Or d’oncques, ce soir, je suis partie en pays d'hypothèques. Sur le site des archives du Var.
Comme j'avais déjà travaillé sur les Meiffret des Olivières, j'ai essayé de trouver quelque chose à leur sujet.
Sur cette page , je choisis Tables et répertoires des hypothèques.
Je sélectionne Conservation de Toulon
Je cherche Meiffret dans la table des noms.
Ça me dit Volume 29, folio 2 de la table Nom-Prénom pour les Meiffret.
Je vais dans la 2e liste de liens, en-dessous et en fait c'était dans 29bis et pas 29.
J'enregistre les images des pages qui concernent les Meiffret (14 à 19). Les pages sont doubles, les hommes à gauche, les femmes à droite, comme à l'église. Plusieurs possibilités sont données dans la case prénoms, en fonction je suppose de rédactions différentes dans les actes. Ex. "Marie Claire Geneviève ou Claire Marie ou Marie Louise Geneviève".
Page 15, je repère Colette ép. Meiffret Laurent, Le Revest. C'est la 2e épouse de Laurent André Meiffret, celui de la photo et des 21 enfants. Je sais que Meiffret est aussi le nom de naissance de Colette, mais je n'ai pas encore trouvé si elle était apparentée à son mari. C'est elle que je vais pister.
Donc, page 15, ça me dit que je vais trouver des infos sur Colette Meiffret dans le volume 192, case 553 du relevé des formalités.
Dans les relevés de formalités, j'ouvre le volume 192 (c'est noté : 1798-1955). Il y a 3 cases par double page, je trouve le n°553 (j'en fait une copie d'écran). Je constate que Colette Meiffret a vendu un bien immobilier pour 16000 Francs le 25 octobre 1873. Et que je trouverai la transcription de cet acte dans le registre des formalités de la conservation de Toulon, volume 826 article N°88. Ah ! Il est noté sur la fiche de Colette que son mari était CARRIER au Revest, alors que dans tous les actes d'état civil et les recensements, il était noté cultivateur, il me semble.
On file donc vers les registres de formalité. Bien vérifier qu'on est dans la section Conservation de Toulon. J'ai perdu un peu de temps avec une erreur d'aiguillage à ce niveau-là. Afficher 100 volumes par page pour mieux repérer le volume. Toulon volume 826 : l'article 88 va de la page 198 à la page 202 et reprend dans le volume 828 pages 2 à 8. Ce sont des doubles pages et la retranscription intégrale de l'acte de vente comporte donc 22 pages. Il y a une foultitude de détails (à déchiffrer) qui vont intéresser les généalogistes et on trouve aussi bien sûr la liste des parcelles objet de la vente entre la section B des Amendes et la section C de Tourris.
J'aime la nuit. Pas la nuit blanche des noctambules, ni celle des illuminations de Noël.
Encore que la nuit bleue-diode dont les extra-terrestres ont marqué le village revêtait un charme étrange à Noël passé.
Non, la nuit que j'aime, c'est la nuit noire, la nuit profonde, la nuit vraie.
Celle des quarts en mer où l'on est seul sous les étoiles
Celle du lit tiré sur la terrasse les soirs d'été
Celle des heures passées sur le toit avec le télescope.
Aussi quand l'éclairage public a inondé mon chemin, je me suis battue bec et ongles contre cette invasion.
J'ai argué que mon cadre de vie en était tout révolutionné : à quoi bon choisir la campagne si la nature est refoulée par un progrès indésirable ?
En vain : la civilisation a donc envahi mon chemin (côté lumière, s'entend, car c'est toujours l'âge de pierre côté chaussée, égouts ou telecom)
J'ai donné mon télescope, les lumières de la ville ne sont plus un émerveillement lointain au fond de la vallée, mais une réalité proche, une promiscuité agressive, un éblouissement envahissant.
Je dois étouffer pendant les nuits d'été derrière les volets fermés. Et un supplément de dépenses personnelles pour la climatisation s'ajoute aux suppléments de dépenses mutualisées car le surcoût énergétique de l'éclairage public va peser sur les impôts communaux.
Et là je n'aborde même pas les arguments écologiques. Je vous laisse les réciter tous seuls, vous les connaissez par coeur, de la chasse au gaspi au Grenelle de l'environnement, sauvons la planète et tutti quanti.
Or doncques, j'étais là, enfermée dans la clim et dans une colère maussade, pestant comme une rebelle contre la décision imposée, mais vaguement coupable de nostalgie rétrograde. Car l'Intérêt Public, la Sécurité, le Progrès, la Civilisation, la Responsabilité du Maire sont les contr'arguments avec Majuscules que m'a renvoyés l'autorité quand j'ai tenté de discuter. Je m'en suis sentie toute écrasée, responsabilisée, culpabilisée, sur fond latent de malaise et de mécontentement.
Je ne pouvais demeurer plus longtemps sur la pente savonneuse de cette dépression larvée, j'ai pris le taureau par les cornes, je me suis remise en cause et j'ai donc cherché comment me sortir de ce marasme marécageux. Pour trouver le remède, il faut déjà un bon diagnostic, donc inventorier les symptômes et donner un NOM à cette maladie. Car j'étais sinon coupable, du moins malade. les autorités me l'avaient démontré : je refusais le progrès, j'étais ringarde, rétrograde, réactionnaire, anachronique, obsolète. Bref, je sentais la naphtaline.
Le premier symptôme, celui du nyctophile, de l'adorateur de la nuit noire, l'adepte de l'obscurité profonde, semblait au premier abord relever de la manie, de l'addiction et des comportements sectaires. J'avais empoigné mon clavier, je compulsais sur mon écran les encyclopédies médicales, je consultais tous ces experts qui foisonnent sur le net. Eh bien, il s'est avéré qu'autant la lumière compte parmi les thérapies naturelles émergentes, autant l'alternance de la lumière et de l'obscurité, synchroniseur du cycle veille/sommeil semble essentielle à la qualité du sommeil.
Soyons brièvement techniques : le cycle veille/sommeil est soumis à l'influence de synchroniseurs. l'endormissement est la conséquence de la synchronisation de plusieurs phénomènes :
A l'inverse, le réveil est préparé par l'augmentation de la température corporelle et la sécrétion d'hormones éveillantes, comme le cortisol.
En l'absence de synchroniseur externe (lors d'expériences hors du temps, comme celle de Michel Siffre dans les gouffres ou celle des sous-mariniers.), mon horloge biologique va continuer à rythmer l'alternance veille/sommeil selon des variations circadiennes (autour de 24 heures). Mais la qualité du sommeil en sera altérée : l'alternance lumière/obscurité, la variation du niveau d'activité sociale, le niveau du bruit ambiant sont autant de phénomènes qui influent sur la qualité du sommeil. C'est ainsi que le bruit entraîne une altération subjective et objective du sommeil. La gêne subjective disparait après quelques nuits et l'architecture du sommeil se normalise progressivement. Par contre, la réponse du rythme cardiaque au bruit demeure perturbée : l'esprit s'habitue au bruit, le cœur, jamais.
Qu'en est-il pour le synchroniseur "lumière" ?
Selon le Professeur Olivier Van Reeth, "pendant des millénaires, nous nous sommes levés et couchés avec le soleil, vivant ainsi en parfaite harmonie avec notre horloge biologique. En permettant l’extension artificielle de la durée du « jour », l’avènement de l’éclairage électrique puis l’explosion des nouvelles technologies ont complètement bouleversé l’organisation temporelle de nos sociétés industrialisées. Lorsque nous profitons de l’opportunité qui nous est donnée d’être actifs la nuit (quand notre horloge nous dit de dormir) et de dormir le jour, nous nous mettons alors en conflit avec notre horloge biologique... Les études [des chronobiologistes] montrent qu’une exposition programmée à de la lumière intense sur le lieu de travail (et le maintien d’une obscurité absolue pendant le sommeil) permettent d'améliorer l’adaptation aux conditions de travail [de nuit]. De même, une exposition à une lumière intense pendant les périodes dévolues au sommeil ont un impact sur la qualité du sommeil.
J'en étais là à dériver dans les méandres de la vulgarisation médicale, sans avoir progressé d'un pouce dans la résolution de la quadrature du cercle vicieux : nuit, autorité, lampadaire, insomnie. Quand de la lecture du canard local (Var-Matin - 27 août 2008), vint la lumière, ce qui est un comble. Jugez-en plutôt : le maire de Garéoult, à une trentaine de kilomètres d'ici, vient de signer une charte intitulée : "Préservons le ciel de Garéoult" avec le président de l'Association nationale pour la protection du ciel nocturne (Anpcn) et le président de l'association Cassiopée, observatoire de Rocbaron, au village voisin. Cette charte prévoit de "limiter les effets nocifs de l'éclairage public et privé qui sera limité en intensité et en durée : les appareils extérieurs utiliseront des capuchons réflecteurs vers le bas. En aucun cas, la lumière émise ne sera dirigée vers le ciel où elle constitue une pollution pour la végétation, la faune nocturne, l'astronomie et l'aviation. A vingt-trois heures trente, les éclairages de la commune devront être éteints sauf pour raison de sécurité." Le président de l'observatoire de Rocbaron soulignait qu'ainsi l'équipe municipale de Garéoult s'était engagée dans la promotion de La Provence des Étoiles. Un programme que j'aimerais bien voir soutenu également dans mon village du Revest-les-Eaux.
Kat
Crédit photos : © Cécile Cadel
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C'est la mémoire du Revest. Revestou raconte l'histoire du Revest, avec les publications de la Société des Amis du Vieux Revest et du Val d'Ardène.
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Le pseudo-siège de Toulon en 1707
Le Revest-les-Eaux
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