LANGUES RÉGIONALES - L'orthographe de la discorde. Les parents du petit Derc'hen, né le 21 août 2017, ne pourront pas orthographier le prénom de leur fils comme ils le souhaitaient, à savoir avec une apostrophe entre le "c" et le "h", comme le rapporte Ouest-France.
Ce mardi 23 janvier, l'association "Secours Breton" (Skoazell Vreizh) a publié un communiqué de presse dans lequel elle explique avoir été saisie pour un cas similaire à celui du petit Fañch. En septembre 2017, le tribunal de Quimper avait refusé de faire figurer le tilde sur le prénom du petit garçon, ce qui avait déclenché une vague de protestations de la part des défenseurs des langues régionales.
Communiqué de presse Après le Ñ, le C'H refusé par l'administration française pour orthographier un #PrénomBreton ! pic.twitter.com/zQ1X4R7BXw
— Skoazell Vreizh (@SkoazellVreizh) 23 janvier 2018
Cette fois-ci, c'est le trigramme, c'est-à-dire l'association d'un groupe de trois caractères, qui pose problème à la municipalité de Rennes. Dans son communiqué, l'association Secours Breton relaie l'appel à l'aide qu'elle a reçu de la part d'un couple de jeunes parents.
"Le 21 août 2017 est né notre petit garçon. Nous avions depuis six ans déjà choisi son prénom qui était Derc'hen. Lors de la déclaration de naissance, l'apostrophe a été refusée par la mairie de Rennes", écrivent-ils.
Ils saisissent alors le procureur, qui refuse leur demande. Les parents sont alors contraints de se rabattre sur "Derchen" -sans apostrophe-, pour respecter les délais de déclaration de naissance. La mairie leur assure alors qu'ils pourront déposer un recours par la suite.
Mais alors que les parents s'apprêtent à déposer le recours, ils découvrent que ce n'est plus possible: "Nous avons appris que la procédure de refus du prénom n'avait pas dû être réalisée correctement, et qu'aucun recours ne serait possible, mise à part une éventuelle demande de modification de prénom qui devrait être faite en mairie." A la mairie de Rennes donc, qui a déjà fait connaitre sa position en refusant l'apostrophe lors de la déclaration de naissance.
L'association "Secours Breton", qui dénonce une "discrimination linguistique intolérable", précise avoir demandé à la mairie de Rennes les raisons de la décision du procureur. Mais, indique-t-elle dans son communiqué, "il semblerait que le procureur s'appuie sur la circulaire ministérielle de juillet 2014 listant les signes diacritiques autorisés."
Cette circulaire concentre les critiques des défenseurs des langues régionales, qui ont déjà demandé sa modification. En vain pour l'instant.