Laisser Huawei installer une variante d'Android serait plus dangereux que de le laisser accéder à Android, tente de faire comprendre Google à l'administration Trump.
Huawei placé en liste noire par les Etats-Unis ne peut en principe plus faire commerce avec les entreprises high-tech US, ce qui commence avec une révocation de la licence Android pour ses smartphones et l'interruption de l'accès aux services GMS de Google, dont le portail Google Play.
Le groupe chinois peut toujours s'appuyer sur une variante d'Android et y intégrer des services alternatifs mais cela serait finalement plus dommageable pour la sécurité des Etats-Unis que de le laisser continuer d'utiliser Android.
C'est le point de vue que tente de faire passer Google auprès du gouvernement des Etats-Unis, selon une information du Financial Times reprise par le site The Verge.
En substance, en n'ayant plus accès à certains services comme Google Play Protect qui vérifie l'intégrité des applications mobiles installées et la présence de menaces éventuelles et en proposant des portails de téléchargement moins sécurisés que le Google Play Store, les smartphones Huawei seront moins sécurisés et pourront plus facilement être susceptibles d'être piratés, par la Chine ou par d'autres Etats, même avec un chiffrement des communications.
Pousser Huawei à développer un OS mobile alternatif ( Ark OS ?) revient à perdre le contrôle de ce qui pourrait être fait et à fragiliser les couches de sécurité appliquées sur les smartphones Android pour éviter des diffusions de masse de malwares.
Google a bien sûr aussi tout intérêt à ce que Huawei continue d'utiliser Android et les services mobiles sur ses dizaines de millions de smartphones écoulés chaque année mais c'est ici l'aspect sécurité qui est mis en balance, avec un arbitrage à faire entre le maintien d'Android permettant de garder un oeil sur ce qui se trame ou bien l'inconnu d'un système alternatif difficilement sondable.
acebook va désormais interdire à Huawei d'installer ses applications dans ses smartphones.
(CCM) — Nouvel épisode dans le feuilleton du bras de fer entre le gouvernement des Etats-Unis et le géant des smartphones chinois Huawei : cette fois-ci, Facebook vient s'en mêler et c'est une grosse déconvenue pour l'entreprise chinoise. En effet, l'entreprise californienne a annoncé à l'agence de presse Reuters (lien en anglais) qu'elle n'autorisera plus l'installation de ses différentes applications sur les smartphones Huawei.
Pour être clair, cette décision concerne les applications préinstallées sur les smartphones de Huawei. A compter du 7 juin, les appareils sortis d'usine - les nouveaux comme ceux toujours commercialisés - ne pourront plus embarquer Facebook, Instagram et WhatsApp. Un vrai coup dur pour Huawei, mais pour l'utilisateur cela ne change pas grand chose"pour le moment".
Si vous avez un téléphone Huawei, vous pouvez continuer à utiliser vos applications préférées et toujours les télécharger via le Play Store... Et c'est bien là que le bât blesse, puisqu'on ne sait pas encore vraiment ce qu'il va se passer pour les applications issues du Google Play Store au delà des 90 jours laissés par le gouvernement US à Huawei pour trouver une solution de repli... Si Huawei part finalement sur son propre système d'exploitation basé sur Android, celui-ci ne pourra cependant pas embarquer Facebook, Instagram et WhatsApp. Ce qui risque de fortement limiter son intérêt.
Toute cette histoire n'est pas une surprise puisque Facebook, entreprise américaine, doit suivre les directives imposées par le gouvernement de Donald Trump. Mais il y a un rebondissement que l'on avait pas du tout vu venir. Huawei s'est en effet découvert un bien étonnant allié dans son combat : Google ! En effet, selon le Financial Times (lien en anglais), la firme de Mountain View fait du lobby pour Huawei auprès du gouvernement américain en jouant la carte de la sécurité.
Pour Google, la création d'un OS Android alternatif pourrait rendre les appareils Huawei plus susceptibles d'être piratés, notamment par la Chine. Et pour le patron d'ARM, qui a aussi rompu ses contacts avec Huawei, la décision du gouvernement Trump pénaliserait surtout les entreprises américaines...
Google et ARM feront ils entendre raison à Trump ? Vous le saurez peut-être dans le prochain épisode !
Huawei pourrait prochainement lancer son propre système d'exploitation pour répondre à la révocation de sa licence Android, et cela pourrait intervenir avec le lancement du Mate 30 au mois de septembre.
Dès la rentrée de septembre 2019, Huawei pourrait ainsi lancer son Mate 30 équipé du tout nouveau système alternatif à Android en développement depuis quelques années déjà.
Les tensions entre la Chine et les USA ont encouragé Huawei à développer un plan B depuis des années, et la marque a visiblement eu raison puisque, rappelons-le, il y a quelques semaines, Google était contraint de révoquer la licence Android de la marque chinoise. Cela implique que Huawei ne pourra plus sortir de smartphones sous Android à moins d'opter pour Android AOSP sans les services spécifiques de Google, une situation difficile à encaisser puisque les utilisateurs européens sont particulièrement attachés à ces services.
Selon Huawei Central, Huawei devrait ainsi lancer son propre OS au mois de septembre lors du lancement de son Mate 30. Richard Yu, PDG de Huawei, avait annoncé que le lancement de l'OS maison interviendrait en Chine au 4e trimestre de cette année, avant un déploiement mondial au premier trimestre 2020.
Le site évoque deux dates possibles pour ce lancement : le 10 et le 22 septembre prochain, reste à savoir si la situation avec Google sera arrangée d'ici là, quoi qu'il en soit, Huawei assure sa position et pourrait à son tour faire le choix de ne plus revenir en arrière.
Le placement de Huawei en liste noire par les Etats-Unis impose déjà des changements de stratégie, entre réduction des commandes de smartphones et report de l'objectif ultime de devenir numéro un mondial à court terme.
MaJ 19:00 : la réponse officielle de Huawei à la rumeur de baisse de production de ses smartphones : "Huawei conteste ces affirmations. Nos niveaux de production à l’échelle mondiale sont normaux, sans aucun ajustement notable."---
Avec une forte croissance de ses ventes depuis plusieurs années, le groupe Huawei était en route pour devenir numéro un mondial devant Samsung vers 2020, après l'occupation depuis peu du deuxième rang mondial, devant Apple.
C'était sans doute avec son placement par les Etats-Unis en liste noire, ce qui bloque ses relations commerciales et coopérations avec les entreprises high-tech US et au-delà.
Le groupe chinois ne compte pas se laisser impressionner mais cette nouvelle situation, qui risque de lui retirer l'accès à un certain nombre de ressources (services GMS de Google au sein d'Android, coopération avec ARM, propriété intellectuelle diverse...) oblige à revoir en profondeur sa stratégie.
Selon les médias asiatiques, Huawei a commencé à réduire ses commandes de smartphones auprès des grands assembleurs comme Foxconn, même s'il n'est pas précisé s'il s'agit d'une mesure temporaire ou de long terme.
La firme chinoise a fait de larges stocks de composants ces derniers mois et est censée pouvoir tenir jusqu'à la fin de l'année mais l'incertitude demeure sur la durée de sa mise à l'écart.
Par ailleurs, l'objectif de devenir numéro un mondial dès 2020 devra sans doute être modulé à la lumière de ces événements. Le président de la marque Honor, Zhao Ming, a souligné qu'il était trop tôt pour dire si le but pourra encore être atteint mais le contexte vient de se compliquer singulièrement.
Face aux mesures prises par les USA contre Huawei, le gouvernement chinois pourrait freiner les exportations de terres rares vers les Etats-Unis, rapporte la presse chinoise.
A la suite du décret signé par Donald Trump mi-mai, les relations commerciales et coopérations de bon nombre d'entreprises nord-américaines mais aussi, par ricochet, de groupes internationaux, sont mises en pause lorsqu'elles concernent le groupe chinois Huawei.
Cela entraîne diverses conséquences (retrait de la licence Android, interruption des relations avec ARM et les consortiums porteurs des grands standards de communication...) qui risquent de porter un coup à l'essor de Huawei dans les smartphones, alors qu'il est sur le point de s'emparer durablement de la deuxième place mondiale, devant Apple.
Huawei a déjà répliqué en attaquant les décisions du gouvernement US, considérées comme vexatoires et non fondées, tout en préparant des alternatives à ce qui lui est retiré.
De son côté, le gouvernement chinois dispose aussi de leviers de pression dans le contexte plus général de la guerre commerciale qui se joue avec les Etats-Unis. L'un de ceux-ci concerne l'approvisionnement en terres rares indispensables pour la production de composants électroniques.
La Chine étant le plus gros producteur de terres rares au monde, elle peut jouer de cette position de force comme d'une arme économique. Selon la presse officielle chinoise, les autorités envisageraient une limitation des exportations vers les Etats-Unis, ce qui pourrait avoir des répercussions sur l'industrie high-tech, à défaut de disposer d'approvisionnements alternatifs suffisants.
Indication de son importance, cette ressource ne fait pas l'objet de droits de douane aux Etats-Unis. La menace n'est pas prise à la légère, au point de voir émerger des initiatives pour lancer ou relancer des exploitations ailleurs, mais il serait difficile de compenser une raréfaction de l'approvisionnement venu de Chine, au moins à court terme.
C'est un véritable coup dur pour Huawei. Le constructeur chinois de smartphones ne pourra plus utiliser le système Android pour ses mobiles, après que Google a annnoncé avoir choisi de lui retirer la licence d'exploitation.
Concrètement, Huawei et sa filiale Honor ne pourront plus utiliser le système d'exploitation de Google d'ici à la mi-août. Un système présent sur presque 80 % des smartphones en France. Le constructeur chinois, devenu numéro 2 mondial des ventes en volume, est au cœur de la tourmente aux Etats-Unis, où le président américain Donald Trump a pris des mesures à son encontre.
Google a ainsi pris cette décision pour faire suite aux exigences de l'exécutif américain. Un choix qui vient bouleverser le secteur de la téléphonie et qui aura des répercussions sur les mobiles Huawei et Honor dans le reste du monde.
Pas d'inquiétude à avoir, si vous possédez un mobile Huawei ou Honor actuel. Ceux-ci resteront compatibles avec le système Android. Surtout, ils continueront de bénéficier de l'accès au Google Play Store (pour télécharger les applications compatibles), et profiteront aussi de Google Play Protect (afin d'en préserver la sécurité).
Toutefois, cette compatibilité ne serait que temporaire et ne concernerait que les mobiles utilisant la version P d'Android. Ainsi, Android Q, qui sera la prochaine mise à jour majeure des smartphones fonctionnant sous cet OS, pourrait ne pas être compatible, affirme l'agence Reuters. De même, pour les versions ultérieures d'Android.
Si Huawei devrait lancer de nombreux recours juridiques afin de récupérer l'usage de la licence Android, le constructeur chinois pourrait aussi développer sa propre version de ce système. En effet, Android reste d'abord un logiciel open-source, c'est-à-dire libre de droit dès lors que l'on utilise pas les services développés par Google pour l'optimiser. Ainsi, Google Maps, Play Store, Play Protect, Gmail, Chrome... ne seraient pas préinstallés sur les mobiles lors de leur achat.
Huawei pourrait ainsi utiliser une version dite AOSP, pour Android Open Source Project. Une version qui est en réalité déjà utilisée sur le territoire chinois, où de nombreuses applications Google sont interdites. Huawei pourrait donc appliquer le même schéma pour les autres pays. Selon le site américain Engadget, le président de Huawei, Richard Yu, aurait déjà démandé à ses équipes de faire le nécessaire pour déployer cet OS maison d'ici à cet automne.
Alors que Google est le premier groupe américain a avoir suivi les directives de Donald Trump, rien ne dit que Facebook, Twitter, Amazon, Snapchat ou encore Instagram ne suivent pas cette démarche. D'autant que sur le plan des fournisseurs de composants électroniques Qualcomm et Intel ont déjà annoncé qu'ils coupaient leurs relations contractuelles avec le constructeur chinois. Dernier en date, Microsoft a également décider de suspendre la vente des PC Huawei, sous licence Windows 10, de son store en ligne, en outre, la division PC du chinois pourrait ne plus pouvoir utiliser le célèbre système d'exploitation américain. La guerre déclarée par Donald Trump pourrait donc devenir un cas très épineux pour Huawei.
Parallèlement à cette affaire, Huawei a fait valoir sa position auprès des médias. Le géant chinois a ainsi publier un communiqué : «Huawei a largement contribué au développement et à la croissance d’Android dans le monde entier. Nous sommes l’un des partenaires clé d’Android et nous avons travaillé en étroite collaboration avec sa plate-forme open source afin de développer un écosystème bénéficiant à la fois aux utilisateurs et au secteur. Huawei continuera à fournir des mises à jour de sécurité et des services après-vente à tous les smartphones et tablettes des marques Huawei et Honor qui existent, y compris ceux déjà vendus ou en stock dans le monde. Nous continuerons à construire un écosystème logiciel sûr et durable, afin de fournir la meilleure expérience possible aux utilisateurs du monde entier», précise le constructeur.
Enfin, la décision prise par Donald Trump de blacklister Huawei inquiète également sur le plan de la communauté internationale. En France, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a précisé, sur France Info, que le gouvernement n'allait pas viser le géant chinois des télécoms. «Nous n'allons pas cibler une compagnie ou une autre. Il y a aujourd'hui beaucoup d'opérateurs qui travaillent sur la 4G avec Huawei. Notre position est différente des Américains sur ce sujet», a-t-il précisé.
Huawei était bien parti pour poursuivre son affolante ascension vers le leadership mondial dans les smartphones mais les coup d'arrêt imposé par les Etats-Unis va stopper net cette progression. Les observateurs tentent déjà d'évaluer les conséquences.
En forte progression depuis plusieurs trimestres et désormais quasiment numéro deux mondial du marché des smartphones, le groupe Huawei était en passe de s'installer durablement dans le trio de tête avec de solides arguments pour passer leader devant Samsung d'ici un an ou deux.
Mais c'était avant qu'un décret signé par Donald Trump ne bloque ses relations commerciales avec les entreprises nord-américaines et ne crée une énorme incertitude sur l'activité mobile (et plus généralement télécom) du fabricant chinois.
Au-delà des prédictions catastrophistes largement relayées, la situation est en fait plutôt en suspens et dépendante des discussions en cours.
Entre le report de 90 jours de l'effet du décret et les déclarations de Donald Trump lui-même qui ne ferme plus la porte à une négociation, la position très dure initialement annoncée pourrait évoluer au fil des semaines vers des compromis.
Toujours est-il que les observateurs tentent déjà d'évaluer les dégâts pour l'activité smartphones de Huawei en prédisant une chute de ses ventes allant de 4% à près de 25% cette année, en fonction du maintien ou non de Huawei en liste noire.
La fourchette est large et l'estimation elle-même représente un exercice hautement spéculatif tant les inconnues restent nombreuses dans cette équation. Si Huawei perdait l'accès aux services mobiles de Google au sein d'Android, certains analystes anticipent même une nouvelle chute des ventes de plus de 20% l'an prochain, malgré les possibilités d'alternatives mises en avant par le groupe chinois.
Ce dernier résisterait néanmoins au choc grâce à sa forte présence sur son marché national mais il lui faudrait plusieurs années pour se passer complètement des technologies occidentales, alors que certains composants et une partie de la propriété intellectuelle ne sont disponibles qu'aux Etats-Unis.
Le temps de trouver des parades à ces difficultés, Huawei pourrait "disparaître en tant qu'acteur mondial pendant quelque temps", estiment les analystes. Cela pourrait aussi avoir un impact sur le déploiement mondial de la 5G, le groupe chinois étant en tête avec une quarantaine de contrats signés.
Selon une déclaration du président américain, l'embargo contre le constructeur chinois servirait de monnaie d'échange pour des accord économiques.
Depuis le début de la semaine, les mauvaises nouvelles s'enchaînent sans discontinuer pour Huawei. Au point de s'interroger sur l'avenir même du géant chinois. Pour rappel, on apprenait le week-end dernier que Huawei avait été placé sur un liste noire par le gouvernement américain, suite à un décret promulgué par Donald Trump, qui accusait plus ou moins ouvertement le constructeur d'espionnage pour le compte de l'Etat chinois. Frappé par un embargo à effet immédiat, Huawei s'est vu ainsi interdit d'utiliser des produits technologiques américains, ce qui l'a privé de la licence Android et des multiples services de Google, mais aussi des puces d'Intel, de Qualcomm et de Broadcom (voir actualité). Microsoft a rejoint le mouvement, en retirant à Huawei le droit d'intégrer Windows 10 et ses autres logiciels dans ses ordinateurs.
Et d'autres entreprises, pourtant non-américaines, ont suivi. L'Allemand Infineon, mais aussi les Japonais Toshiba et Panasonic, ont rompu leurs relations commerciales avec le constructeur chinois, le privant de précieux composants électroniques, en particulier de mémoire. Pire, la société britannique ARM a coupé tous les ponts avec Huawei, l'empêchant d'utilisation son architecture pour réaliser ses propres processeurs (voir actualité). Un coup de grâce, qui pourrait empêcher le géant chinois de mettre en place sa solution de secours, en utilisant un système d'exploitation maison pour remplacer Android, et ses propres puces Kirin pour équiper ses mobiles.
Cet amoncellement de problèmes a bien évidemment un impact sur les millions d'utilisateurs de produits Huawei à travers le monde. Certes, le gouvernement américain a bien accordé un sursis de trois mois permettant notamment au constructeur chinois d'utiliser et de mettre à jour les produits et services Google jusqu'au 19 août. Mais, malgré les promesses de Huawei et le soutien de l'Etat chinois, la suite est encore très flou. Et de nombreux clients commencent à lâcher la marque. Certains opérateurs de téléphonie comme Vodaphone retirent les modèles Huawei de leur catalogue. Et de nombreuses boutiques Philippines et à aux Singapour refusent désormais de rependre les mobiles de la marque. Seul industriel à soutenir encore Huawei : TSMC, le fabricant de circuits intégrés, qui a promis de continuer à produire des puces pour les constructeur chinois. Un soutien bienvenu, mais qui ne suffira sans doute pas.
Bref, si les mauvaises nouvelles continuent de se succéder à ce rythme, l'affaire pourrait bien signer l'arrêt de mort de Huawei. A moins que les Américains ne changent d'avis. Car il est fort probable que cet embargo ne soit finalement qu'une manœuvre tactique destinée à peser sur les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. Et ce que certains observateurs soupçonnaient semble se révéler vrai. Lors d'une réunion à la Maison Blanche hier, Donald Trump a en effet laissé entendre que les mesures de rétorsion contre Huawei pourraient tout simplement sauter si un accord favorables aux Etats-Unis était trouvé, prouvant ainsi que les deux dossiers sont intimement liés. De là à penser que toute et affaire n'est qu'un gigantesque coup de bluff dont le président américain a le secret, il n'y a qu'un pas. Mais quelle que soit son issue, cette affaire risque de laisser des traces profondes dans les relations entre industriels. Suite au prochain épisode.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo affirme que Ren Zhengfei, fondateur du groupe Huawei, ment lors qu'il affirme que le groupe chinois n'est pas lié directement aux autorités de son pays.
Face aux critiques concernant la sécurité de ses produits, qu'il s'agisse de smartphones ou d'équipements télécom, le groupe Huawei affirme depuis toujours que l'entreprise n'est pas pilotée par le gouvernement chinois et que sa structure appartient à ses salariés.
Le socle de cette affirmation avait été remis en question par une étude relevant qu'un opaque syndicat y détient un important pouvoir de décision et que ce dernier est relié au gouvernement chinois.
Il s'agissait aussi sans doute d'un prélude pour justifier la campagne de lobbying anti-Huawei en Europe à propos de la 5G et la plainte pour fraude et vol de technologie.
Son fondateur, Ren Zhengfei (par ailleurs ancien cadre de l'Armée populaire chinoise), avait encore affirmé l'indépendance de son entreprise vis à vis du pouvoir chinois ces derniers mois lorsque les Etats-Unis se sont montrés plus menaçants vis à vis de Huawei.
Maintenant que le décret mettant l'entreprise chinoise sur liste noire est signé et a des conséquences directes sur les relations commerciales entre Huawei et les entreprises nord-américaines mais aussi d'autres groupes internationaux, les masques et les préventions tombent.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a accusé Ren Zhengfei de mensonge à propos de la prétendue indépendance de Huawei vis à vis du pouvoir chinois : "L'entreprise est étroitement liée non seulement au pouvoir chinois mais aussi au parti communiste chinois", a-t-il affirmé à CNBC.
Et quand Ren Zhengfei affirme, pour rassurer, qu'il ne partagera jamais les données des utilisateurs, Mike Pompeo réplique : "c'est juste faux. Dire qu'ils ne travaillent pas avec le gouvernement chinois est une déclaration fausse. Ce leur est imposé par la législation chinoise. Le CEO de Huawei, sur ce point au moins, ne dit pas au peuple américain la vérité, pas plus qu'au reste du monde".
Et d'indiquer que le blocage des relations commerciales ne fait que commencer et que d'autres entreprises y viendront. L'argument est aussi politique, avec l'accusation de l'utilisation de moyens fournis par des entreprises high-tech chinoises pour opprimer certaines minorités en Chine, ce qui pourrait amener le fabricant de caméras de surveillance Hikvision sur la fameuse liste noire.
Pendant que la campagne américaine de dénigrement de Huawei se poursuit, la réponse standard de ce dernier sur sa neutralité et l'absence de contrôle direct du pouvoir chinois risque donc de ne plus suffire.
Les conséquences du décret signé par Donald Trump contre Huawei continuent de se déployer. Les groupes japonais Panasonic et Toshiba suspendent leurs livraisons au fabricant chinois et à ses filiales.
Dans le prolongement du décret signé par Donald Trump faisant passer Huawei en liste noire, les désaffections se multiplient, et pas seulement venant des entreprises nord-américaines.
Toshiba logoAprès le coup dur venant de ARM, ce sont les groupes japonais qui commencent à interrompre leurs relations commerciales avec le géant chinois. Le groupe Panasonic a suspendu sa collaboration avec Huawei et ses dizaines de filiales et c'est aussi le cas de Toshiba, rapporte le Nikkei.
Ce dernier étant un gros fournisseur de composants mémoire, c'est une nouvelle difficulté qui se présente face au fabricant de smartphones et d'équipements télécom.
Il s'agit toutefois ici aussi d'une suspension des relations le temps d'y voir plus clair. Elles pourraient reprendre s'il apparaît que les activités en question sont hors du périmètre du décret américain ou si le cadre de la sanction touchant Huawei est assoupli.
Ces coups de frein auront sans doute des conséquences sur les bilans financiers mais Toshiba estime pour le moment qu'elles resteront limitées.
Après Google, plusieurs entreprises ont coupé les ponts avec Huawei, dont le britannique ARM qui conçoit l'architecture des processeurs de ses smartphones.
Washington estime que Huawei est à la solde de Pékin et menace sa sécurité nationale
Benjamin Hue - Journaliste RTL publié le 23/05/2019 à 15:28
Le placement de Huawei sur la liste noire des sociétés suspectes auxquelles il est interdit de vendre des technologies par l’administration de Donald Trump provoque un effet domino mondial. Après le gel des échanges commerciaux avec Google, qui privera les smartphones du géant chinois du système Android qui équipe la grande majorité des téléphones dans le monde, plusieurs entreprises sont sur le point de prendre leurs distances avec la firme de Shenzhen pour se conformer au droit américain.
L’annonce la plus spectaculaire vient de l’entreprise britannique ARM qui a indiqué mercredi qu’elle allait stopper tous les contrats et les supports en cours pour se mettre en règle avec les dernières régulations mises en place par le gouvernement américain.
Propriété du japonais Softbank, ARM est un partenaire incontournable pour les fabricants de smartphones. C’est lui qui conçoit l’architecture des processeurs développés par Apple (A12), Samsung (Exynos) et Huawei (Kirin) mais aussi par Qualcomm (Snapdragon). La société britannique utilise pour cela des technologies brevetées aux États-Unis et est donc soumise aux mêmes restrictions que les entreprises américaines.
Les États-Unis calment le jeu avec Huawei. Quelques jours après la mise sur liste rouge du géant chinois de la téléphonie par le Département du commerce américain, l'administration de Donald Trump est finalement revenue sur une partie des interdictions imposées au géant chinois des télécoms, lundi 20 mai. Le secrétaire au Commerce a accordé une exception au régime de sanctions d'une période de 90 jours afin de laisser le temps à la firme de Shenzhen et à ses partenaires commerciaux de s'adapter. Google pourra par exemple continuer de fournir des mises à jour de son système d'exploitation Android aux détenteurs de smartphones Huawei jusqu'au 19 août.
Ce geste vise à atténuer l'impact immédiat du gel des relations commerciales de Huawei avec ses fournisseurs américains. "Cette licence générale temporaire donne au [secteur] le temps de s’organiser autrement et au ministère [du commerce] la possibilité de déterminer les mesures appropriées à long terme pour les entreprises de télécommunication américaines et étrangères qui se servent aujourd’hui des équipements d’Huawei pour certains services essentiels", a fait savoir le secrétaire au commerce, Wilbur Ross.
Huawei est également en discussion avec Google pour trouver une solution au gel de ses liens commerciaux avec le géant américain. "Google est une bonne entreprise et une entreprise hautement responsable. Google et Huawei sont en discussion pour chercher une réponse", a déclaré le fondateur du groupe chinois, Ren Zhengfei, dans un entretien à des médias chinois. Le dirigeant a par ailleurs jugé que "le personnel politique américain, par ses façons de faire, montre qu'il sous-estime notre force", assurant que "la 5G de Huawei ne sera absolument pas affectée" par ces mesures.
Même avec les 90 jours de battement retardant l'effet du décret Trump, Huawei risque de rencontrer des problèmes d'approvisionnement en composants pour ses futurs smartphones. Le groupe chinois fait cependant des stocks depuis plusieurs mois.
La signature du décret plaçant le groupe Huawei sur liste noire et bloquant une bonne partie de ses relations commerciales avec les entreprises high-tech US au nom de l'urgence nationale a créé un choc dans l'industrie mobile et annonce des inflexions de stratégie de grande ampleur.
L'effet du décret a été repoussé de 90 jours pour laisser à Huawei la possibilité de maintenir son activité actuelle et ne pas pénaliser les clients et utilisateurs de ses équipements et smartphones mais la question se pose de la disponibilité des composants pour ses prochaines générations de smartphones, ordinateurs et autres produits électroniques.
La mise en application du décret n'est pas une totale surprise. Dès fin 2018, Donald Trump évoquait son intention de recourir à cette arme puissante dans la guerre économique opposant les Etats-Unis à la Chine.
Le groupe Huawei a donc pris les devants et commencé à partir de ce moment à stocker des composants pour faire face à un éventuel barrage des accès aux approvisionnements.
Selon le site Digitimes, La firme chinoise peut tenir avec les réserves accumulées depuis fin 2018 jusqu'à la fin de l'année. Les sources d'approvisionnement taiwanaises ont d'ailleurs été priées de livrer en avance leurs composants durant le premier trimestre 2019.
Mais cela ne résoudra pas tous les problèmes. Le fondeur taiwanais TSMC, qui souffre déjà du tassement des ventes de smartphones, s'attend désormais à une chute des commandes venant de HiSilicon / Huawei si le décret américain est appliqué à la lettre ces prochains trimestres.
Cela pourrait aussi avoir des répercussions sur les ventes d'iPhone en Chine, en représailles aux vexations de Trump, alors que TSMC produit aussi les SoC Apple Ax des appareils mobiles d'Apple.
Frappé d'un embargo américain, le constructeur chinois dispose d'un répit de 90 jours pour mettre à jour ses produits. Et préparer la suite.
Comme nous l'expliquions hier (voir actualité), le gouvernement de Donald Trump a placé Huawei sur une liste noire. Interdit de s'approvisionner en produits technologiques américains, le constructeur chinois ne plus acheter de composants électroniques chez des fournisseurs comme Intel, Qualcomm ou Broadcom, ni même, et c'est plus grave encore, intégrer les logiciels et les services de Google à ses produits. Une situation qui a semé la panique chez les nombreux utilisateurs de smartphones et de tablettes signées Huawei - ou Honor, sa filiale – qui craignent d'être privés d'applications et, surtout, de mises à jour.
Après avoir rassuré les possesseurs d'appareils en circulation, en leur garantissant l'accès aux services d'Android, comme l'a confirmé Google (voir actualité), Huawei a réagi en promettant avoir d'autres solutions en réserve, à la fois pour le logiciel et le matériel. "S'il y a un embargo sur l'approvisionnement, nous avons une solution de secours", a déclaré Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei, à la presse chinoise. On sait en effet que l'industriel a depuis longtemps dans ses cartons n projet de système d'exploitation maison et qu'il peut s'appuyer sur sa filiale HiSilicon pour lui fournir des composants sur mesure.
Mais alors que le géant se prépare au pire, on apprenait aujourd'hui par voie officielle que le département du Commerce américain avait décidé de lui accorder un sursis de 30 jours. Un délai pendant lequel Huawei pourra encore se fournir chez des sociétés américaines afin d'entretenir son parc d'appareils et, surtout, ses équipements réseau, très utilisés dans le monde et en particulier aux Etats-Unis. Bien entendu, cette période de grâce à des fins de maintenance garantit aux utilisateurs de produits Huawei et Honor l'accès aux mises à jour d'Android et des autres services de Google jusqu'au 19 août prochain. Mais, même si cette dérogation est en principe reconductible, rien n'est dit sur l'avenir. Et il y a fort à parier pour que la situation continue d'évoluer à un rythme frénétique.
Ce qui semble clair aux yeux des observateurs les plus avertis, c'est que cette affaire est intimement liée aux négociations commerciales que les Etats-Unis mènent actuellement avec la Chine. Pour certains esprits critiques, il ne s'agirait que d'un moyen pour Donald Trump de faire pression sur les autorités chinoises. Et ce sursis surprise accordé après la sanction ne serait qu'une monnaie d'échange pour inviter le gouvernement de Pékin à faire des concessions.
Quoi qu'il en soit, la décision américaine est lourde de conséquences pour le monde entier, notamment en Europe et en France –on compte près de 4 millions d'appareils Huawei et Honor en circulation dans l'Hexagone. Car si le blocage perdure au delà du sursis, il est possible que des consommateurs abandonnent la marque chinoise pour des concurrents qui ne seront pas pénalisés, afin de suivre l'évolution technologique et continuer à utiliser leurs services habituels. Soutenu par son pays, le géant chinois, quoique pénalisé, semble confiant, assurant même que cet embargo ne l'empêchera pas de déployer la 5G, un secteur où il reste en avance nette sur les autres acteurs. En attendant un dénouement, le bannissement de Huawei pourrait faire, au moins temporairement, les affaires de Samsung et d'Apple, tous deux malmenés l'an dernier par les ventes colossales du groupe chinois. Souhaitons toutefois que cette histoire ne soit finalement qu'une menace destinée à peser dans les négociations.
uite à l'embargo américain, de nombreux utilisateurs de produits Huawei et Honor s'inquiètent de la disparition d'Android et des applis Google.
L'annonce fait grand bruit depuis sa publication (voir actualité). Placé sur la liste noire des Etats-Unis, Huawei ne pourra plus se fournir chez des éditeurs et des constructeurs américains. Et comme Google a déjà rompu son contrat, le géant chinois ne pourra plus intégrer Android ainsi que les applis Google sur ses prochains produits. De quoi créer la paniquer chez les possesseurs actuels de smartphones ou de tablettes Huawei – ou Honor, sa filiale –, qui craignent à juste titre de ne plus pouvoir utiliser le système d'exploitation mobile ainsi que les incontournables applications Google livrées en standard, comme Gmail, Google Maps, Google Assistant ou encore Docs, sans oublier l'indispensable Play Store, la boutique d'applis.
Huawei s'est voulu rassurant dans un communiqué officiel. "Huawei a largement contribué au développement et à la croissance d’Android dans le monde entier. Nous sommes l’un des partenaires clé d’Android et nous avons travaillé en étroite collaboration avec sa plateforme open source afin de développer un écosystème bénéficiant à la fois aux utilisateurs et au secteur.
Huawei continuera à fournir des mises à jour de sécurité et des services après-vente à tous les smartphones et tablettes des marques Huawei et Honor qui existent, y compris ceux déjà vendus ou en stock dans le monde.
Nous continuerons à construire un écosystème logiciel sûr et durable, afin de fournir la meilleure expérience possible aux utilisateurs du monde entier."
En clair, les possesseurs actuels de produits Huawei ou Honor pourront continuer d'utiliser leurs appareils normalement, en profitant des mises à jour de sécurité d'Android. Ce que Google a officiellement confirmé dans un tweet, en précisant que "les services tels que Google Play et Google Play Protect continueront de fonctionner sur les terminaux existants". Pas d'inquiétude à avoir donc pour le présent.
En revanche, comme le souligne très justement The Verge, rien n'est garanti pour l'avenir. Et si l'on peut présumer que les prochains modèles signés Huawei ou Honor n'embarqueront aucun logiciel Google, il est également probable que les modèles actuels ne puissent pas bénéficier des futures versions d'Android – notamment la version 10 (Q) –, comme cela étant pourtant prévu, et qu'ils restent bloqués à Android 9 (Pie). Il faut espérer que les relations entre Google et Huawei, et, plus globalement, entre les les États-Unis et la Chine, se débloque rapidement pour que la situation évolue. Affaire à suivre donc.
Face au choc créé par l'annonce de l'interruption de certaines activités entre Google et Huawei, le groupe chinois apporte quelques précisions sur les mises à jour de ses smartphones.
La guerre économique entre les Etats-Unis et la Chine a pris une nouvelle tournure à la suite du décret présidentiel américain mettant Huawei en liste noire et l'empêchant de maintenir des activités avec des entreprises US.
Les conséquences sont déjà concrètes avec l'interruption des livraisons de composants électroniques conçus par des groupes high-tech nord-américains et le blocage de certaines activités avec Google, ce qui va conduire ce dernier à ne plus proposer ses services mobiles sur Android.
Cela ne signe pas la fin de la plate-forme mobile chez Huawei mais cette situation va poser beaucoup de question pour les possesseurs, actuels et à venir, de smartphones Huawei.
Le groupe chinois commence à apporter des éléments de réponse en indiquant que rien ne devrait changer pour les utilisateurs actuels concernant les mises à jour et correctifs de sécurité d'Android.
Pour les smartphones Huawei mais aussi Honor déjà commercialisés, les services mobiles de Google resteront assurés, au moment à court terme. Ce sera aussi le cas pour les équipements télécoms achetés par les opérateurs US régionaux, afin de ne pas créer de rupture d'activité.
C'est plutôt pour les prochaines générations de smartphones que la question se pose et, pour le moment, Huawei n'y apporte pas de réponse.
Les smartphones des deux marques commercialisés en Chine exploitent déjà Android sans les services de Google et ont des applications alternatives, mais l'absence des services officiels de Google, à commencer par le portail Google Play, va sans doute constituer une vraie difficulté pour les activités commerciales des deux marques hors de Chine, et c'est en Europe, marché hautement stratégique pour le groupe chinois, que les conséquences risquent d'être les plus visibles.
Après le décret anti-Huawei, Google est contraint de limiter grandement sa collaboration avec le constructeur chinois.
Par Grégory Rozières
TECHNO - C’est un énorme coup dur pour Huawei. Google est en train de suspendre sa collaboration avec l’entreprise, a-t-on appris de plusieurs sources ce lundi 20 mai. Or, les smartphones de Huawei fonctionnent tous avec Android, le système d’exploitation de Google.
C’est donc un véritable tremblement de terre pour le constructeur, accusé par Donald Trump d’être à la solde du gouvernement chinois. La décision de Google fait suite à la publication, le 16 mai, d’un décret plaçant Huawei (et d’autres sociétés chinoises) dans la liste des entreprises représentant un risque pour la sécurité nationale.
Mais qu’est-ce que cette rupture entre Google et Huawei veut dire pour les utilisateurs de ces smartphones? Car s’ils ne sont pas vendus aux Etats-Unis, les (très performants) téléphones de Huawei sont partout en Europe et en France: c’est l’une des trois plus grandes firmes, avec Samsung et Apple. Et c’est également l’un des meilleurs constructeurs de smartphones, selon les tests du HuffPost.
Contacté par Le HuffPost, un porte-parole de Google précise que la société “respecte le décret et examine les implications”. Quant aux utilisateurs actuels, la société se veut rassurante: “Pour les utilisateurs de nos services, Google Play et les protections de sécurité de Google Play Protect continueront de fonctionner sur les appareils Huawei existants”.
Qu’est-ce que cela veut dire, concrètement? Des sources internes nous précisent que Google doit, légalement, arrêter tout transfert de technologies (physiques comme logicielles) avec Huawei, sauf si celles-ci sont publiques et libres.
Huawei pourrait donc continuer à utiliser le système d’exploitation Android dans le futur... ou plus spécialement sa version “open source”. Gigantesque problème pour Huawei: cette version d’Android n’intègre pas les applications made in Google. Pas de Gmail, pas de Chrome ou Youtube. Mais surtout, et c’est là le nœud de l’affaire, pas de Google Play. Cet équivalent de l’Apple Store est la pierre angulaire de l’écosystème Android, c’est par cette application que l’utilisateur a accès à des millions d’applications très facilement, d’Uber à Fortnite en passant par celle du HuffPost.
Ces applications peuvent être téléchargées sur d’autres magasins d’applications. Huawei travaille d’ailleurs sur le sien. Mais le Google Play est aujourd’hui la seule vraie porte d’entrée, avec l’Apple Store, à la majorité des applications smartphones.
Mais si vous avez déjà acheté un smartphone Huawei, n’ayez pas d’inquiétude. Le compte Twitter d’Android a précisé que “les services comme Google Play et les services de sécurité comme Google Play Protect continueront de fonctionner sur vos produits Huawei existants”.
For Huawei users' questions regarding our steps to comply w/ the recent US government actions: We assure you while we are complying with all US gov't requirements, services like Google Play & security from Google Play Protect will keep functioning on your existing Huawei device.
— Android (@Android) May 20, 2019
De même, nous précise une source interne, les mises à jour d’applications sur Google Play seront toujours autorisées, car elles ne requièrent pas d’interactions entre Huawei et Google.
Concernant les mises à jour globales d’Android (qui permettent d’accéder à de nouvelles fonctionnalités, mais corrigent également des bugs et des failles de sécurité), il faudra d’abord qu’elles soient disponibles sur la version open source d’Android, puis que Huawei les mette à jour via leurs propres services. Reste à voir si cela ralentira les mises à jour.
Pour l’instant, impossible de savoir jusqu’à quand les smartphones à venir seront toujours autorisés à utiliser le magasin d’applications de Google. Justement, le Honor 20, de la marque filiale de Huawei, doit être dévoilé fin mai.
De son côté, l’entreprise chinoise a précisé: “Huawei continuera d’apporter les mises à jour de sécurité et d’assurer les services d’après-vente à tous les smartphones et tablettes déjà vendus et tous ceux disponibles sur le marché à travers le monde. Nous continuerons de construire un écosystème logiciel sécurisé et durable afin d’apporter la meilleure expérience à tous les utilisateurs dans le monde”.
Dans la foulée du décret présidentiel de Trump, Huawei ne peut plus aussi facilement faire affaire avec des entreprises américaines. Et cela commence avec le retrait de sa licence Android par Google.
En signant le décret mettant les équipementiers chinois à l'écart au nom de l'"urgence nationale", le président des USA Donald Trump s'assure que ces derniers ne seront pas présents au coeur des réseaux de télécommunication 5G mais cela conduit aussi à impacter les relations de Huawei (et sa marque Honor) avec les entreprises US qui lui fournissent des composants et des services.
Android 9 Pie logo
L'une des conséquences immédiates, révélée par l'agence Reuters, est que Google a révoqué la licence Android de Huawei et de Honor !
Si les services mobiles, comme le portail Google Play, Gmail ou Youtube, continueront de fonctionner sur les smartphones existants, le fabricant pourrait ne plus pouvoir les proposer sur de futurs appareils mobiles.
Il n'aurait alors d'autre choix que de se tourner vers la version open source AOSP (Android Open Source Projet) avec une limitation dans les possibilités naturellement offertes par Android mais aussi une mise à disposition des correctifs de sécurité seulement quand ces derniers sont disponibles sur AOSP.
Les fournisseurs de composants stoppent les approvisionnements
Mais ce ne sont pas les seules conséquences puisque les fournisseurs de composants américains mais aussi européens sont en train de revoir leurs accords d'approvisionnement de puces pour Huawei et Honor.
Intel, Qualcomm, Broadcom aux Etats-Unis mais aussi Infineon et STMicroelectronics en Europe ont commencé à suspendre les livraisons de composants, vers le groupe chinois.
Des discussions sont en cours pour décider dans quelle mesure ces restrictions, qui fragilisent aussi les acteurs concernés, seront appliquées. Reuters rapporte déjà que les fabricants de semiconducteurs européens connaissent déjà un coup de froid boursier consécutif à ces annonces.
Et la question des observateurs du marché après l'annonce du décret présidentiel prend d'autant plus d'acuité : comment Huawei réussira à organiser son approvisionnement sans accès aux grands fournisseurs occidentaux ? Le problème ne devrait pas être sensible immédiatement, dans la mesure où le fabricant a fait des stocks face à la montée des menaces pesant sur lui mais il faudra bien trouver des solutions.
Une existence est-elle possible hors Android ?
La rumeur d'un OS mobile alternatif préparé par Huawei en cas de perte de son accès à Android, évoquée depuis plusieurs années, pourrait éventuellement constituer une issue de secours de court terme mais la perte de la licence Android risque de porter un coup d'arrêt au succès de Huawei, sur les marchés internationaux au moins.
Le groupe dispose tout de même déjà de services alternatifs (qu'on accuse souvent de doublonner les services de Google dans les tests de smartphones) qui pourront prendre le relais de ceux qui deviendront inaccessibles. La domination mondiale d'Android est toutefois tellement massive qu'il faudra sans doute au fabricant chinois un temps d'adaptation à cette nouvelle donne.
Si le marché télécom chinois sait déjà se passer d'Android, au moins dans une certaine mesure, l'absence des services de la plate-forme mobile de Google / Alphabet risque d'être plus difficile à faire accepter sur les marchés internationaux. La forte expansion de Huawei ces dernières années pourrait trouver là un coup d'arrêt.
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Suite à une décision du gouvernement Trump, Huawei ne pourra plus acheter de produits américains. Un coup très dur pour le géant chinois, et pour ses clients.
C'est un coup de tonnerre qui frappe le monde la high-tech aujourd'hui. Selon des informations publiées par Reuters et Blooberg, Huawei ne pourra plus se fournir chez Google, Intel, Qualcomm, Broadcom, Micron Technology et Western Digital. Placé sur une liste noire par le président Donald Trump, le constructeur chinois n'a plus le droit d'acheter des technologies américaines sans un accord du gouvernement. Une décision brutale qui marque une nouvelle étape dans la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, et qui fait suite aux accusions d'espionnage dont Huawei fait l'objet depuis plusieurs mois. Et qui risque de pénaliser très rapidement les clients du géant chinois dans le monde entier...
Concrètement, Google aurait déjà coupé les ponts avec Huawei, en bloquant notamment l'accès à toutes les fonctions liées à Android. Selon Reuters, le constructeur chinois n'aurait plus accès aux mises à jour d'Android et ne pourrait plus intégrer en standard les applis et les services Google (Gmail, Google Maps, Chrome, etc.), en particulier le Play Store, dans ses prochains smartphones et tablettes. Un véritable coup de massue qui priverait Huawei de tout l'écosystème Android.
Dans le même temps, et toujours suite aux ordres de l'administration Trump, plusieurs constructeurs de semiconducteurs et de composants électroniques comme Intel, Qualcomm, Broadcom, Micron Technology et Western Digital n'ont plus le droit de fournir des produits à Huawei. Le fabricant chinois ne pourrait ainsi plus intégrer de modem Qualcomm dans ses smartphones ni de processeurs Intel dans ses ordinateurs et ses serveurs. Là encore, c'est un coup dur pour Huawei, qui se voit privé de composants indispensables. D'autant que des fournisseurs européens pourraient suivre, dans la lignée de l'Allemand Infineon qui a décidé de plus vendre de mémoire au géant chinois, comme le révèle Nikkei.
Accusé depuis des mois d'espionnage pour le compte du gouvernement chinois (voir actualité), Huawei se retrouve au coeur de la tourmente. Et d'une féroce guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Il faut reconnaître que Huawei occupe une position stratégique aujourd'hui dans le domaine de la high-tech. Car si le géant chinois occupe la deuxième place mondiale des constructeurs de smartphones, il est aussi, et surtout, en première ligne pour la 5G. Une position qui inquiète les Américains, car, outre les accusations sur la présence supposée de portes dérobées dans les équipements de télécommunications installés dans le monde entier, la position dominante de Huawei dans l'univers de la 5G pourrait poser des problèmes d'indépendance et de sécurité dans la mesure où cette technologie va se déployer dans toutes les applications du quotidien, de la télévision mobile à la voiture autonome en passant évidemment par tous les services Internet.
Face à ces décisions de blocage, Huawei se retrouve aujourd'hui dans une situation inédite et délicate. Si le contrat avec Google est effectivement rompu, il faudra que le géant chinois mette en place très rapidement des solutions de secours. Il pourrait notamment utiliser son système d'exploitation maison, qui serait en développement depuis des années, sur une base open source d'Android. Mais il lui faudrait aussi mettre en place une alternative au Play Store pour diffuser des applis, et bâtir une nouvel écosystème, ce qui n'est pas gagné. Idem du côté des composants. Le constructeur chinois dispose déjà de sa propre filiale spécialisée, HiSilicon, qui fabrique notamment des processeurs multifonctions pour ses produits mobiles : des SoC qui n'ont rien à envier en termes de performances aux modèles signés Apple ou Qualcomm. Mais quid du reste, et en particulier des puces pour PC ?
Surtout, les décisions américaines pourraient avoir des conséquences concrètes à très court terme sur les clients de Huawei, nouveaux comme anciens. Car, mondialisation oblige, le constructeur chinois vend ses produits sur toute la planète, y compris en Europe et en France, où il occupe aujourd'hui une place enviable. Si Huawei n'a plus accès aux applis et aux services de Google, il en ira de même pour de très nombreux utilisateurs, qui pourraient se voir ainsi privés de mises à jour.
Nul doute que le constructeur et le gouvernement chinois vont rapidement réagir pour trouver des solutions et riposter au blocage américain qui risque de faire vaciller tout un pan de l'économie. Les prochaines heures seront mouvementées...
Sinister secret backdoor found in networking gear perfect for government espionage: The Chinese are – oh no, wait, it's Cisco again
Better ban this gear from non-US core networks, right?
By Iain Thomson in San Francisco
2nd May 2019 07:02 GMT
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Right on cue, Cisco on Wednesday patched a security vulnerability in some of its network switches that can be exploited by miscreants to commandeer the IT equipment and spy on people.
This comes immediately after panic this week over a hidden Telnet-based diagnostic interface was found in Huawei gateways. Although that vulnerability was real, irritating, and eventually removed at Vodafone's insistence, it was dubbed by some a hidden backdoor perfect for Chinese spies to exploit to snoop on Western targets.
Which, of course, comes as America continues to pressure the UK and other nations to outlaw the use of Huawei gear from 5G networks over fears Beijing would use backdoors baked into the hardware to snatch Uncle Sam's intelligence.
Well, if a non-internet-facing undocumented diagnostic Telnet daemon is reason enough to kick Huawei kit out of Western networks, surely this doozy from Cisco is enough to hoof American equipment out of British, European and other non-US infrastructure? Fair's fair, no?
US tech giant Cisco has issued a free fix for software running on its Nexus 9000 series machines that can be exploited to log in as root and hijack the device for further mischief and eavesdropping. A miscreant just needs to be able to reach the vulnerable box via IPv6. It's due to a default SSH key pair hardcoded into the software, as Cisco explained:
A vulnerability in the SSH key management for the Cisco Nexus 9000 Series Application Centric Infrastructure (ACI) Mode Switch Software could allow an unauthenticated, remote attacker to connect to the affected system with the privileges of the root user.
The vulnerability is due to the presence of a default SSH key pair that is present in all devices. An attacker could exploit this vulnerability by opening an SSH connection via IPv6 to a targeted device using the extracted key materials. An exploit could allow the attacker to access the system with the privileges of the root user.
The blunder, labeled CVE-2019-1804, was discovered and reported by Oliver Matula of ERNW Enno Rey Netzwerke in cooperation with ERNW Research.
It's one of 40-odd security patches Cisco emitted on Wednesday, fixing all sorts of holes from privilege escalation flaws to denial-of-service weaknesses in its products. And it's not the first time Cisco's had to patch over security shortcomings in its gear.
Yes, everything has bugs, from Cisco to Huawei, and Ericsson to Siemens kit. It's important they get fixed. It's just rather odd to see the US administration lean on its allies to ditch Huawei gear apparently out of fears of Chinese snooping via backdoors when its own homegrown offerings are just as flawed and open to remote access.
It's one thing for a nation to say it only wants gear it can trust on its networks; it's another to publicly pressure other countries into dumping their hardware providers. It just adds weight to the argument that America is simply upset its corporations are being undercut by Huawei and other manufacturers in China. ®