Carrefour France.
En d'autres termes, depuis l'instauration de cette loi, certaines graines sont interdites de commercialisation. Celles-ci ne sont pas inscrites au catalogue officiel des semences autorisées par le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis). Les légumes inscrits dans ce catalogue doivent répondre à certains critères d'homogénéité. Mais aussi, ils sont censés apporter aux consommateurs une certaine sécurité. Comme l'écrit le Gnis dans un communiqué, "ces nouvelles variétés des sélectionneurs résistent mieux aux maladies et aux parasites pour qu'on puisse limiter ou se passer de produits phytosanitaires. C'est l'un des principaux axes d'amélioration avec les qualités gustatives (melons juteux et sucrés, haricots sans fils ni parchemins, endives moins amères, carottes au cœur bien tendre...), une plus grande tolérance aux stress climatiques (chaleur, froid, sécheresse) et une plus grande diversité de tailles, de formes et de couleurs".
Problème: inscrire une semence dans ce catalogue coûte de l'argent et ce ne sont pas les petits producteurs qui peuvent se le permettre.
Avec son "marché interdit", Carrefour entend donc se passer de ce catalogue et proposer à ses clients des légumes issus de semences paysannes, peut-être un peu moins stables et homogènes que celles qui produisent les légumes se retrouvant dans les rayons des grandes surfaces.
Comment sont-ils sélectionnés ?
Pour choisir des légumes plutôt que d'autres et s'assurer de leur stabilité, Carrefour travaille avec Bio Breizh et Kaol Kozh, deux groupements de producteurs bretons de légumes. Ceux-ci utilisent des semences paysannes et vont eux-mêmes cultiver et sélectionner les légumes. "Quand Carrefour est venu nous voir, on était très méfiant, on pensait surtout qu'il voulait faire un coup de communication", souligne René Léa, président de Kaol Kozh. "Nous leur avons expliqué qu'on voulait un contrat sur le long terme et bien rémunéré car cultiver des semences paysannes coûte plus cher. Ils ont accepté toutes nos conditions!"
C'est un partenariat de 5 ans que Carrefour entame avec ces producteurs.
Quels légumes peut-on acheter et dans quels magasins?
Pour l'instant, dix légumes sont annoncés par Carrefour: l'artichaut Camus du Léon, le potimarron Angélique, la courge butternut Kouign Amann, l'artichaut Glas-Ruz, l'oignon rosé d'Armorique, la rhubarbe acidulée de Bretagne, le haricot coco du Trégor et l'échalote demi-longue de Cleder.
La liste des magasins participants est quant à elle mise en ligne par l'enseigne de distribution ici.
Quel est l'objectif de Carrefour?
A travers cette initiative, l'enseigne entend faire changer la loi et militer pour plus de biodiversité dans les rayons, et a même lancé une pétition sur le site Change.org. Celle-ci recueillait mercredi vers midi plus de 4000 signatures.
Mais derrière ce marché interdit se trouve aussi un enjeu commercial. Comme le souligne Philippe Bernard, "nous voulons élargir notre offre car nos clients sont demandeurs de produits sains et bio".
Certains, comme la Confédération paysanne selon RTL, ont applaudi cette initiative. Mais d'autres restent prudents. "Cela va relancer le débat sur les semences paysannes adaptées à chaque région, c'est positif. Mais Carrefour reste un commerçant, on verra dans le long terme ce que donne ce partenariat avec les producteurs", explique la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab).
Quant à la Gnis, elle réagit dans un communiqué: "Carrefour, comme tout le monde, peut vendre toutes les rhubarbes et tous les fruits de la planète, toutes les variétés de légumes des paysans, et tous les légumes 'interdits'. Bien sûr, comme tout le monde, Carrefour doit aussi être attentif à respecter ses consommateurs et à ne pas les tromper sur ce qu'il leur vend". En faisant référence aux 3200 variétés de légumes déjà en vente via leur catalogue.
Fiche d'identification : Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) est un oiseau qui appartient à la famille des Troglodytidés et à l'ordre des Passériformes.
Elle a été téléchargée plus de 2 millions de fois sur smartphone. L'application pl@ntnet de reconnaissance des plantes sauvages, mise au point par des chercheurs montpelliérains, est plébiscitée. Chaque jour,15.000 utilisateurs identifient des plantes en soumettant leurs photos à l'application.
an animated map of global wind conditions
carte des vents du monde