Aïe, ma langue française
Grand dossier dans Le Point qui en fait sa couverture sur la langue française qui nous interpelle : "ceci n'est pas une interview mais un entretien, publié non pas dans une news magazine, encore moins dans un "mag (pan pour nous !),mais dans un hebdomadaire d'informations générales "écrit le journal en avant propos de son "entretien" avec Alain Borer, (auteur de "De quel amour blessée", Gallimard, (et qui enseigne à Los Angeles), qui déplore "notre soumission à l'anglais" et "alerte contre un Azincourt dans la langue" (Azincourt, célèbre bataille perdue par la France contre l'Angleterre pendant la Guerre de Cent Ans).
Sont raillées également "la positive attitude chère à Jean-Pierre Raffarin, le ParisRollers Marathon d'Anne Hidalgo. Le jugement de Borer est implacable : "ce qui se passe en langue pourrait se décrire en termes de mercatique (je n'ai pas dit "marketing"), car cela ressemble à la désindustrialisation : la fabrique de mots francophones est en panne. Jadis nous avons fourni 60% de son vocabulaire actuel. Désormais, non seulement nous importons, mais nous remplaçons des mots déjà existants. Nous nous soumettons". A cela il faut ajouter la bataille autour de l'écriture inclusive : "Il s'agit de déconstruire les inégalités hommes-femmes quitte à reconstruire le langage d'abord et c'est la partie la moins controversée de féminiser systématiquement les noms de profession . Ensuite il faut faire attention à la parité là où auparavant le masculin occultait le féminin. À l'oral cela donne par exemple "étudiants et étudiantes", qui sonne comme le discours d'un politique désireux de ne pas se couper de 50 % de son électorat mais elle écrit ça se corse avec l'usage des points milieu "étudiant-e-s". Cela vous paraît illisible ? Une ruse consiste à reformuler des noms différents en genre en "termes épicènes" (qui peuvent être employés au masculin et au féminin sens variation de forme... Remplacer "collaborateur" par "membre", " répondant" par "personne qui ont répondu". Elémentaire, non? A ce sabir vient s'ajouter "la poltronnerie toute virulence est effacée : "plus de place pour la réflexion spontanée, pour le raisonnement bâti au fur et à mesure d'une conversation ; non, les politiques soumis aux pressions des chaînes d'information en continu qui les interrogent dix fois par jour, préfèrent s'abriter derrière des réponses toutes faites, lisses et donc inoffensives, s'évitant ainsi bien des désagréments", comme celui de devoir se justifier à propos de "ceux qui foutent le bordel".