Émigration. Un Américain cultive ses racines belliloises
Le 08 octobre 2011 à 00h00
Frank Davidson est un vieil homme, pour qui ses racines sont essentielles. À 87 ans, cet Américain est venu pour la quatrième fois à Belle-Ile cette semaine, sur les traces de ses ancêtres. Issu d'une famille bangorine, le grand-père de Frank, Emile Lucas, a quitté Belle-Ile en 1854 pour s'installer à l'âge de 15 ans en Virginie, sur la côte Est des Etats-Unis.
Marin-pêcheur, cow-boy, soldat...
Marin pêcheur à Belle-Ile, l'homme devient cow-boy (garçon de ferme) en Amérique. Dans les courriers qu'il échange dès 1855, avec son frère, resté à Bangor, il évoque sontravail d'agriculteur: «Nous faisons deux récoltes par an ici, c'est incroyable», écrit Emile. Peu de temps après son arrivée aux Etats-Unis, en 1861, Emile Lucas est envoyé sur le front de la guerre de Sécession pendant quatre ans puis il rencontre sa femme avec qui ils ont sept enfants, dont la mère de Frank, Anna. Eugène Guellec, un membre de la famille installé à Quimper, prend contact avec la branche étasunienne dans les années 50, c'est ainsi que des liens se sont recréés des deux côtés de l'Atlantique. Frank, pilote de bombardiers pendant la Seconde Guerre mondiale, participe à la libération de la France. Il revient sur le sol européen en 1966, à la recherche de sa famille. Lorsqu'il finit par retrouver la maison familiale de ses ancêtres à Kernest, il frappe à la porte. Dans cette maison, sans doute acadienne, devenue résidence secondaire, la famille Couppé l'accueille.
«Les Bellilois sont sympathiques»
Depuis, il y est revenu et entretient des liens d'amitiés très forts avec Christian Couppé. Frank se sent bien à Belle-Ile. Même s'il ne parle pas français, il va vers les insulaires, comme si cette terre était sienne: «Je suis heureux ici, les Bellilois sont vraiment sympathiques et accueillants», confie-t-il.