Dans une tribune publiée par Le Journal du Dimanche, ce samedi 20 juillet, 45 députés de tout bord, y compris de la majorité, disent "non au déremboursement de l'homéopathie" après la décision du gouvernement d'un déremboursement total au début du mois de juillet. Ils souhaitent maintenir le niveau de remboursement de cette méthode thérapeutique à 30%.
"L'homéopathie répond à un réel besoin médical. Elle contribue indéniablement à diminuer la consommation médicamenteuse et ainsi à combattre l'antibiorésistance, reconnue comme un problème majeur en termes de santé humaine et animale au niveau international", affirment ces parlementaires LR, UDI et indépendants, PS, Libertés et territoires, LREM ainsi que MoDem.
"Il est difficile d'accepter l'idée selon laquelle cette pratique, qui a longtemps été reconnue par les autorités et la communauté médicale, exercée pendant plus de deux cents ans par des médecins formés, et inscrite à la pharmacopée française en 1965, puisse soudainement être reléguée au rang de 'fake médecine'", soulignent ces élus, dont cinq "marcheurs", parmi lesquels Jean-François Cesarini et Blandine Brocard qui s'était élevée contre l'extension des vaccins obligatoires au début du quinquennat.
Ces députés jugent que "face aux prises de positions virulentes qui ont émergé ces dernières semaines dans le débat public, alors que des millions de Français affirment constater des bienfaits, il est intéressant de se demander pourquoi l'homéopathie dérange". "Le déremboursement total de l'homéopathie entraînera inévitablement un fort pourcentage de report vers la médecine traditionnelle, plus coûteuse et présentant également davantage de risques d'effets indésirables et secondaires", jugent-ils, demandant donc "au gouvernement de maintenir le niveau de remboursement à 30% de cette méthode thérapeutique".
L'homéopathie ne sera plus remboursée par la sécurité sociale d'ici à un an et demi, a tranché début juillet le gouvernement, se rangeant ainsi à l'avis de la Haute autorité de santé (HAS) qui avait conclu à l'absence d'efficacité avérée de ces produits pharmaceutiques.
Le remboursement de l'homéopathie, c'est bientôt fini. La ministre de la Santé est venue le confirmer sur RTL, mercredi 10 juillet. Dès le 1er janvier 2020, les petites granules remboursées aujourd'hui à 30% ne le seront plus qu'à 15. Et en 2021 il n'y aura plus de remboursement du tout.
Le gouvernement suit ainsi l'avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) qui avait conclu à l'absence "d'efficacité avérée" de l'homéopathie. Un argument scientifique utilisé par Agnès Buzyn afin de justifier son choix. Pour Valérie Lorentz-Poinsot, directrice générale de Boiron, et invitée de RTL, la ministre, qui "se cache derrière la science", doit absolument revenir sur cette décision.
Le leader mondial de l’homéopathie entend d'ailleurs "contester cet avis de la HAS". "Nous allons faire un recours au Conseil d'État", annonce Valérie Lorentz-Poinsot sur RTL, ce mercredi. Selon elle, "la procédure n'a pas été respectée. La Haute Autorité de Santé a été saisie et a travaillé avant la parution d'un décret".
Autre raison à un tel recours, la Haute Autorité de Santé n'a pas suivi "les règles de spécificités du médicament homéopathique", déplore la directrice générale des laboratoires Boiron, qui regrette en outre n'avoir eu "aucune concertation", ni "aucune écoute" de la part d'Agnès Buzyn.
Le ministère de la Santé le confirme ce soir : l'homéopathie ne sera bientôt plus remboursée. Le gouvernement a suivi l'avis de la Haute Autorité de Santé, qui a estimé il y a 10 jours que l'efficacité des granules n'était pas prouvée scientifiquement. Si ce déremboursement va arriver rapidement, il va toutefois se faire progressivement pour laisser aux médecins, aux industriels et surtout aux patients le temps de s'adapter.
Le déremboursement se fera donc en deux étapes. Le 1er janvier 2020, le taux de remboursement de l'homéopathie passera de 30 à 15%. Une "année de transition" précise Agnès Buzyn pour voir si d'autres modes de prises en charge des malades sont possibles, en leur prescrivant notamment moins de médicaments.
Et à compter du 1er janvier 2021, l'homéopathie ne sera plus du tout remboursée en France. La ministre de la Santé l'assume, précisant qu'il ne s'agit pas là d'une mesure d'économie, bien qu'elle fera économiser plus 126 millions d'euros à la Sécurité sociale, mais tout simplement parce que les granules n'ont pas prouvé leur efficacité.
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Agnès Buzyn invite à l'avenir les laboratoires à ne pas gonfler leur prix même si la TVA sur ces produits passera de 2,1 à 10%. Les 1.163 médicaments qui ne seront plus remboursés, ne disparaîtront pas des rayons des pharmacies puisqu'ils étaient encore consommés par 7 millions de Français l'année dernière.
La Haute autorité de santé a émis une recommandation défavorable concernant le maintien du remboursement des produits homéopathiques. Une décision qui pourrait avoir un coût financier important pour les patients.
C’est un scénario aux multiples rebondissements. La question du remboursement des traitements homéopathiques ne cesse de secouer le monde médical. Selon l’Express, le remboursement de ces médicaments a coûté 126.8 millions d’euros à l’Assurance maladie l’année dernière. Une somme en baisse de plus de 2% par rapport à 2017 et qui correspond au total des remboursements pour tous les régimes de sécurité sociale, dans toute la France et qui inclut les honoraires de dispensation versés aux pharmaciens.
Depuis 1984, les traitements homéopathiques n’ont cessé de voir leur taux de remboursement diminuer. S’il a longtemps été de 65%, il a été abaissé à 35% en 2003 puis 30% en 2011. Face à cette situation et aux diverses polémiques qui entourent ces traitements, La Croix rappelle que la ministre de la Santé Agnès Buzyn a saisi la Haute autorité de santé (HAS) pour connaître son avis sur la question du remboursement ou non de l’homéopathie. Le 16 mai dernier, la HAS a rédigé un "projet d’avis" préconisant le déremboursement.
La contre-attaque des laboratoires ?
Cet avis lance donc un nouvel épisode dans le feuilleton de l’homéopathie et c’est une véritable bataille scientifique, économique et politique qui pourrait débuter autour de cette question. Car pour le moment rien n’est tranché. La préconisation de déremboursement doit désormais être suivie d’une réponse des trois laboratoires pharmaceutiques concernés, Lehning, Weleda et Boiron. Une réplique qui peut avoir du poids et qui pourrait faire changer l’avis initial de la Haute autorité, qui devra ensuite rendre un avis définitif à la ministre de la Santé. Cette dernière s’est engagée à "suivre les recommandations" de l’institution, rappelle l’Express.
Reste qu’en cas de déremboursement des traitements homéopathiques, le portefeuille des patients pourrait être fortement impacté. Si l’achat de ce type de médicaments est en baisse entre 2017 et 2018, les Français ont tout de même déboursé près de 130 millions d’euros l’an passé dans les pharmacies pour les traitements homéopathiques. Reste donc à savoir si le gouvernement prendra le risque de supprimer le remboursement de ces médicaments consommés par des millions de Français, au risque de renforcer un peu plus son impopularité.
Le président de la République s'est mis d'accord avec la ministre de la Santé. La décision d'arrêter de rembourser l'homéopathie doit être prochainement annoncée.
L'arrêt du remboursement des médicaments homéopathiques, c'est pour très bientôt. Après les différents avis des experts rendus, et les diverses prises de positions du monde de la santé et des fabricants, c'était au tour d'Emmanuel Macron de se prononcer en faveur ou contre le remboursement de ces produits. Selon les informations rapportées ce 7 juillet par le Journal du Dimanche, le président de la République, après avoir longtemps hésité, a décidé de suivre les volontés de sa ministre de la Santé Agnès Buzyn : l'homéopathie ne sera plus remboursée.
Si le chef de l'État a pris sa décision et l'a fait savoir il y a quelques jours, l'annonce officielle doit être effectuée dans les jours qui viennent. Mais le président de la République a longtemps hésité en raison de la sensibilité du dossier. Si la Haute Autorité de santé juge insuffisante l'efficacité de l'homéopathie, Emmanuel Macron lui sait qu'auprès de la population, la question fait débat : "L'homéopathie est populaire, il ne faut pas emmerder les Français", aurait-il dit à plusieurs reprises, selon le JDD.
Deux scénarii sont pour l'instant envisagés quant à la façon de procéder à l'avenir, indique également l'hebdomadaire. La première solution envisage un déremboursement total de l'homéopathie mais qui entrerait en vigueur dans un an afin de donner un peu de temps aux laboratoires fabricants, qui devront alors prévoir une perte conséquente de revenus.
127 millions d'euros d'économies à la clé
La seconde solution envisagerait un déremboursement partiel, seulement, des produits homéopathiques. Alors que les granules sont à l'heure actuelle pris en charge à hauteur de 30 % par l'Assurance maladie, la nouvelle réglementation prévoirait de ne plus les rembourser qu'à hauteur de 15 %. Cette seconde solution aurait l'avantage de ne pas mettre le marché et les laboratoires sans dessus dessous, précise le JDD.
Le secteur a en effet déjà connu, par le passé, une baisse du taux de prise en charge. Ainsi, en 2003, le remboursement de l'homéopathie était passé de 65 % à 35 %, puis en 2011 de 35 % à 30 %. Problème : ce déremboursement partiel impacterait les finances de l'État, puisque le ministère de l'Économie et des Finances ne pourrait alors réaliser les économies envisagées au départ : chaque année, le remboursement des produits homéopathiques coûte 127 millions d'euros.
Sans compter que cette mesure tiède échaufferait sans doute les esprits de celles et ceux qui défendent l'homéopathie, avance le JDD, mais aussi de ceux qui réclament la fin du remboursement dans un souci de réduire les dépenses publiques, à commencer par Gérald Darmanin et Édouard Philippe.
Les pro et anti du remboursement de l'homéopathie attendent la décision finale de la Haute autorité de santé, sur laquelle s'alignera le gouvernement. Adoptée mercredi, elle ne sera rendue publique que le vendredi 28 juin.
Née à la fin du 18ème siècle des expérimentations du médecin Samuel Hahnemann, l'homéopathie suscite de vifs débats. En France, les prises de position des médecins "contre" se sont multipliées. Le Collège national des généralistes enseignants a appelé en janvier à l'arrêt du remboursement en janvier 2019, suivi par les Académies de médecine et de pharmacie en mars dernier. L'argument principal est le manque de preuves scientifiques sur l'efficacité d'un traitement homéopathique.
Ainsi, l'association des académies des sciences européennes avait souligné en septembre 2017 qu'il n'existait "aucune preuve, scientifiquement établie et reproductible de l'efficacité des produits homéopathiques, même s'il y a parfois un effet placebo". D'après eux, l'homéopathie peut même "avoir un effet nocif en retardant la consultation d'un médecin".
Le coût des remboursements fait partie de leur argumentation. En 2018, celui-ci s'élevait à 126,8 millions d'euros sur un total de 20 milliards pour l'ensemble des médicaments remboursés. À ces arguments s'opposent ceux qui prônent l'existence et le remboursement de l'homéopathie.
Bruno Falissard, pédopsychiatre et biostatisticien, nuance le manque de preuves scientifiques. Pour lui, il existe trois types d'efficacité : statistique, biologique et clinique. Si l'homéopathie n'est pas efficace d'un point de vue biologique, elle peut l'être ailleurs, notamment cliniquement. "Pleins de gens disent qu'ils sont guéris grâce à ces granules et des médecins confirment. Scientifiquement, ce n'est pas raisonnable, mais cliniquement, on ne peut pas dire que ça ne rende pas service", déclare-t-il à 20 minutes.
Une atteinte à la liberté de choix des Français ?
L'argument du coût des remboursements ne convainc pas toujours. Pour Valérie Poinsot, directrice générale des laboratoires Boiron, premier producteur d'homéopathie en France, si on arrête de rembourser l'homéopathie, il y aura des effets reports sur d'autres traitements. De plus, cela menacerait 1.000 emplois de la compagnie.
Mettre fin au remboursement de l'homéopathie serait également, pour ceux qui s'y opposent, une atteinte à la liberté de choix des Français.
Selon un sondage Ipsos réalisé en octobre 2018, plus de la moitié des Français (58%) a déjà utilisé "plusieurs fois" des produits homéopathiques. Ces derniers semblent d'ailleurs se mobiliser. Une pétition nommée "Mon Homéo Mon Choix" a recueilli plus d'un million de signature.
Dernièrement, la Haute autorité de la santé s'est positionnée pour la fin du remboursement. Si c'est le cas, la France rejoindrait la Grande-Bretagne, qui ne rembourse plus les médicaments homéopathiques depuis novembre 2017.
Le gouvernement doit désormais définitivement trancher sur le remboursement ou non de l’homéopathie alors que la Haute autorité de santé a voté un avis définitif en faveur du déremboursement des produits homéopathiques, affirme le journal Libération.
C'est une décision qui était attendue. La Haute autorité de santé (HAS) a rendu son verdict concernant l'homéopathie et selon Libération, elles estime qu'elle ne doit plus être remboursée par la Sécu car son efficacité n'est pas prouvée. Adopté mercredi 26 juin, cet avis ne doit être rendu public que vendredi par l'organisme.
Cette conclusion très attendue, qui confirme un avis provisoire rendu mi-mai, marque la fin du processus d'évaluation scientifique de l'homéopathie. En revanche, elle ne marque pas celle du débat sur son déremboursement, puisqu'il revient maintenant au gouvernement de prendre la décision finale. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a affirmé à plusieurs reprises qu'elle suivrait l'avis de la HAS.
Libération précise que la "Commission de la transparence de la Haute autorité de santé a voté ce mercredi à la très grande majorité (une seule voix contre) le déremboursement des produits homéopathiques". Le quotidien avait déjà révélé mi-mai la teneur du projet d'avis de l'organisme, pourtant censé demeurer confidentiel.
Actuellement, certains médicaments sont remboursés à 30 % par la Sécurité sociale à la faveur d’un régime dérogatoire, leur efficacité n’ayant pas été évaluée scientifiquement jusqu’à présent. En 2018, cela a représenté 126,8 millions d’euros sur un total d’environ 20 milliards d’euros pour l’ensemble des médicaments remboursés, précise l’Assurance-maladie.
Au-delà des arguments scientifiques, les pro-homéopathie veulent déplacer le débat sur le terrain politique en tentant de mobiliser leurs troupes. Labos, homéopathes et usagers ont lancé une campagne médiatique soutenue par des élus, "Mon homéo, mon choix", avec une pétition qui revendique pour l'heure plus d'un million de signatures. Ils ont également appelé à des manifestations, à Paris sur l'esplanade des Invalides et à Lyon place de la Comédie, vendredi à 10h30.
Un déremboursement serait un véritable coup dur pour les laboratoires Boiron, Weleda et Lehning. Le premier réalise 60 % de ses ventes en France sur des produits homéopathiques remboursables, soit 215 millions d’euros. Sur ce total, les produits dont les patients demandent effectivement le remboursement à l’Assurance-maladie rapportent 150 millions à 160 millions d’euros au labo.
En cas de déremboursement, le groupe lyonnais anticipe une baisse de 50 % des ventes sur ses produits remboursables la première année, puis de nouveau de 50 % la deuxième. Les laboratoires assurent que cela menacerait 1.000 emplois chez Boiron en France et 300 chez Weleda et Lehning. Le groupe a d'ailleurs demandé jeudi la suspension de son cours de Bourse, après la fuite dans la presse de l'avis de la Haute autorité de santé (HAS).