Expérimenté depuis le mois d’août 2021 dans trois départements de Métropole, le service Mon Espace Santé (qui prend la suite du Dossier Médical Partagé) a été généralisé à l’ensemble de la population depuis février 2022. Plusieurs associations (comme XY media, Acceptess-T ou le collectif POS) ont très tôt alerté sur les dangers liés à ce nouvel outil. Nous avons passé en revue les fonctionnalités de Mon Espace Santé et force est de constater qu’elles présentent des insuffisances alarmantes en matière de respect du consentement et de gestion des données de santé. De par l’audience large à laquelle il s’adresse et de part la sensibilité des données qu’il manipule, un tel outil du service public se devrait pourtant d’être irréprochable en la matière. À défaut, nous ne pouvons que vous rediriger vers des guides vous permettant de vous opposer à ces traitements de données.
Pour commencer, faisons un petit tour plutôt descriptif de ce qui est annoncé en terme de fonctionnalités. Mon Espace Santé (aussi appelé Espace numérique de santé dans la loi et le décret qui le créent) se compose principalement de quatre éléments :
Dans l’absolu, cet espace de partage des informations pourrait être une solution pour faciliter le droit d’accès à son dossier médical. Mais ceci impliquerait une mise en œuvre solide et de confiance qui n’est, à notre avis, pas atteinte avec Mon Espace Santé (voir plus bas la suite de notre analyse).
Une messagerie sécurisée pour échanger avec des professionnel·les de santé. À la création de Mon Espace Santé, une adresse de messagerie MSSanté (Messagerie Sécurisée de Santé) est automatiquement attribuée à la personne usagère et rattachée à Mon Espace Santé. Cette adresse est constituée à partir du matricule INS de l’usagère et du nom de domaine de l’Opérateur de Mon Espace Santé (selon le Référentiel Socle MSSanté). Les messages échangés sont stockés pendant une durée de dix ans, sauf lorsqu’ils sont supprimés directement par l’utilisateur·ice. Ces adresses existaient déjà pour les professionnel·les de santé.
Un agenda pour suivre ses rendez-vous médicaux et recevoir des rappels.
Enfin, pour accéder à ces différents services, outre un site web, une application mobile sera également disponible. Le développement technique est réalisé par les entreprises privées Atos, Octo, Accenture et Maincare. La société Worldline traite les données du Dossier Médical Partagé au travers de sa filiale Santeos. Les autres données (messagerie, agenda…) sont traitées par la société Atos.
Un recueil accessoire du consentement des personnes
Pour chaque personne, la création de Mon Espace Santé se fait automatiquement selon un calendrier régionalisé prévu par l’État. Chaque personne est notifiée par courrier postal ou par courriel de la création prochaine de son espace. Elle dispose alors d’un délai de six semaines pour empêcher la création de l’espace en se connectant sur le site. L’espace est donc créé sans le recueil du consentement préalable et explicite de la personne usagère. L’opposition, elle, doit être explicite.
Dans les premières annonces d’ évaluation de la phase pilote, qui a eu lieu à partir d’octobre 2021 dans trois départements, la Sécurité sociale annonçait que « moins de 0.7% des usagers se sont opposés à [la] création [de leur espace santé]. » Mais plus loin on apprenait que seuls 4.8% des personnes ayant un espace santé l’avaient utilisé. Comment savoir donc si les presque 90% restants ont réellement souhaité en avoir un, ou même s’ils ont reçu le courrier ou mail prévenant de sa création (et des possibilités de s’y opposer) ?
Avant même de se poser la question de l’utilité ou non de Mon Espace Santé, on peut dire que les modalités de sa création sont loin d’être respectueuses des personnes auxquelles il est censé simplifier la vie. Passer outre le consentement des personnes au prétexte de « les aider » est la définition du paternalisme et, selon nous, s’oppose aux véritables pratiques de soin fondées sur l’écoute et la considération.
Certes, il est toujours possible de supprimer son compte. Mais, là encore, la personne usagère devra être attentive et suffisamment informée si elle souhaite demander la fermeture de son compte en cochant la bonne case (ses données seront supprimées 3 mois plus tard, à moins d’être supprimées individuellement au sein du profil médical, des mesures santé ou de la messagerie, auquel cas elles seront effacées immédiatement). Nous avons trop souvent dénoncé ce tour de passe-passe lorsqu’il était réalisé par les GAFAM : la possibilité théorique d’effacement ultérieur ne produit aucun effet significatif concret qui pourrait justifier l’absence de consentement préalable. Ce qui est inadmissible pour les GAFAM l’est encore davantage pour un service public traitant des données extrêmement sensibles soi-disant « pour notre bien ».
Une fois créé, l’espace santé a pour but de partager les informations avec le personnel de santé : la personne usagère devra donc autoriser les soignant·es à accéder à tout ou partie de ses informations. Mais, là encore, le recueil du consentement est problématique, pour ne pas dire quasiment factice : une simple case à cocher par le ou la soignante servira de « preuve » que l’on a donné son accord pour qu’il ou elle y accède. Au niveau du service informatique, il n’y a donc aucune procédure pour vérifier qu’il s’agit bien de la personne patiente qui donne son accord, à qui, et quand.
On peut ainsi imaginer qu’une personne mal-intentionnée ait accès au service en tant que personnel soignant et consulte le dossier de n’importe quelle personne dans la base de données. Il lui suffirait de cocher cette case de manière arbitraire et d’accéder à des informations privées. Ce cas est certes déjà possible actuellement sans Mon Espace Santé, à partir des divers bases de données médicales existantes, mais de manière bien plus cloisonnée. Avec un système aussi centralisé que Mon Espace Santé, la possibilité que ce type de scénarios se produise est accrue. On peut aussi aisément imaginer que nombre de personnes soignantes vont considérer que le fait d’avoir pris rendez-vous équivaut à consentir à ce qu’ils ou elles accèdent au dossier du ou de la patient·e : le respect du consentement est encore malheureusement une question épineuse dans le milieu médical où les maltraitances médicales peuvent être nombreuses.
Enfin, une fois l’espace créé, seuls des « motifs légitimes » peuvent être invoqués pour refuser qu’un·e professionnel·le verse des documents en ligne. C’est ce qu’indique en l’article R. 1111-47 du code de la santé publique et rappelé dans la politique de protection des données personnelles : « Une fois votre profil Mon Espace Santé créé, vous ne pourrez pas, sauf à invoquer un motif légitime, refuser qu’un professionnel autorisé ou que les personnes exerçant sous sa responsabilité déposent dans votre dossier médical partagé les informations qui sont utiles à la prévention, la continuité et la coordination de vos soins (article R. 1111-47 du code de la santé publique) ».
Nous avons passé en revue la configuration des paramètres à la création du compte « Mon Espace Santé », et déjà, nous pouvons noter quelques actions effectuées sans l’accord explicite de la personne usagère :
L’attestation de vaccination Covid-19 est automatiquement versée dans le dossier par l’Assurance maladie. Le document est visible par défaut à l’ensemble des professionnel·les de santé. Il est possible de le masquer, mais pas de le supprimer car il a été ajouté par un·e professionnel·le de santé. Il n’est pas possible de s’opposer au versement de ce document, alors que l’Assurance maladie n’a pas été techniquement autorisée à déposer des documents sur ce compte.
En ce qui concerne la configuration des accès aux professionnel·les en cas d’urgence, l’option est activée par défaut à la création du compte. Pour s’en rendre compte, la personne usagère doit se rendre dans la section « Confidentialité » des paramètres de configuration, puis « Accès en cas d’urgence ». Le personnel du SAMU ainsi que « tout autre professionnel de santé » sont autorisés par défaut à accéder aux documents et aux rubriques « Vaccinations », « Historique de soins », « Entourage et volontés » du profil médical. Mais quels contrôles techniques permettent de définir ce qui est une situation d’urgence et débloque l’accès des documents aux professionnel·les ? Et s’agit-il des professionnel·les qui ont d’ordinaire déjà accès à notre espace ? Les informations que nous avons pu recueillir ne nous permettent pas de répondre actuellement à cette question.
Le décret s’appliquant à Mon Espace Santé prévoit une matrice d’accès différencié aux informations de la personne usagère selon le type d’activité du ou de la soignante. En pratique, le partage par défaut est très large : votre dentiste aura accès à vos résultats de prélèvements sanguins, votre kiné à votre historique de vaccination, votre sage-femme aux données de remboursement, et ainsi de suite.
Le ou la médecine traitante a, quant à elle, accès à l’ensemble des informations contenues dans l’espace santé de ses patient·es.
S’il est possible de bloquer l’accès à un·e professionnel·le de santé depuis les paramètres de l’espace, que se passe-t-il dans le cas où l’on souhaite changer de médecin·e traitant·e ? Ou que l’on souhaite choisir quelles informations partager ? En effet, certains parcours de santé nécessitent la consultation de divers spécialistes aux opinions divergentes pour obtenir un diagnostic. L’accès à certaines informations sur des opérations ne faisant pas consensus parmi le corps médical peut également générer des biais négatifs chez les professionnel·les de santé (par exemple, le recours à une IVG). Enfin, l’accès est partagé pour le service d’un hôpital : impossible dans de ce cas de savoir qui y a vraiment accès (prêt de carte d’accès au système informatique par exemple).
Cependant, il est important de noter que la personne usagère ou qu’un·e professionnel·le peuvent choisir de masquer un document pour le rendre inaccessible aux autres professionnel·les de santé, à l’exception du ou de la médecine traitante, de la personne ayant mise en ligne le document et du personnel intervenant en cas d’urgence. Si ce n’est pour ces larges exceptions, ceci représente un bon moyen de protéger la confidentialité des données au cas par cas. En revanche, il n’est pas possible de supprimer un document déjà versé par un·e professionnel·le de santé.
Il est possible pour les personnes de vérifier qui a eu accès à leurs données : des journaux d’activité enregistrent qui accède à quel document à une date et une heure donnée. La personne usagère peut recevoir des notifications chaque fois qu’un nouvel accès est détecté. Ces journaux permettent donc de détecter un potentiel mésusage de l’accès aux données. Cependant, cette fonctionnalité ne peut aider à protéger les accès qu’après coup : si on se rend compte qu’une personne soignante a eu accès à un document et que cela ne nous convient pas, on ne pourra que limiter ses accès futurs.
Le système de droit d’accès de Mon Espace Santé n’a pas été pensé pour permettre aux utilisateur·ices de gérer simplement et de manière éclairée l’accès à leurs données. On pourrait par exemple imaginer un système où par défaut seule la personne usagère et la liste de soignant·es qu’elle a désignées auraient accès aux documents la concernant, l’usagère pouvant ensuite choisir de démasquer certains documents à d’autres professionnel·les de santé (en bénéficiant par exemple de conseils de la part des soignant·es pour faire ce choix de manière éclairée). Dans ce cas, c’est la personne usagère qui aurait véritablement la main sur ses données, et non pas les professionnel·les de santé comme c’est le cas avec la conception actuelle de Mon Espace Santé.
Dans le cas des enfants et des adolescent·es, les ouvrants droits (c’est-à-dire les assuré·e·s) auront accès aux espace de santé des personnes qui leur sont rattachées. C’est-à-dire que, concrètement, toutes les informations de santé de leurs enfants et adolescent·es, ainsi que les rendez-vous et les courriels passant par la messagerie sécurisée leur seront accessibles.
En théorie, certaines infos peuvent ne pas être versées dans le dossier. Par exemple, dans le cas d’une IVG, le ou la soignant·e est en charge d’expliquer et de proposer à la personne mineure de ne pas ajouter les infos de l’IVG dans le dossier. La personne peut répondre qu’elle ne veut pas que ce soit versé. Aucune donnée de remboursement relatif à cet acte ne sera remontée. Cet exemple fait partie des motifs légitimes que peut invoquer une usagère pour refuser qu’un·e professionel·le verse un document sur l’espace santé.
Ceci implique que les soignant·es pensent à demander, et respectent, le souhait des personnes. Or, avec Mon Espace Santé, la quantité des données versées est multipliée et surtout normalisée : par fatigue ou par oubli à force de répétition, il est probable que le consentement pour verser une information dans Mon Espace Santé ne soit pas récolté à chaque fois. De plus, comme le recueil du consentement est oral et informel (il ne laisse donc aucune trace), la décision pourra difficilement être contestée.
Cet outil multiplie donc malheureusement les chances de mettre en danger le secret médical de ces personnes, et potentiellement la sécurité des personnes au sein de leur foyer ou de leur famille : que se passe-t-il si une enfant/ado ne souhaite pas parler d’un sujet (contraception, dépistage de MSTs, grossesse, avortement, transition) avec la personne à laquelle son compte est rattaché (que cela soit par pudeur ou par crainte de violences en représailles) ?
Le dossier Informatique et Libertés fourni par la Délégation du numérique en santé précise par ailleurs que l’opposition à la création du compte Mon Espace Santé appartient aux représentants légaux. Une personne mineure ne peut donc supprimer ou s’opposer à la création de son espace santé.
En revanche, lorsque la personne devient ayant droit autonome, les accès des représentants légaux sont clôturés par le service. La personne peut gérer son compte, le fermer ou le créer s’il n’existait pas avant si elle le souhaite. Notons qu’une personne peut demander, à partir de 16 ans, de devenir ayant droit autonome auprès de la CPAM de son domicile. On peut imaginer que le scénario de clôture des accès des anciens représentants légaux s’applique également dans ce cas.
Par ailleurs, la notion d’ayant droit existe toujours dans certains régimes tels que la Mutualité sociale agricole (MSA) ou le régime local d’Alsace-Moselle (personnes mariées, pacsées, concubines et enfants jusqu’à 24 ans sans activités). La documentation à laquelle nous avons eu accès ne permet pas de dire si les ouvrants droits auront accès aux espaces santé des ayants-droits majeurs. Nous attirons l’attention sur le fait que si tel était le cas, cela représenterait un danger pour les personnes qui vivent des violences ou des conflits dans leur vie familiale (personnes en instance de divorce par exemple).
Enfin, au delà des soignant·es et des utilisateur·ices, des personnes tierces peuvent avoir accès aux données de santé pour des fonctions de support. Les niveaux 2 et 3 de ce support pourront avoir accès aux données de santé. Ceci implique notamment des agent·es de la CPAM et le personnel de prestataires (Atos/Wordline) et de l’hébergement. L’accès aux informations doit en théorie recueillir le consentement de la personne usagère dans le cadre du support, mais là encore impossible d’assurer que ce consentement sera bien demandé et non forcé techniquement. Concrètement, des personnes qui ne sont pas professionnelles de santé peuvent accéder aux informations médicales personnelles des usagères. Mais cela est-il vraiment nécessaire pour une fonction support ? Ceci pose la question également de savoir si les documents sont stockées de manière chiffrée et lisibles uniquement par les personnes habilitées, ou pas. Difficile de répondre à cette question en l’état de nos connaissances.
La description du catalogue de services numériques de santé à venir implique la possibilité d’ajouter des applications d’entreprises privées au sein de l’espace santé. Ceci pose un grand nombre de questions concernant le partage des données d’activités et des contenus stockés dans l’espace santé. Pour l’instant, nous n’avons pas les réponses à ces questions, et nous soulignons notre inquiétude sur ce sujet : comment l’usagère pourra-t-elle déterminer à quelles données l’application accède, et si cela est légitime ? Pourra-t-on limiter les données auxquelles chaque application a accès (comme sur un smartphone) ? Lors des mises à jour des applications, les changements de permissions ou de fonctionnement seront-ils notifiés et comment ? Et enfin, quels usages de nos données feront les « startups » d’objets connectés et autres grandes entreprises et plateformes de prise de rendez-vous (monétisation, profilage) ? Au-delà de ces problèmes d’implémentation, il faut dénoncer la direction générale animée par cette évolution : le remplacement du soin par la technique industrielle.
Mon Espace Santé s’inscrit dans une tradition de numérisation et de centralisation en ligne des données : ceci fait du service une cible idéale pour les piratages de données. Le stockage est géré par une entreprise privée. Le code du service n’est ni public ni accessible, ce qui pose la question de la transparence pour un outil du service public.
Nous nous interrogeons, aujourd’hui comme dans un futur plus ou moins proche, sur l’accès à la santé des personnes ne pouvant ou ne voulant pas utiliser ce service de santé. Et si d’aventure nous nous retrouvions dans une situation où il nous est impossible d’avoir rendez-vous sans passer par cet espace ? Ou que nos remboursements sont rendus difficiles sans l’utilisation de cet espace ?
La fiabilité et la sécurité informatique de ce service doivent aussi être considérées : si la plateforme se retrouve la cible d’un défaut de fonctionnement ou d’un piratage, que deviennent alors nos données ? Souvenons-nous du piratage des services de l’AP-HP en 2021 dans le contexte du Covid-19, suite auquel la réponse apportée par les autorités de santé a été insuffisante, voire nulle. Plus récemment encore, les données d’au moins 510 000 personnes ont été volées à l’Assurance maladie via Amelipro. À vouloir faciliter l’accès à la santé en imposant un outil numérique, n’y a-t-il pas erreur sur la façon de procéder ? Autant de questions auxquelles cet outil numérique ne répond pas tout en persistant dans la même direction.
Mon Espace Santé est un service manipulant des données sensibles qui est déployé à l’ensemble de la population française. Or, sa conception et son déploiement ne sont clairement pas au niveau des services les plus respectueux en matière de protection de la vie privée.
Selon le Ségur du numérique en santé, son ambition est de « généraliser le partage fluide et sécurisé de données de santé entre professionnels et usagers pour mieux soigner et accompagner. »
Mais pour cela, les besoins en terme de consentement et de gestion des données des usagères devraient être au cœur d’une expérience utilisatrice respectueuse, fiable et réaliste, ce qui à notre sens n’est pas le cas avec Mon Espace Santé. Sans oublier que ce service s’inscrit dans un processus de numérisation des services publics qui, trop souvent, ne tient pas compte des difficultés d’accès et d’utilisation d’Internet par de nombreuses personnes.
Pour ces raisons, nous ne pouvons que remercier les nombreuses associations qui ont déjà alerté sur ce sujet et, comme elles, vous proposer des guides pour demander la suppression de votre espace santé.
Philips va rappeler certains de ses appareils d'aide respiratoire en raison d'un risque de dégradation et de toxicité d'un composant en mousse qui pourrait devenir cancérigène, a déclaré lundi le groupe néerlandais spécialisé dans les équipements médicaux et les produits de santé.
La mousse utilisée pour réduire le bruit des appareils peut, à mesure qu'elle se dégrade, se transformer en petites particules inhalées et irriter les voies respiratoires, a précisé le groupe en annonçant le rappel. Les gaz dégagés en cours de dégradation peuvent également être toxiques ou poser des risques de cancer.
Entre trois et quatre millions d'appareils de traitement de l'apnée du sommeil et de ventilateurs mécaniques seront visés, a déclaré Frans van Houten, le directeur général de Philips.
"Nous allons mettre toutes nos capacités au service du remplacement et de la réparation de ces unités", a déclaré le directeur général lors d'un appel téléphonique, ajoutant que le rappel prendrait probablement un an.
Cela "a pour conséquence que nous ne serons pas en mesure de servir de nouveaux clients, il y aura donc une pénurie sur le terrain", a-t-il averti.
Les personnes utilisant cette machine doivent cesser de l'utiliser
Le porte-parole du groupe, Steve Klink, a expliqué que le rappel porte à 80 % sur des appareils CPAP, qui aident les personnes souffrant d'apnée du sommeil. Les personnes utilisant cette machine doivent cesser de l'utiliser. Environ deux tiers de ces appareils sont vendus aux États-Unis.
Les 20 % restants concernent des respirateurs artificiels de maintien en vie. Les médecins en charge de patients sous respirateurs artificiels doivent d'abord estimer si le danger potentiel lié au composant l'emporte sur les autres risques, a recommandé la société.
"Philips a reçu des rapports faisant état d'un impact possible sur les patients en raison de la dégradation de la mousse", a déclaré l'entreprise dans un communiqué. "A ce jour, aucun décès n'a été signalé suite à ces problèmes".
Le porte-parole Steve Klink a précisé que le nombre de plaintes concernant les appareils représentaient 0,03 % du total de ceux vendus en 2020.
Philips a indiqué travailler avec les autorités sanitaires sur un remplacement fiable du composant défectueux, mais a prévenu qu'il devait d'abord recevoir une autorisation médicale et réglementaire.
Les « conditions juridiques nécessaires » ne « semblent pas réunies » pour confier le mégafichier des données de santé françaises « à une entreprise non soumise exclusivement au droit européen », a estimé vendredi l’Assurance maladie, désignant ainsi implicitement Microsoft. La pilule ne passe toujours pas : saisi une nouvelle fois pour avis, sur le projet de décret devant graver dans le marbre les « modalités de mise en oeuvre » du gigantesque « système national des données de santé », le conseil d’administration de la Caisse nationale d’Assurance maladie (CNAM) ne s’est pas privé d’exprimer ses désaccords.
« Les conditions juridiques nécessaires à la protection de ces données ne semblent pas réunies pour que l’ensemble de la base principale soit mise à disposition d’une entreprise non soumise exclusivement au droit européen (…) indépendamment de garanties contractuelles qui auraient pu être apportées », écrit cette instance dans une délibération adoptée à l’unanimité des membres qui ont pris position. La charge vise évidemment le géant américain Microsoft, choisi sans appel d’offres début 2019 pour héberger le Health Data Hub, gestionnaire désigné de ce fichier agrégeant les données de la Sécu, des hôpitaux ou des soignants libéraux, entre autres.
« Seul un dispositif souverain et uniquement soumis au RGPD (le règlement européen qui garantit aux usagers certains droits sur leurs données, ndlr) permettra de gagner la confiance des assurés », ajoute le conseil d’administration. L’instance juge qu’en attendant cette solution, les données « ne seraient mises à disposition du Health Data Hub qu’au cas par cas », uniquement pour « des recherches nécessaires à la prévention, au traitement et à la prise en charge de la Covid-19 ».
La mise en avant systématique de la figure du «soignant-héros», dans l’émission cagnotte de France 2 masque la réalité : le manque de moyens des hôpitaux en grave difficulté.
Nous ne voulons pas de héros !
Tribune. Le 24 mars, France 2 organisait «une grande soirée de solidarité et d’appel aux dons». Le but : rendre hommage aux personnels hospitaliers et encourager chaque Français à verser de l’argent pour «soutenir les hôpitaux et l’ensemble des personnels soignants». Au premier regard, rien de bien polémique. Il s’agissait pourtant d’une cagnotte organisée par la sixième puissance mondiale pour sauver son hôpital.
Toute cette bonne humeur forcée et cet étalage de générosité nous racontaient la fiction d’une France unie, sans conflit ni critique, où personne n’est responsable de rien. Cette émission excluait en effet toute possibilité de relier le drame en cours à des choix de politiques budgétaires et fiscales de ce gouvernement et des précédents. Pas un mot sur les mois de contestation des personnels hospitaliers. Pas un mot sur leur combat pour défendre un hôpital public de qualité garantissant l’égalité d’accès aux soins. Pas un mot sur l’expression de leur souffrance au travail et sur la répression violente de certaines de leurs manifestations.
Des besoins connus depuis des années
Le lendemain de cette émission infantilisante, le Président intervenait à la télévision, laissant enfin espérer des mesures concrètes. Pourtant, dans ce discours à la mise en scène et à la rhétorique martiales, rien d’autre que des propos vagues et abstraits, alors que les besoins sont largement connus, depuis des années. Le Président a préféré défendre une «union nationale» dont il serait le seul dépositaire. Ses mises en garde contre «celles et ceux qui voudraient fracturer le pays» visaient implicitement toutes celles et ceux qui se permettent de critiquer son action ou tout simplement de rappeler les origines politiques de cette crise. Tous ceux-là deviennent des déserteurs, des mutins, les casseurs de l’esprit républicain.
La mise en avant systématique de la figure du «soignant-héros», dans cette émission cagnotte de France 2 comme dans la communication de l’exécutif, participe de cette rhétorique de l’union. Qui aurait envie de critiquer les soignants qui se sacrifient dans les hôpitaux ? Il faut effectivement avoir des qualités hors du commun pour accepter de travailler jour et nuit, au cœur de cette crise, pour des salaires horaires trop faibles, sans toujours toutes les protections indispensables (les masques bien sûr, mais aussi les surblouses, les charlottes, les surchaussures, etc.) La réalité, c’est que les personnels hospitaliers n’ont pas le choix : ils sont obligés de se comporter en héros. Ce rôle leur a été imposé. Pas seulement à cause du Covid-19. Mais aussi parce que ce nouveau virus vient percuter de plein fouet un hôpital en grave difficulté. Le discours de l’héroïsme sert ainsi à masquer le manque de moyens. Voire à le justifier. Si un système collectif résiste grâce aux sacrifices immenses de quelques-uns, à quoi bon l’améliorer ?
Dans ce contexte de crise, les plus jeunes comme les plus âgés, des étudiants aux retraités, sont envoyés «au front» sans armes ni munitions, pour reprendre la métaphore guerrière prisée par l’exécutif. Les personnels hospitaliers s’épuisent, physiquement et moralement, et risquent leur vie pour sauver la nôtre. Déjà plusieurs sont morts ou en réanimation. Nous ne voulons pas de héros qui portent à bout de bras l’hôpital, au prix de ces sacrifices inhumains.
Ne pas lâcher
Ce qui se joue avec la figure du héros apparaît alors plus nettement : même s’il s’agit de nous faire croire qu’il n’est question que d’émotions et de sentiments, on discerne en réalité un projet politique. Car le héros, c’est un demi-dieu, un personnage exceptionnel. Autrement dit, c’est promouvoir la puissance solitaire de l’individu plutôt que la réussite du collectif. Or l’hôpital n’a pas tant besoin de surhommes ou de surfemmes que d’avoir les moyens de fonctionner dignement. Les sacrifices d’aujourd’hui auraient pu être en grande partie évités si les personnels hospitaliers avaient été écoutés et si d’autres choix politiques avaient été faits.
D’autres crises, sociales, économiques, climatiques, succéderont à celle que nous vivons, qui n’est qu’une première alerte, terrible. A chacune d’entre elle, faudra-t-il accepter le chantage à l’union de ceux-là mêmes qui refusent de prendre les mesures qui permettent d’éviter ou au moins d’atténuer les crises et leurs conséquences sociales ? Nous ne pouvons pas à chaque fois congeler la vie politique et démocratique. Malgré la gravité de la situation, malgré le confinement, le débat sur l’avenir de nos services publics, de la santé mais aussi de la recherche, de l’éducation, est essentiel.
L’expression de désaccords n’est pas une sécession morale. C’est maintenant qu’il faut se battre pour le monde que nous voulons, ne pas lâcher, parce que si nous attendons poliment l’autorisation de parler, il sera trop tard. Et le jour d’après sera exactement le même que le jour d’avant.
Signataires : Julien Taieb, médecin à l’hôpital Européen Georges-Pompidou, Sonia Salimon, professeure de lettres, Melissa Hadoux, psychologue clinicienne, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Antoine Hardy, enseignant à SciencesPo, Hugo Huon, infirmier à l’hôpital de Lariboisière, Tamara Ben Ari, chercheuse à l’Inrae, mOlivier Berné, chercheur au CNRS, Christophe Le Tallec, aide-soignant, Baki Youssoufou, chef d’entreprise, Yacine Ait Kaci, président de la Fondation ELYX, Marie-Hélène Metzger, médecin de santé publique, AP-HP, Mélanie Teyssier, cadre de santé, membres du collectif ConfinésMobilisés, qui a lancé le 24 mars la pétition #JeNeSuisPasUnHéros : https://confinesmobilises.wesign.it/fr
Sans aucun consentement de la part des patients, Google a récupéré en toute discrétion des millions de données médicales aux USA.
C'est un nouveau scandale qui s'annonce : le Wall Street Journal et Forbes évoquent dans leurs colonnes que Google aurait mis la main sur "des données médicales de millions d'Américains à travers 21 États" sans avoir obtenu le consentement des patients.
Car il ne s'agit pas là de données récoltées par l'application Google Fit de la marque, mais de données véritablement sensibles récupérées à travers un partenariat noué avec un assureur privé. Les données sont issues du projet Nightingale et proviennent de laboratoires, de médecins ou d'hôpitaux. Pour certains patients, les données correspondraient à l'historique complet de santé intégrant leur nom, date de naissance...
C'est Ascension, un assureur privé aux États-Unis qui a partagé ces informations avec Google. Le partenariat permet à Google d'accéder aux données des assurés pour développer et proposer un outil permettant à ces derniers de mieux retrouver les données des patients à l'aide d'un moteur de recherche doté d'intelligence artificielle.
Malgré tout, la situation pose un sérieux problème sur la capacité de Google à gérer ces données sensibles et à y avoir accès notamment parce que les médecins et patients n'ont jamais donné leur accord. Par ailleurs, 150 salariés de Google auraient eu accès à ces données pour un traitement manuel.
Pointé du doigt, Google tente de désamorcer la situation en expliquant sur son blog avoir obtenu les autorisations nécessaires et précise que les données en questions sont par ailleurs déjà partagées par l'assureur pour d'autres objectifs. Google assure ne pas stocker les données de son côté... Reste à savoir si l'explication sera suffisante pour les concernés.
Vous ne le savez peut être pas, mais un événement majeur est en train de se jouer sur les datas santé françaises. À côté les enjeux et risques du DMP, c'est une partie de billes dans une cour de récréation. De quoi s'agit-il ?
"Health Data Hub", c'est le petit nom sympa de ce nouveau monstre issu d'une volonté du sommet de l'état. Et comme avec toute volonté idéologique venant de personnes qui n'y connaissent rien et qui sont sous influences, le risque d'aller à la casse est souvent plus grand que les bénéfices.
De quoi parle-t-on ici ? Ce hub est une grande marmite numérique connectée dans laquelle on va déverser toutes, TOUTES, les datas santé françaises disponibles. Et par le saint miracle de l'IA on pense qu'il va en sortir quelque chose.
Comme toujours dans ce genre de choses, les promesses vont pleuvoir : "n'ayez pas peur, on s'occupe de tout, il n'y aura pas de problème de piratage, d'anonymisation ratée, de surveillance ... Pensez donc aux bénéfices que la santé va tirer de tout ça, l'IA c'est l'avenir !".
Comme toujours on va mettre en avant des bénéfices dont l'existence même reste à prouver et négliger les risques. Comme toujours, pour faire plaisir au roi qui a pointé une date sur un calendrier, on va se précipiter, faire n'importe quoi pour tenir les délais.
Et donc comme trop souvent, on risque de voir le politique signer des ardoises conséquentes aux entreprises techno qui vont lui proposer une solution pré digérée (avec promesse implicite d'embauche pour les signataires et petites mains 3 ans plus tard).
Mais attendez, on a gardé le meilleur pour la fin : devinez chers amis, chers confrères quelle entreprise est présentie pour héberger ce nouveau joujou idéologique ? OVH, boite française ? Perdu. Scaleway, branche de Online (Free) ? Perdu. Cherchez un peu quoi !
Allez, on est sympa on vous le dit : une boite américaine qui a un grand cloud couleur ciel sur lequel l'administration US a TOUS les droits (et on a bien compris après avoir lu Snowden que détenir l'autorisation légale n'était plus vraiment la préoccupation là bas, à plus forte raison quand on parle des datas qui ne concernent pas les citoyens US) . Boite qui s'illustre déjà par sa présence dans l'éducation nationale et la défense française. Oui vous ne rêvez pas : Microsoft.
Source, entre autres : Soignons nos données de santé par Pierre-Alain Raphan, député LREM de l'Essonne.
Les risques actuels du cloud computing par Greg Kroah-Hartman, l’un des principaux développeurs du noyau Linux : Greg Kroah-Hartman : à l’heure de Spectre et Zombieload « vous devez choisir entre la sécurité et les performances »
Le principe du reste à charge zéro (RAC 0), incorporé dans la réforme “100% santé”, a été voté en fin d’année 2018. Il instaure progressivement, jusqu’en 2021, un remboursement renforcé de certains paniers de soins auditifs, optiques et dentaires. Calendrier, soins pris en charge, part de remboursement de l’Assurance maladie et des mutuelles… Le guide pour tout comprendre.
Une réforme à un milliard d’euros, financée aux trois quarts par l’Assurance maladie, et au quart par les mutuelles. Le reste à charge zéro, permettant au patient de bénéficier d’aides auditives, optiques et dentaires sans avoir à débourser un euro de leur poche, a été voté en fin d’année 2018 par les parlementaires. Étalée sur 3 ans - 2019, 2020 et 2021-, son application plafonnera progressivement les prix d’achats pour certains paniers de soins bien définis. Dans ces domaines, les “prix sont actuellement fixés librement et déconnectés des tarifs de remboursement”, justifie ainsi le ministère de la Santé. Si le reste à charge moyen des Français s’établit à seulement 8,3%, selon le rapport 2017 de la commission des comptes de la santé, ce chiffre grimpe de façon spectaculaire dans les trois catégories ciblées par la réforme : 22% pour les soins optiques, 43% pour les prothèses dentaires et même 53% pour les aides auditives ! Les patients pourront évidemment continuer à bénéficier de prestations non prises en charge à 100%, aussi appelées paniers “libres”. Les remboursements de ces derniers (via l’Assurance maladie) seront en revanche plafonnés. Voici le calendrier de la réforme, les soins pris en charge ainsi que la part de remboursement de l’Assurance maladie et des mutuelles.
Le reste à charge zéro pour les soins optiques
Il s’agit de la prochaine échéance. A compter du 1er janvier 2020, le “100% santé” sera garanti pour les soins optiques. La réforme, pour les soins liés à la vision, se fera donc en une seule étape et non pas progressivement. Actuellement, le reste à charge moyen s’établit à 22%, et environ 10% des Français renoncent à soins optiques pour des raisons financières selon le ministère.
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Pour bénéficier du reste à charge zéro, le prix des lunettes devra osciller entre 95 euros et 265 euros pour un équipement unifocal et de 180 euros à 370 euros pour un équipement progressif. A ce prix, les verres sont garantis anti-rayures et anti-reflets. Chaque opticien aura l’obligation de proposer 17 modèles de montures adultes “100% santé” (c’est à dire le panier de classe A) en 2 coloris et 10 modèles enfants, ainsi que des verres traitant l’ensemble des troubles visuels. A titre d’exemple, le tarif médian des lunettes corrigeant une myopie modérée (entre -2 et -4 sur chaque oeil) est actuellement établi à 290 euros (dont 135 euros de monture). Le reste à charge pour le particulier est d’environ 65 euros. Après la réforme, toutes les lunettes corrigeant une faible myopie et dont le prix n’excède pas 105 euros seront ainsi entièrement remboursées. Les particuliers pourront également se tourner vers un panier de classe B, c’est-à-dire à prix libres, et choisir ainsi des montures plus esthétiques. Mais dans ce cas, le remboursement des complémentaires sera 100 euros au maximum (contre actuellement 150 euros). Evidemment, tout est fonction des clauses du contrat de la complémentaire.
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Pour arriver au RAC 0, la part de remboursement de l’Assurance maladie passera au 1er janvier de 4% en moyenne à 18% du coût total des équipements. Le reste du remboursement sera assuré par les complémentaires santé.
Le reste à charge zéro pour les soins auditifs
Sur les 3 millions de personnes appareillables en France, seulement 35% d’entre elles sont effectivement équipées d’une aide auditive. Et pour cause : le coût moyen d’équipement pour chaque oreille grimpe à 1.500 euros, et le reste à charge demeure très élevé. D’environ 860 euros, ce dernier représente 53% de la facture totale. Les premières victimes sont évidemment les seniors.
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Pour cela, les soins auditifs ont entamé leur transformation au 1er janvier 2019. Depuis cette date, le panier de soin 100% santé (ceux de classe A) a vu son prix plafond diminuer de 100 euros par oreille, et le remboursement - Assurance maladie et complémentaire - augmenter de 100 euros par oreille également. Cela représente une diminution du reste à charge de 400 euros. Deuxième étape : au 1er janvier 2020, le plafond des tarifs diminuera à nouveau de 200 euros pour chaque oreille, et le remboursement sera rehaussé de 50 euros, pour un reste à charge diminué de 500 euros. Enfin, au 1er janvier 2021, le reste à charge sera nul. Exemple : pour deux prothèses auditives, le gouvernement prévoit que le reste à charge s’établisse à 1.300 euros en 2019 (soit 400 euros de moins qu’en 2018), 800 euros en 2020 et bien entendu, 0 euro en 2021.
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Tous les équipements auditifs sont concernés par le RAC 0 sont : les contours d’oreille classiques, les contours à écouteurs déportés, mais aussi les dispositifs intra auriculaires. Ils seront assortis de protections juridiques solides : 30 jours minimum d’essai avant achat, et quatre ans de garantie. Côté technique, ils devront disposer de 12 canaux de réglages pour pouvoir répondre à tous les troubles auditifs. Enfin ils devront disposer d’au moins trois options. Au choix : le système anti-acouphène, connectivité sans fil, réducteur de bruit du vent, un système anti-réverbération… Pour permettre la réforme, la base de remboursement de la Sécurité sociale doublera entre 2018 et 2021, passant de 200 à 400 euros.
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Comme pour les soins optiques, des équipements de classe B - c’est-à-dire aux tarifs libres - seront toujours proposés. Les bases de remboursement seront les mêmes que pour la classe A, à savoir 400 euros en 2021. Quant à la prise en charge totale, complémentaire comprise donc, elle est limitée à 1.700 euros par oreille.
Le reste à charge zéro pour les soins dentaires
Avec un reste à charge moyen de 43%, la facture pour une prothèse dentaire reste très salée pour les assurés. Environ un Français sur six (16,8%) renonce à des soins dentaires, avec un pic de 28% pour les 20% de Français les plus pauvres.
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Comme pour les aides auditives, les tarifs de panier de soins dentaires seront d’abord plafonnés progressivement entre le 1er avril 2019 et le 1er janvier 2020. En 2020, les couronnes et bridges céramiques en métal seront sans reste à charge, quelle que soit la dent, visible ou non visible. Pour des rendus plus esthétiques, il est aussi possible d’opter pour du céramique, ou du métalo-céramique, mais dans ce cas, le RAC 0 sera cantonné aux dents visibles : les incisives, les canines et prémolaires. Enfin, la matière qui se rapproche le plus de l’aspect de la dent, le céramique zircones, sera sans reste à charge uniquement pour les incisives et les canines. Les bridges céramo-métalliques, réservées aux incisives, ainsi que les bridges métalliques, applicables à toutes les dents, seront aussi sans reste à charge dès 2020. Enfin en 2021, l’ensemble des autres prothèses compris dans le panier soin seront sans reste à charge, y compris les prothèses amovibles (dentiers), les inlays core - ces pièces de métal qui servent à poser des couronnes sur les dents très abîmées - ou encore les couronnes transitoires, la pièce de résine qui sert à couvrir la dent en attendant la pose d’une couronne définitive. Tous ces soins représentent aujourd’hui près de 50% des actes pratiqués par les professionnels, rappelle le gouvernement.
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Pour comprendre l’intérêt de la réforme, un simple exemple suffit. La pose d’une couronne en métal recouverte de céramique coûte en moyenne 550 euros aujourd’hui. Une fois décomptés le remboursement de 75 euros de l’Assurance maladie, le ticket modérateur de 32 euros et le remboursement moyen des complémentaires, il reste au client à débourser 195 euros. Dès 2020, ce RAC sera nul, et le particulier ne paiera plus rien.
Un deuxième panier de soin a été créé, intégrant un RAC modéré pour le client. Il comprend notamment les bridges et couronnes céramo-métalliques posées sur les dents non visibles (comme les deuxièmes prémolaires ou les molaires) et permettra de bénéficier d’un RAC modéré, sans pour autant se voir appliquer un reste à charge zéro. Ce deuxième panier concernera 25% des actes. Le dernier panier de soin permettra de “choisir librement les techniques et les matériaux les plus sophistiqués”, avec aucun plafonnement de tarif. Ce dernier panier touchera ainsi 29% des actes pratiqués.
À l'ère du Big data et de l’intelligence artificielle, les chercheurs du Québec comme ceux du monde entier souhaitent plus que jamais avoir accès aux renseignements personnels de santé des citoyens afin de réaliser des études novatrices en se basant sur des données probantes.
Avoir accès aux données de santé est essentiel pour l’avancement des connaissances et pour le bien commun de notre société.
Or il n’est pas toujours facile de savoir qui a accès à quelles données (dossiers médicaux, hospitalisations, revenus), pour quelles raisons, ni comment celles-ci peuvent faire progresser la science et favoriser le bien commun.
Quand nos données sont comparées à une vraie mine d’or pouvant résoudre tous les maux de notre société, il y a probablement lieu de s’interroger, voire de s’inquiéter des motifs justifiant un engouement aussi important.
Un consentement difficile à obtenir
Au Québec, comme ailleurs dans le monde, les renseignements personnels de santé sont nécessaires pour la surveillance des maladies infectieuses, pour la gestion d’épisodes de soins ou encore pour le développement des connaissances. Lorsqu’il s’agit de recherche, les chercheurs doivent solliciter notre consentement libre et éclairé pour avoir accès à nos renseignements personnels, une étape primordiale qui témoigne du respect accordé aux participants. D’ailleurs, le respect de la personne (de son autonomie et de son autodétermination) constitue le premier des grands principes de l’éthique de la recherche.
Mais que se passe-t-il si vous êtes décédé ou que vous faites partie d’une population si imposante qu’il est impossible de solliciter votre consentement? Dans un tel contexte, le législateur a prévu des exceptions à l’obtention du consentement des personnes de manière à rendre possible la recherche. Par exemple, des instances légales comme la Commission d’accès à l’information du Québec ou le directeur des services professionnels d’un centre hospitalier peuvent, sans consentement, autoriser la communication de renseignements personnels à des fins de recherche.
Pour justifier cette brèche au principe éthique du respect de la personne, il faut démontrer la nécessité de réaliser une telle étude, dans l’intérêt du public, et promettre de protéger la confidentialité des renseignements recueillis. Il faut également conserver les données de manière sécuritaire pendant toute la durée de l’étude et les détruire à son aboutissement.
En cet ère des Facebook et Google, il devient de plus en plus difficile d’obtenir le consentement des personnes et d’imposer des conditions et des limites quant à la conservation des renseignements. La technologie permet désormais d’entreposer des tonnes de renseignements, de les croiser avec d’autres données et de les conserver pendant plusieurs années pour la recherche ou pour d’autres raisons (ex. gains financiers par des entreprises d’informatique, d’assurances ou pharmaceutiques).
Quel bien commun?
Ainsi, que présuppose cette quête de « bien commun »?
Pour les chercheurs du secteur public et des universités, où la recherche est valorisée, le bien commun vise notamment à favoriser le bien-être et la santé des citoyens. Il vise également le maintien d’une société libre et démocratique, où il y a un juste équilibre entre l’intérêt personnel et collectif, en permettant de concilier vie privée et recherche en santé publique.
Mais pour atteindre cet équilibre, des balises sont nécessaires, et face aux récentes dérives d'usages inappropriés des données par des entreprises privées (ex. Cambridge Analytica), la rhétorique aveugle de l’accès ubiquitaire, ou libre accès, aux données personnelles convient de moins en moins, plus particulièrement si la compréhension de la notion de bien commun n’est pas partagée socialement.
Pour mieux saisir l’importance des enjeux liés à la notion de bien commun, prenons l’exemple du dossier médical électronique au Québec, lequel contient plusieurs renseignements personnels de santé.
Ces données sont de plus en plus enregistrées dans les centres de recherche des établissements de santé avec l’autorisation du directeur des services professionnels, mais sans notre consentement. De même, les compagnie privées, qui emmagasinent ces renseignements sur leur serveurs pour les organismes publics, semblent s’en servir à d’autres fins.
Ces renseignements sont exploités pour la recherche et certains gestionnaires de données ne se gênent pas pour les offrir à d’autres chercheurs, les présenter en public (moyennant certains frais) lors de conférences scientifiques, au nom du bien commun.
Si vous faites partie des milliers de personnes qui n’ont jamais consenti à faire partie de ces banques de données publiques ou privées, vous aurez probablement envie d’affirmer haut et fort que vos renseignements de santé ne sont pas à vendre.
Cet exemple illustre qu’il est peut-être venu le temps d’ajouter quelques balises législatives aux lois en vigueur au Québec et ailleurs afin de mieux assurer la protection de la vie privée de la population. À priori, il semble urgent que nous puissions identifier qui (les chercheurs issus des secteurs publics ou privés ou les deux?) devrait avoir accès à nos données personnelles (de santé et d’autres formes) et, socialement, comment concevons-nous le bien commun?
Puisque la protection de la vie privée fait encore partie des valeurs fondamentales de notre société, toute dérogation au consentement de la personne devrait-elle se justifier par la démonstration d’un potentiel réel de contribution au bien commun ou sociétal? Devrions-nous exiger des redditions de compte et plus de transparence de la part de ceux qui détiennent tous ces renseignements en notre nom?
En l’absence d’information facilement accessible à propos des détenteurs de nos renseignements, de qui y a accès et pour quelles raisons et quelles seront les retombées positives attendues pour la société, il semble que ce proverbe africain d’auteur inconnu soit pertinent : « Ce que tu peux faire pour moi, sans moi, tu le fais contre moi ».
La technologie ne cesse d’évoluer pour nous rendre la vie toujours « plus facile », plus efficace et, souvent, plus sédentaire. Tout cela a un impact sur notre corps et, en particulier, sur nos os.
La perte de solidité osseuse est l’un des risques liés à la sédentarité les moins évoqués. Pourtant, c’est sans doute l’un des plus importants. En effet, une femme sur trois et un homme sur cinq risque d’être un jour victime de fractures liées à l’ostéoporose. Il existe notamment une relation directe entre le manque d’œstrogènes après la ménopause et le développement de l’ostéoporose.
Nos sociétés sont plus sédentaires que jamais. L’utilisation de moyens de transport motorisés, de vélos à assistance électrique, ou le fait de commander notre épicerie hebdomadaire en ligne et de se la faire confortablement livrer à domicile sont autant d’obstacles au maintien d’une activité physique. Les enfants, en particulier, sont moins actifs – les jeux vidéo remplacent les jeux en plein air à un moment crucial de leur développement, alors que l’exercice (surtout les sauts) peut, en six mois, optimiser les gains de solidité osseuse jusqu’à 5,5 %.
La recherche démontre que ce que l’on appelle les « souvenirs épigénétiques » pourraient peut-être se transmettre de génération en génération. Ce qui signifie que notre mode de vie actuel pourrait influencer l’expression des gènes des générations futures. Si ces tendances sédentaires se poursuivent, les humains risquent de devenir plus fragiles et plus dépendants. Ils auraient de ce fait besoin d’un soutien accru de la part de services de santé déjà surchargés.
Notre squelette joue plusieurs rôles : il soutient notre corps, fournit des points d’attache pour les muscles, les tendons et les ligaments qui lui permettent de bouger, et stocke des minéraux comme le calcium et le phosphore. Cependant, lorsque les forces et les exigences externes qui s’exercent sur notre corps disparaissent, nos muscles se dégradent, et nos os deviennent plus légers, moins denses et moins « utiles », ce qui augmente le risque d’ostéoporose et de fracture.
Passer un mois au lit peut par exemple se traduire par une perte d’environ 3 % de l’os cortical de la jambe. Lors d’une mission typique de 120 à 180 jours dans l’espace, les os des astronautes peuvent perdre plus de 10 % de leur solidité. Ceci est dû à l’absence de charge sur leur squelette dans un environnement en microgravité.
Les recherches que nous menons révèlent que, chez les adultes d’âge mûr, la sédentarité est impliquée dans le risque de réduction de la solidité osseuse. La réduction de l’activité physique qui survient après la retraite et le fait de rester assis durant des périodes prolongées, en sont les principaux facteurs responsables, car ils éliminent les stimuli fonctionnels reçus par les os. C’est également le cas lorsque nous laissons la robotique et les machines prendre en charge les tâches que nous avions l’habitude de faire par nous-mêmes.
Lorsque l’os est « chargé », c’est-à-dire soumis à diverses forces, il réagit en devenant plus fort. Ceci a été attesté par de nombreuses études portant sur les conséquences d’exercices physiques. Autres preuves : des recherches ont démontré que la résistance osseuse d’athlètes pratiquant des sports « d’impact » – tels que le football, le hockey et la course – est de 20 à 30 % supérieure à celle de non-athlètes.
L’analyse d’os anciens, vieux de centaines ou de milliers d’années, suggère non seulement que notre squelette est aujourd’hui plus fragile que celui de nos ancêtres, mais aussi que ces différences sont devenues plus prononcées à partir du moment où les humains ont commencé à cultiver leur nourriture, en domestiquant animaux et plantes.
Avant cette époque, les humains se nourrissaient de plantes sauvages et chassaient les animaux. Ils étaient beaucoup plus actifs que leurs descendants fermiers, mangeaient de la viande plus maigre et passaient le plus clair de leur temps « en mouvement ». Des recherches ont démontré que leur masse osseuse était alors environ 20 % plus importante. Des coupes transversales ont révélé que l’avènement de l’agriculture a également eu pour conséquences une diminution de la taille de l’os de la jambe et des changements dans sa forme. Ces modifications sont le reflet des changements de charge sur le squelette qui ont résulté de la transformation des activités des individus.
La science suggère également que la résistance mécanique osseuse des bras des femmes préhistoriques du Néolithique (environ 6000 – 2200 avant notre ère), de l’Âge du bronze (environ 2200 – 800 avant notre ère) et de l’Âge du fer (environ 800 avant notre ère – fin du premier siècle de notre ère) était environ 5 à 10 % plus élevée que celle des athlètes féminines modernes, ce qui indique une importante utilisation de leurs bras durant des activités spécifiques. Ce constat suggère que les êtres humains modernes ne sont pas à l’optimum de leur potentiel de résistance osseuse.
Des exercices simples et des modifications de style de vie destinés à mimer les activités d’un chasseur-cueilleur permettent de renforcer les os. Les exercices fractionnés et les sports nécessitant des sprints rapides, comme le football, peuvent y aider, tout comme l’haltérophilie. Mais il n’est pas forcément nécessaire de se rendre à la salle de sport pour y parvenir.
Des modifications d’habitudes simples peuvent faire l’affaire : l’utilisation d’un sac à dos durant les promenades ou le shopping peut par exemple augmenter la charge sur la colonne vertébrale. Faites vos courses vous-même le plus souvent possible, portez vos sacs à provisions afin de charger les muscles de vos bras et de votre dos – ainsi que, indirectement, vos jambes (et donc tous les os connexes).
Si vous avez un chien, marchez avec lui plus souvent et sur de plus longues distances. Garez votre voiture plus loin de votre travail ou du centre commercial, marchez régulièrement durant vos pauses, au travail et à la maison, organisez des randonnées ou pratiquez la marche « sociale », en famille et entre amis. Essayez d’utiliser les escaliers plutôt que les escalators ou les ascenseurs, et tâchez de monter les marches deux à deux, pour faire travailler vos grands glutéaux et vos quadriceps tout en chargeant les os situés à l’articulation de vos hanches.
Jardiner régulièrement, entretenir un potager ou un jardin communautaire peut procurer des avantages similaires, tout comme la pratique vigoureuse des travaux ménagers. Et si vous avez un poêle à bois, le fait de couper vos propres bûches imite en quelque sorte la façon dont nos ancêtres préparaient les carcasses des animaux qu’ils tuaient, ainsi que les matériaux de construction qu’ils utilisaient pour leurs abris.
Ces petits changements peuvent aider à renforcer la solidité des os, ce qui est d’une importance vitale. En effet, on estimait en 2010 que 158 millions de personnes âgées de 50 ans et plus présentaient un risque élevé de fracture ostéoporotique. Ce chiffre devrait doubler d’ici à 2040. Si l’allongement de l’espérance de vie peut expliquer partiellement cette situation, une composante importante du problème réside dans des habitudes de vie défavorables à la solidité et à la bonne santé des os.
Attendu depuis près de 15 ans, le dossier médical partagé (DMP), sorte de carnet de santé numérique, pourrait bientôt devenir une réalité pour tous les Français, la ministre de la Santé Agnès Buzyn devant annoncer mardi sa généralisation.
Lundi, elle a invité "tous les Français" à "se faire ouvrir" un DMP, soit sur internet, soit chez leur pharmacien, vantant un outil permettant des "gains de temps, peut-être des économies" en rationalisant les soins, mais "avant tout un outil de partage d'information pour faire de la meilleure médecine".
Le directeur général de l'Assurance maladie, Nicolas Revel, et le président de France Assos Santé, qui regroupe 80 associations de patients, participeront au "lancement officiel" de la nouvelle version de cet outil présenté dès 2004 par Philippe Douste Blazy, l'un des prédécesseurs de Mme Buzyn.
Mais les curieux peuvent d'ores et déjà se rendre sur le site dmp.fr, qui permet à tous les volontaires de créer leur carnet en ligne, et télécharger l'application mobile dédiée.
"Gratuit, confidentiel et sécurisé", le DMP "conserve précieusement" les informations de santé du patient, libre de les partager avec son médecin traitant et "tous les professionnels de santé" de son parcours, explique l'Assurance maladie, chargée de la nouvelle mouture, testée depuis 2016 dans neuf départements.
D'après elle, "le DMP est le seul service" qui permette de "retrouver dans un même endroit" son historique de soins des 24 derniers mois, ses antécédents médicaux (pathologie, allergies...), ses résultats d'examens (radio, analyses biologiques...), les comptes-rendus d'hospitalisation ou encore les coordonnées des proches à prévenir en cas d'urgence.
De quoi satisfaire Fabienne, 57 ans, dont l'allergie aux sulfamides (antibiotique) a failli lui coûter la vie il y a quelques années, après une opération. "Je savais que j'étais allergique à un médicament mais ne me souvenais plus lequel, alors l'anesthésiste a supposé qu'il s'agissait de la pénicilline".
Eviter ce type d'incident, mais aussi les interactions médicamenteuses dangereuses ou les actes redondants et inutiles est la vocation du DMP, également censé favoriser la coopération entre les professionnels de santé. Il est de ce fait particulièrement recommandé aux personnes atteintes de pathologies chroniques ou aux femmes enceintes.
"pas obligatoire"
Le DMP est tombé dans le giron de l'Assurance maladie en 2016, en vertu de la loi santé de Marisol Touraine, soucieuse de refonder un dispositif au point mort malgré son coût, d'"au moins 210 millions d'euros" entre 2004 et fin 2011, selon la Cour des comptes...
Bien loin des milliards d'euros d'économies visés par M. Douste-Blazy.
La première phase de développement a déjà permis de créer 550.000 DMP en 18 mois, jusqu'à mai 2018. En y ajoutant ceux de la décennie précédente, "plus de 1,2 million de DMP" étaient ouverts au début de l'été, selon l'Assurance maladie
C'est encore loin de l'"objectif de 40 millions de DMP ouverts d'ici à 5 ans" inscrit dans un accord entre l'Assurance maladie et l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS).
Mais plusieurs innovations devraient ôter certains freins, notamment chez les professionnels de santé, qui ont boudé la précédente version, pas assez ergonomique, trop chronophage.
Les patients pourront cette fois ouvrir eux-même leur dossier en ligne ou auprès des agents des caisses d'assurance maladie, en plus des établissements de santé et des professionnels, pour lesquels l'Assurance maladie pourrait négocier "des mécanismes d'incitation" financière, comme elle l'a déjà fait avec les pharmaciens, qui toucheront un euro par DMP ouvert.
En outre, c'est l'Assurance maladie qui injectera automatiquement dans le DMP "l'historique des remboursements" des actes et des médicaments sur les deux dernières années, alors que les précédents DMP étaient plutôt vides.
Côté patient, le DMP "n'est pas obligatoire et n'a aucun impact sur (les) remboursements", peut-on lire sur le site dmp.fr.
"Seul" le médecin traitant "peut accéder à l'ensemble des informations", le patient pouvant bloquer les professionnels de son choix, ajouter ou masquer certains documents, ou tout bonnement supprimer son DMP, dont "les données seront conservées pendant 10 ans".
Reste à voir si les hôpitaux et les cabinets médicaux disposeront de logiciels capables d'intégrer facilement des documents au DMP, et comment la protection du secret médical sera garantie.
Beaucoup. Et ça, certains patrons l’ont bien compris et s’en servent pour manipuler leurs clients.
Un soir vous entrez dans un restaurant... En ouvrant la porte, vous êtes frappé.e par le bruit, vous restez mais vous n'appréciez pas votre dîner, vous forcez la voix, la discussion est difficile.
Ce n'est pas vous, c'est que le bruit change l'expérience de votre repas et le goût des aliments dans votre assiette.
Dans le 4e épisode du podcast Plan Culinaire, que je co-présente avec la journaliste Nora Bouazzouni, nous racontons comment nous avons découvert que l'ouïe influence énormément notre perception du goût. C'est le spécialiste mondial de la question, Charles Spence, professeur et docteur en psychologie expérimentale à Oxford, qui nous a permis de réaliser que le bruit pouvait modifier du tout au tout notre expérience gustative. Avec son équipe, ils ont en effet mené une étude sur 34 sujets pour voir si leur goût changeait de manière similaire quand on leur jouait certaines sonorités. Il explique en effet:
"Quand le son, la musique ou les conversations deviennent trop bruyantes, on peut parler de quelque chose de gênant. Et ce bruit de fond bloque nos capacités gustatives. C'est pour cette raison qu'on a tendance à rajouter du sucre ou bien du sel dans ce qu'on mange pour compenser l'effet de ces bruits de fond. Notre goût est donc diminué lorsque notre environnement est trop bruyant."
C'est pour ça que vous mettez beaucoup plus de sel de céleri dans votre jus de tomate quand vous prenez l'avion ou que vos frites ont l'air plus salées quand vous les mangez chez vous et pas dans un McDo bruyant.
Avec son équipe de recherches à Oxford, ils ont en effet identifié des musiques qui modifient véritablement le goût de ce que l'on mange. Certains sons vont rendre les aliments plus sucrés, d'autres plus salés, une musique qui fait ressortir l'amertume, une pour le crémeux et enfin une dernière qui rend tout plus épicé.
On ne sait pas vous mais on a été frappées de voir à quelle vitesse le goût peut changer en fonction de ce qu'on entend. Et ce qui est tout aussi étonnant, c'est que la musique peut non seulement changer notre goût, mais aussi notre comportement quand on mange. Charles Spence souligne qu'il faut aussi prendre en compte le rythme:
"ll faut également penser au tempo de la musique qui passe. Des recherches ont montré que plus il est rapide, plus il y a de battements par minutes, et plus on a tendance à boire et manger vite. On adapte en quelque sorte notre comportement au tempo."
Et ça, certains patrons l'ont bien compris et s'en servent pour manipuler leurs clients. C'est notamment le cas de la chaîne de fast-food américaine Chipotle, qui a plusieurs restaus en Ile-de-France, continue Charles Spence:
"Cela devient très intéressant lorsque l'on se penche sur les chaînes de restaurants en Amérique du Nord, par exemple avec Chipotle. Ils ont presque 1500 restaurants et ils choisissent avec soin la musique.(...) Et ils changent délibérément le tempo de la musique dans tous les restaurants, en mettant plus vite quand la clientèle est nombreuse, pour l'encourager à venir, manger vite et partir, et ils ralentissent le rythme quand il y a moins de monde. Ils se servent du son pour influencer les comportements".
Prise de poids, obésité, hypertension, diabète…
Sept de ces études étaient des essais randomisés contrôlés (le mètre étalon de la recherche clinique) et incluaient 1.003 personnes suivies pendant en moyenne six mois. L'équipe a constaté que les essais cliniques ne montraient pas de bénéfice clair ou d'effet significatif des édulcorants sur la perte de poids, alors qu'ils sont généralement promus dans ce but.
En outre, les études observationnelles plus longues incluses dans cette méta-étude témoignaient également d'un lien entre la consommation d'édulcorants artificiels et un risque relativement plus élevé de prise de poids, d'obésité, d'hypertension, de diabète, de maladies cardiaques et d'autres problèmes de santé.
Voir aussi :Les perturbateurs endocriniens impliqués dans le diabète et l’obésité
« Il convient de rester prudent tant que les effets des édulcorants artificiels à long terme sur la santé ne sont pas complètement connus », explique Meghan Azad, auteure principale de l'étude, dont l'équipe au Children's Hospital Research Institute of Manitoba est également en train d'étudier les effets de la consommation d'édulcorants artificiels pendant la grossesse sur la prise de poids, le métabolisme et la flore intestinale de l'enfant.
« Étant donné l'usage répandu et croissant des édulcorants artificiels et l'épidémie actuelle d'obésité et de maladies associées, des recherches supplémentaires sont nécessaires afin de déterminer les risques et les bénéfices à long terme de ces produits », a-t-elle conclu.
Entre un manque de sommeil et un syndrome dépressif, la lumière artificielle a un impact important sur la santé.
SANTÉ - Depuis le 1er juillet, les enseignes commerciales doivent être plongées dans le noir entre 1 heure et 6 heures du matin. La raison? La pollution lumineuse. Vous savez, toutes les sources d'éclairage qui dérangent l'obscurité de la nuit, mais qui perturbent aussi votre sommeil.
Une réalité inquiétante puisque que 83 % de la population mondiale vit sous un ciel altéré par les différents types d'éclairages publics, selon l'étude publiée dans la revue Science Advances en juin, "Un nouvel atlas mondial de la luminosité artificielle du ciel nocturne". En effet, seulement 40 % des Européens peuvent admirer la Voie lactée aujourd'hui.
En plus d'être un problème économique et écologique, la pollution lumineuse s'avère dangereuse pour la santé. Comme l'explique le docteur Marc Rey, responsable du Centre du sommeil à l'Hôpital de la Timone à Marseille, au HuffPost, "elle peut être responsable d'une dépression, d'une prise de poids ou d'une perte de mémoire".
Tout repose sur le sommeil
Les troubles évoqués par le docteur Marc Rey, auteur du livre "Quand le sommeil nous éveille", sont caractéristiques d'un manque de sommeil évident. Les lumières artificielles altèrent notre horloge biologique. L'hormone sécrétée quand il fait nuit, la mélatonine, va être la principale victime de la pollution lumineuse. Sa sécrétion s'arrête quand le jour se lève et donc quand le ciel est bleu.
Cette lumière émise par le soleil est aussi diffusée par les lampes à LED et les écrans. C'est ce que l'on appelle la lumière bleue, et qui recrée en quelque sorte l'effet de la lumière du jour.
Ainsi, si vous regardez un film ou une série sur votre ordinateur le soir, le cerveau comprend qu'il est temps de se lever, à cause de la lumière bleue. Elle envoie un faux signal à la mélatonine. Votre endormissement va donc être retardé. Les adolescents sont encore plus touchés, car leur hormone du sommeil se manifeste de manière très lente lors de la puberté.
Pourquoi est-ce problématique? Le lendemain, vous allez vous retrouver en privation de sommeil, comme le prouve une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Science en décembre 2014. Une baisse d'énergie se manifestera, tout comme d'autres effets négatifs.
De fait, une dépression peut être causée par le fort déséquilibre que subit le système hormonal. Ce même dérèglement peut entraîner des pertes de mémoire et de l'attention. L'appétit augmente considérablement, ce qui peut provoquer une prise de poids. C'est pour cette raison qu'il y a "plus d'obèses chez les gens qui travaillent la nuit que chez ceux qui travaillent le jour", affirme le spécialiste.
Est-ce une fatalité ?
En soi, non. Il est possible d'adopter quelques habitudes pour limiter les effets de la pollution lumineuse. L'une d'entre elles est d'activer l'option "filtre de lumière bleue" ou une application qui possède la même fonction sur votre smartphone ou iPhone, comme Twilight. Des outils qu'a recommandés le chronobiologiste de l'Inserm, Claude Gronfier, en 2016. Mais, attention: pour l'instant, aucune étude n'a été menée sur l'efficacité de ces options.
Il existe également des lunettes filtrantes, correctrices ou non, que l'on peut se procurer chez un opticien. Le seul bémol est le reflet violet qui apparaît dans les verres lorsque vous les portez.
Mais, idéalement, il faudrait arrêter de regarder les écrans une heure avant de se coucher, selon le chef du Centre du Sommeil. "Vous pouvez également porter un masque de sommeil pour bloquer les éclairages extérieurs", conseille le docteur Marc Rey.
"La télévision représente une nuisance visuelle et sonore", insiste Marc Rey. Il recommande alors de s'asseoir sur une chaise. Ainsi, dès que vous vous endormirez, vous tomberez littéralement de fatigue et le choc vous réveillera. Autre technique, moins douloureuse cette fois, prévoir une alarme pour que l'appareil électronique en question s'éteigne tout seul à une certaine heure.
Évidemment, ces astuces sont difficiles à transposer pour les personnes qui exercent un travail de nuit. Pour elles, la solution est en partie entre les mains des gestionnaires de lampadaires. Sauf que, en accord avec la législation européenne qui interdit les ampoules halogènes à partir du 1er septembre 2018, de plus en plus d'éclairages à LED sont introduits... la lumière bleue avec. Cette dernière crée certes une luminosité plus confortable pour l'œil humain, mais elle n'est en rien une réponse au dérèglement hormonal que peuvent subir les travailleurs de nuit.
Le vrai problème, selon le docteur, c'est que "nos rythmes sociaux ne sont pas en phase avec nos rythmes biologiques". Le corps humain est conçu pour dormir plus longtemps l'hiver. Pourtant, c'est la période où les gens travaillent le plus. La nuit tombe plus tôt. Donc, nous somme exposés plus longtemps à la pollution lumineuse. Le cerveau humain n'a donc pas le temps de récupérer et s'épuise progressivement.
La surhydratation est un risque moins connu mais qui peut s'avérer mortel. Que se passe-t-il dans notre corps lorsque nous ingérons une trop grande quantité d'eau ?
Atlantico : S'il est bien connu que s'hydrater pendant les périodes de forte chaleur est important, la surhydratation est un risque moins connu mais qui peut s'avérer mortel. Au cours des quatre dernières années, deux footballeurs lycéens en sont morts durant le mois d'août. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste une surhydratation ? Que se passe-t-il dans notre corps lorsque nous ingérons une trop grande quantité d'eau ?
Le principe de l'homéostasie et ses mises en défaut
Stéphane Gayet : L'homéostasie de notre corps (c'est son maintien dans un état permanent d'équilibre physiologique) est réalisée au prix d'importantes dépenses énergétiques. Ce qui signifie que rester en vie et en bonne santé nécessite un travail cellulaire et tissulaire de tous les instants. Cet équilibre est constamment menacé et les trillions de réactions biochimiques qui s'effectuent en permanence dans notre corps œuvrent en silence afin de le maintenir. Il arrive cependant que des circonstances trop violentes parviennent à mettre en défaut cette hémostasie.
C'est ce qui se produit en cas d'intoxication sévère, de traumatisme grave, de maladie infectieuse généralisé… A chaque fois, il existe une possibilité au moins théorique d'évolution mortelle.
A propos des intoxications, tous les éléments qui sont indispensables à notre vie peuvent aussi nous tuer quand ils sont apportés en quantité massive. Chacun sait bien que l'eau, le glucose (sucre simple) et l'oxygène sont nécessaires à la vie des êtres aérobies que nous sommes. Or, leur excès peut se montrer mortel. Pour désigner l'excès de quelque chose en médecine, on a l'habitude d'employer le préfixe "hyper". On parle d'hypertension artérielle (pression excessive et dangereuse), d'hypersomnie (tendance à s'endormir dans la journée), d'hypercoagulabilité (le sang forme trop facilement des thromboses ou "caillots"), d'hyper-sensibilité (terme proche de celui d'allergie), d'hyperglycémie (trop de glucose dans le sang en cas de diabète déséquilibré), d'hyperoxie (excès d'oxygène, lors d'un accident de plongée sous-marine par exemple), ou encore d'hyperhydratation (excès d'eau dans le corps ).
Dans quelles circonstances survient une hyperhydratation ?
En règle générale, une hyperhydratation ne survient pas spontanément. Elle est la résultante de plusieurs erreurs. Il peut arriver qu'elle soit iatrogénique (liée aux soins), chez un malade dans un état très grave et pour lequel des erreurs ont été commises lors de la réanimation hydroélectrolytique. Mais dans ce cas, il est habituel que l'on s'en rende compte à temps et que l'on parvienne à la corriger. En revanche, lorsqu'une hyperhydratation est consécutive à un excès d'ingestion d'eau, elle survient en dehors de tout milieu de soins et son évolution à court terme peut se montrer fatale. L'erreur en cas d'ingestion massive d'eau est double, liée pour partie à la composition de l'eau ingérée, pour partie au volume d'eau ingéré.
La composition de l'eau que nous buvons est déterminante
La composition de l'eau est l'aspect le plus important. Quand on parle d'eau de boisson, on utilise une formule abrégée. Car ce n'est pas seulement d'eau dont nous avons besoin, c'est d'eau et de sels minéraux : cela change tout. L'eau du réseau de distribution (eau appelée couramment "eau du robinet") est en France l'objet de traitements complexes. Car les eaux usées sont tellement polluées que leur traitement dans les stations d'épuration se doit d'être à un haut niveau de performance, étant donné les exigences élevées du décret portant sur les eaux destinées à la consommation humaine (eau dite "potable" : décret n° 2001-1220 du 20 décembre 2001, modifié par le décret n° 2007-49 du 11 janvier 2007). Fournir une eau dite "potable" est un peu devenu aujourd'hui la quadrature du cercle. Le résultat est qu'un grand nombre d'entre nous reçoit une eau chlorée (à cause des exigences microbiennes) et bien pauvre en sels minéraux. Si, comme cela est conseillé, nous mangeons beaucoup de légumes et de fruits, leur apport de sels minéraux compense la pauvreté de l'eau du réseau. Mais si nous buvons une grande quantité d'eau faiblement minéralisée et sans compléments en sels minéraux, nous pouvons nuire à notre santé, plus ou moins gravement.
Pourquoi avons-nous besoin de sels minéraux en plus d'eau ?
L'eau (H2O) est un fluide simple, un solvant neutre. Elle est partout dans notre corps et se déplace en permanence. Elle suit les mouvements des ions sodium (Na+). Nous perdons tous les jours de l'eau par notre urine, nos matières fécales, notre expiration ainsi que par notre transpiration. L'eau de notre urine sert à véhiculer les déchets, l'eau de nos matières fécales sert à leur éviter d'être trop dures et impossibles à éliminer, l'eau de notre expiration contribue à humidifier nos voies aériennes et celle de notre transpiration intervient dans la régulation thermique (l'évaporation de la sueur entraîne un refroidissement de la peau). Il faut donc compenser chaque jour cette perte d'eau qui s'accompagne obligatoirement d'une perte de sels minéraux et notamment de sodium (sel) qui est l'ion essentiel du métabolisme de l'eau avec l'ion chlorure (Cl-) et l'ion potassium (K+). Une personne qui ne boirait que de l'eau pure (H20 sans aucun sel minéral : eau distillée) et sans autre apport de sels minéraux deviendrait rapidement et gravement malade, jusqu'à en mourir.
En cas de forte chaleur, nous perdons par notre sudation de l'eau ainsi que des ions Na+ et Cl-, en plus d'autres sels minéraux. Il est donc indispensable de compenser à la fois la perte d'eau et celle de chlorure de sodium (Na+ Cl- ou NaCl ou sel ordinaire).
En quoi consiste une hyperhydratation ?
Une hyperhydratation est une intoxication par l'eau pure (H2O). Un apport massif d'eau pure ou en réalité très pauvre en chlorure de sodium entraîne une dilution du chlorure de sodium (sel indispensable à la vie) qui se trouve déjà dans le compartiment liquidien extracellulaire de l'organisme (le sang, la lymphe, les sérosités et les liquides interstitiels dans lesquels les cellules baignent). Cette dilution du chlorure de sodium dans le compartiment liquidien extra-cellulaire se traduit par une baisse de la concentration en ions sodium, notamment dans le sang ou plutôt le sérum (hyponatrémie). Nous savons que l'eau suit les ions sodium (Na+). Spontanément, au travers d'une membrane dite semi-perméable, comme la membrane des cellules (membrane plasmique), l'eau diffuse de façon à équilibrer les concentrations en Na+ de part et d'autre : elle diffuse du compartiment le moins concentré en sodium vers celui qui est le plus concentré en sodium. Une hyponatrémie provoque de ce fait un passage massif d'eau vers le compartiment hydrique intracellulaire et les cellules se trouvent donc inondées d'eau pure (H2O) : c'est une hyperhydratation intracellulaire, c'est elle qui fait toute la gravité de cet accident métabolique. Les cellules gonflées d'eau souffrent et finissent par mourir si elles sont fragiles (cellules cérébrales notamment).
Atlantico : Quels sont les signes avant-coureurs d'une surhydratation ? Comment l'anticiper ?
Les principaux signes et symptômes sont ceux d'une souffrance cérébrale par œdème des cellules nerveuses (gonflement des neurones) : nausées et parfois vomissements, troubles de l'équilibre, mal de tête (céphalées), ralentissement psychique, troubles mnésiques (de la mémoire), asthénie (fatigue), dégoût de l'eau, absence d'appétit et crampes musculaires.
A un stade de plus, apparaissent des convulsions et un coma (perte de connaissance).
Les reins, qui en principe assurent la régulation de la concentration en ions sodium et donc de la teneur en eau de l'organisme, voient leur capacité régulatrice dépassée lorsqu'il existe une ingestion massive d'eau sans sel.
Ils ne suffisent pas à corriger le trouble métabolique.
Il est essentiel d'avoir à l'esprit le volume d'eau approximatif que l'on absorbe dans la demi-journée. Quand il est manifestement excessif (deux litres et plus dans une demi-journée) et que surviennent une fatigue anormale, des nausées, des céphalées, un ralentissement de la pensée, des troubles de l'équilibre et des crampes, il faut penser à une intoxication par l'eau. La mesure salvatrice consiste à absorber une grande quantité de chlorure de sodium (sel de cuisine) dilué dans très peu d'eau. C'est la mesure que l'on met en œuvre en réanimation, cependant par voie veineuse (on utilise du sérum salé hypertonique à 3 %). Mais surtout pas de diurétique qui aggrave le manque de sel. Il faut évidemment être préventif : boire de l'eau bien minéralisée, ainsi que des fruits et protéines (ces dernières se transforment en peptides qui, une fois dans le compartiment extracellulaire, limitent, grâce à leur pouvoir osmotique, le passage d'eau vers l'intérieur des cellules).
Atlantico : Dès lors, en période de forte chaleur et durant une pratique sportive, quelle attitude adopter ? Comment s'hydrater sans risque ?
Il est important de connaître le risque d'intoxication par l'eau. Cela se voit également dans certains troubles comportementaux (la potomanie qui consiste à boire énormément d'eau et la polydipsie psychiatrique, observée lors de certaines formes de schizophrénie).
Ce qu'il faut retenir, c'est que l'ingestion d'eau sans sel est dangereuse. Il est utile de boire en cas de forte chaleur une eau riche en chlorure de sodium (comme les différentes eaux minérales de : Vals, Parot, Rozana, Saint-Diéry, Sainte-Marguerite, Arvie, Volvic, Cilaos…).
La peur de consommer trop de sel n'est pas fondée quand il faut chaud : au contraire, c'est une nécessité. Les Touaregs et les autres peuples du désert le savent bien : ils consomment suffisamment de sel (chlorure de sodium), car c'est indispensable pour pouvoir lutter contre la déshydratation ainsi qu'éviter l'hyperhydratation. Le sel permet de maintenir au maximum l'eau dans le compartiment extracellulaire.
Sauf exception, on ne meurt pas d'une poussée hypertensive (excès éventuel d'ingestion de sel), mais on peut mourir d'un manque de sel. Ainsi, lorsqu'il fait très chaud, il est préférable d'ingérer trop de sel que pas assez.
L'apport de chlorure de sodium peut également provenir des légumes et des fruits, ainsi que des produits carnés qui de plus apportent des protides contribuant à freiner le passage d'eau vers l'intérieur des cellules (pression osmotique du compartiment extracellulaire permettant d'y retenir l'eau).
Il faut également, c'est évident, rester raisonnable dans sa consommation d'eau : boire de l'eau en quantité suffisante pour un sportif ne signifie pas se gaver d'eau. Une sudation très importante survenant lors d'un effort physique sportif ne justifie pas de boire un litre et demi d'eau. La sueur perdue pendant un violent effort dépasse rarement un demi-litre et c'est déjà un volume important. On peut aussi se faire une idée de son besoin en eau en observant la concentration de son urine. Mais comme en toute chose, il faut rester raisonnable, c'est tout.
La chaleur, le soleil, l'absence de vent signent le retour de la pollution à l'ozone dans plusieurs régions et agglomérations françaises. Ce gaz que l'on retrouve typiquement au moment des canicules est irritant et toxique pour l'Homme.
Soleil, chaleur, absence de vent... et voilà le retour des épisodes de pollution à l'ozone, polluant typique des canicules dont la concentration peut être toxique pour l'Homme et l'environnement. Il ne faut pas confondre l'ozone stratosphérique, la fameuse couche d'ozone qui protège la Terre des rayonnements ultraviolets du soleil, et l'ozone que l'on respire et qui devient toxique lorsque sa concentration augmente.
Cet ozone des basses couches de l'atmosphère est un polluant dit secondaire car il n'est pas directement rejeté par une activité. Il est issu de réactions chimiques, sous l'effet du soleil, impliquant des polluants présents dans l'air, comme les oxydes d'azote, émis principalement par le trafic routier, et les composés organiques volatils (hydrocarbures, solvants...) rejetés par l'industrie. Il pose surtout problème en été, en période de fort ensoleillement et s'il n'y a pas de vent pour le disperser. Il peut être transporté sur de longues distances.
Le nombre et l'intensité des pointes de pollution ont diminué ces dernières années, notamment grâce à la réduction des émissions des précurseurs. « On parle d'une baisse de 10 % de l'amplitude des pics depuis le début des années 2000 », indique à l'AFP Augustin Colette, spécialiste de la modélisation de la qualité de l'air à l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris).
Cette baisse n'est « pas encore satisfaisante », note-t-il, et elle risque d'être annulée par le réchauffement appelé à multiplier les canicules. On observe dans le même temps une relative stagnation de la moyenne annuelle, voire une augmentation, ajoute le scientifique, qui évoque une hausse de 5 % des moyennes annuelles sur la période 2000-2010.
Un polluant de l’air toxique pour l’Homme et l’environnement
Contrairement à d'autres polluants de l'air, il n'existe pas de valeur limite légale pour l'ozone en Europe, mais une valeur cible de 120 microgrammes/m3 en moyenne sur huit heures. Pour la protection de la santé à long terme, cette valeur ne doit pas être dépassée plus de 25 jours par an, en moyenne sur trois ans. Mais sur la période 2014-2016, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur sont au-delà, avec parfois entre 40 et 50 jours de dépassement, selon le ministère de la Transition écologique. Il existe d'autre part en France une procédure d'information des populations au-delà de 180 microgrammes/m3 en moyenne horaire et d'alerte au-delà de 240.
Le saviez-vous ?
L'ozone (O3) est un gaz irritant qui pénètre facilement jusqu'aux voies respiratoires les plus fines. Il peut provoquer des irritations des yeux, du nez et de la gorge, de la toux, des essoufflements..., en particulier chez les personnes les plus sensibles (personnes âgées, asthmatiques, jeunes enfants).
Il faut distinguer pics de pollution et exposition chronique à des niveaux de concentration élevés qui ne dépassent pas nécessairement les valeurs cibles. Ainsi, des concentrations journalières élevées d'ozone sont associées à une augmentation de crises d'asthme, d'admissions hospitalières pour causes respiratoires et cardiovasculaires, d'après Santé Publique France. Selon une étude publiée en 2016 par cette agence, « l'exposition chronique à l'ozone serait responsable de près de 500 décès pour causes respiratoires chaque année » en France. Moins que les 48.000 décès annuels attribués aux particules fines (PM 2,5), autre polluant de l'air. Concernant cette fois les pics de pollution, une autre étude de la même agence portant sur neuf grandes villes a conclu que pendant la canicule de 2003, l'ozone aurait été responsable de 380 décès prématurés (dont 228 à Paris) entre le 3 et le 17 août.
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L'exposition chronique à l'ozone serait responsable de près de 500 décès pour causes respiratoires chaque année
À des taux élevés, ce gaz réduit la capacité des végétaux à assurer la photosynthèse. « Des niveaux élevés d'O3 causent des dommages aux cellules des plantes, altérant leur reproduction et leur croissance, réduisant ainsi la production des récoltes agricoles, la croissance de la forêt et la biodiversité », souligne l'Agence européenne pour l'environnement (AEE).
À la différence de l'ozone, les particules, matières microscopiques en suspension dans l'air, proviennent directement des combustions industrielles et domestiques et des transports (diesel) notamment. Les épisodes de pollution aux particules ont lieu essentiellement en hiver. Les organismes de surveillance de la qualité de l'air mesurent également les dioxydes d'azote (NO2) ou de soufre (SO2).
Ce qu'il faut retenir
Les épisodes de fortes chaleurs s’accompagnent souvent de pollutions à l’ozone.
Ce gaz provient de réactions chimiques qui touchent d’autres polluants atmosphériques.
Toxique pour l’Homme, ce gaz serait à l’origine de 500 décès chaque année en France.
«–Salut Mamie!
–Bonjour Madame.
–Tu vas bien?
–Il fait beau, c'est gentil à vous d'être venue.»
Cette conversation se répète, inlassablement, chaque dimanche consacré à visiter la grand-mère dans son Ehpad normand.
Ils sont nombreux, les petits-enfants à avoir déjà vécu ce type de conversation. Dans le monde, cinquante millions de personnes vivent avec une démence, Alzheimer dans un peu plus de la moitié des cas. La plupart sont des femmes, plus de 60% des malades en France.
Selon une étude américaine, les femmes de plus de 60 ans ont deux fois plus de chance de développer Alzheimer plutôt qu'un cancer du sein. En France, Alzheimer est la quatrième cause de décès.
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Les facteurs de risques féminins
L'âge est la cause de la plupart des disparités entre les sexes face à la maladie. En vieillissant, les chances de développer Alzheimer augmentent, or les femmes vivent plus longtemps que les hommes –six ans de plus en moyenne en France.
Cependant, des recherches récentes montrent qu'Alzheimer n'est pas inévitable même en vieillissant. Au Royaume-Uni, les nouveaux cas ont diminué de 20% depuis vingt ans, majoritairement chez les hommes de plus de 65 ans comme le suggèrent deux études. Cela pourrait être dû aux campagnes de prévention contre le tabac et les problèmes cardiaques, tous deux étant des facteurs aggravants d'Alzheimer.
D'autres facteurs de risque affectent plus les femmes que les hommes. Par exemple, la dépression dont le lien a été établi avec Alzheimer et qui touche davantage les femmes. D'autres études ont montré que le déclin cognitif des femmes peut aussi être lié à la ménopause chirurgicale. Enfin, des complications de grossesse peuvent entrainer une démence des années plus tard.
Maria Teresa Ferretti, une chercheuse en biomédecine spécialisée dans la maladie d'Alzheimer, est convaincue qu'il est nécessaire de faire une «prévention plus spécifique par sexe afin de donner plus d'informations sur les facteurs de risque qui concernent les femmes».
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«Il faut enquêter sur les différences spécifiques entre les hommes et les femmes»
Le groupe The Women's Brain Project (WBP) fondé par plusieurs chercheuses a publié une analyse des recherches sur Alzheimer des dix dernières années en analysant les données par sexe et ce pour la première fois.
«Comme les femmes sont plus touchées par la maladie, il faut enquêter sur les différences spécifiques entre les hommes et les femmes», avance Antonella Santuccione-Chadha, une physicienne spécialisée sur la maladie et co-fondatrice de WBP.
Aujourd'hui, on peut détecter la présence de la maladie dans le cerveau à l'aide des niveaux de deux biomarqueurs. Si ces niveaux ne sont pas différents pour les hommes et les femmes, le cerveau des femmes a tout de même tendance à décliner plus vite. Pour les chercheuses du WBP, il faudrait donc ajuster les niveaux d'analyse en fonction de cette donnée.
Pourquoi la maladie progresse-t-elle plus vite chez les femmes? Potentiellement à cause de la diminution des hormones oestrogènes avec l'âge. D'autres recherches tendent à montrer que les femmes réussissent mieux les tests dans les phases initiales, ce qui pourrait prouver qu'ils ne sont pas adaptés à détecter la maladie dans les cerveaux féminins.
Pour les scientifiques, les recherches pour la médication échouent car elles ne sont pas adaptées et qu'elles n'incluent pas assez de femmes dans les panels. De plus, elles souffrent d'un manque de ressources financières. Maintenant, «on peut faire de nouvelles hypothèses et trouver de nouvelles façons d'améliorer le traitement des patients et patientes», explique Ferretti. Rappelons qu'à l'heure actuelle, on ne dispose d'aucun traitement curatif d'Alzheimer.
A la suite de la mort de Naomi Musenga due à une intoxication au Paracétamol, certains spécialistes rappellent le danger que peut représenter la prise de cette substance.
Tout le monde a du paracétamol dans son armoire à pharmacie mais mal utilisé, ce médicament peut être dangereux voire mortel, comme le rappelle l’affaire Naomi Musenga. Chaque année, une mauvaise utilisation de ce médicament est à l’origine d’une centaine de greffes de foie.
"Le paracétamol, c’est la meilleure et la pire des choses. C’est un médicament anodin, très bien toléré dans 99,999% des cas mais qui devient une arme extrêmement dangereuse quand il est utilisé en dehors des clous", explique le pharmacologue François Chast. "C’est comme un couteau de cuisine: c’est un outil efficace et sans danger quand on le tient par le manche, mais si on est maladroit, on peut se couper", ajoute-t-il.
Des risques pour le foie
Doliprane, Dafalgan, Efferalgan… De nombreux médicaments à base de paracétamol sont vendus sans ordonnance et couramment utilisés contre les douleurs et les fièvres. Mais à doses trop élevées, cette substance peut s’attaquer au foie.
La mort de Naomi Musenga, décédée le 29 décembre à 22 ans après avoir été raillée au téléphone par une opératrice du Samu de Strasbourg, est "la conséquence d’une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours", a indiqué mercredi la procureur de cette ville, Yolande Renzi.
"Une dose unique de 10 à 15 grammes suffit à provoquer une nécrose hépatique pouvant être mortelle" OMS
Des conclusions contestées par la famille: "Je ne crois pas que la prise de paracétamol soit la cause qui a précipité le décès de ma fille", qui était "bien informée sur la manière de prendre ce médicament", a réagi le père de la jeune femme.
Souvent utilisé dans les suicides
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), "une dose unique de 10 à 15 grammes suffit à provoquer une nécrose hépatique pouvant être mortelle". C’est pourquoi le paracétamol est souvent utilisé dans les suicides.
La dose maximale est 3 grammes par 24 heures, en espaçant les prises.
Nausées, malaises, douleurs abdominales…
Une surdose de paracétamol provoque d’abord des "signes discrets d’irritation gastro-intestinale", selon l’OMS. Ils "sont généralement suivis deux jours plus tard d’anorexie, de nausées, de malaise, de douleurs abdominales, puis de signes progressifs d’insuffisance hépatique et, finalement, de coma hépatique".
Nettoyer nous ferait moins bien respirer. Et les femmes seraient bien plus exposées que les hommes, selon les auteurs d’une étude publiée dans une revue américaine.
L’étude publiée dans le très sérieux American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine a de quoi inquiéter. Ses conclusions sont formelles : « Les femmes qui font le ménage à la maison ou dont le nettoyage est le métier voient décliner leurs fonctions pulmonaires de manière accélérée, ce qui suggère que les expositions liées aux activités de nettoyage peuvent constituer un risque pour la santé respiratoire à long terme ».
Pour en arriver à ce constat, les chercheurs de l’université de Bergen (Norvège) ont analysé les données de l’European Community Respiratory Health Survey (ECRHS), vaste étude menée sur vingt ans (1992-2012) auprès de 6 235 participants.
Asthme et symptômes respiratoires
Ils ont notamment mis en évidence que, comparativement à celles qui ne faisaient pas le ménage, les femmes responsables du nettoyage à domicile et les professionnelles de l’entretien perdaient de leur capacité à expirer de l’air.
« Les tâches de nettoyage peuvent impliquer une exposition à des agents chimiques ayant des effets nocifs potentiels sur le système respiratoire, et un risque accru d’asthme et de symptômes respiratoires chez les nettoyeurs professionnels et chez les personnes nettoyant à la maison, écrivent les auteurs. Les conséquences à long terme des produits de nettoyage sur la santé respiratoire ne sont cependant pas bien décrites. »
À titre de comparaison, les auteurs suggèrent que l’utilisation régulière de sprays pour l’entretien équivaut à fumer un paquet de vingt cigarettes par jour.
Les hommes moins exposés
L’autre enseignement de l’étude est que le nettoyage n’est « pas significativement associé au déclin de la fonction pulmonaire chez les hommes ou à l’obstruction de leurs voies respiratoires ».
Pourquoi les hommes seraient-ils épargnés ? Le fait qu’ils soient moins représentés que les femmes dans la cohorte étudiée fausse sans doute les résultats. Mais les chercheurs norvégiens n’excluent pas que les femmes soient plus sensibles aux substances nocives contenus dans les produits ménagers.
Une centaine de patients disant souffrir de la nouvelle formule du Levothyrox décide de porter plainte pour "trafic d'influence", a appris franceinfo, vendredi 6 juillet, auprès de leur avocat. Plusieurs patients avaient déjà porté plainte pour "tromperie aggravée, blessures involontaires mise en danger de la vie d'autrui."
Ces plaignants demandent à la juge d'instruction du pôle santé de Marseille, saisie du dossier, d'enquêter sur des conflits d'intérêts présumés. Ils disent s'interroger sur les conditions dans lesquelles la nouvelle formule du Levothyrox a été mise sur le marché et pointent du doigt le travail, qu'ils jugent orienté en faveur du laboratoire Merck, de la commission à l'Assemblée nationale qui a conclu, en octobre 2017, à une simple "crise médiatique et non sanitaire".
L'avocat fait des découvertes
Alors que le laboratoire Merck a toujours affirmé que l'Agence du médicament lui avait imposé de changer la formule du médicament, au motif que l'ancienne posait un problème de conservation, l'avocat Gauthier Lefevre affirme avoir découvert que le laboratoire travaillait déjà depuis plusieurs années sur ce nouveau médicament, et que l'ancienne formule ne posait pas de problème particulier.
Me Lefevre fait reposer sa plainte sur le fait que le professeur Philippe Lechat, de l'Agence du médicament, qui a signé la demande de nouvelle formule adressée à Merck, a travaillé plusieurs années et jusqu'en 2004 pour ce laboratoire : "On découvre que la personne qui a signé le courrier, en février 2012, pour solliciter le changement de formule, a travaillé pour le laboratoire Merck. Il suffit de se référer à la déclaration publique d'intérêt rédigée par l'intéressé, et on voit qu'il a travaillé pour Merck plusieurs années. Il y a donc évidemment un conflit d'intérêt, ça pose question (…). Quand le laboratoire Merck vous donne sa version officielle qui est de dire 'c'est une autorité complètement indépendante qui nous a donné le feu vert', on s'aperçoit qu'en réalité, ce n'est pas une autorité si indépendante que ça; C'est un ancien de la maison, si je puis dire."
Ces gens-là ont des liens d'intérêt financier avec les laboratoires, c'est-à-dire que concrètement, certains professeurs sont régulièrement rémunérés pour des interventions, des réunions, pour le laboratoire Merck.Gauthier Lefevre, avocatà franceinfo
L'avocat dénonce également les liens entre les professeurs de médecine entendus par la commission de l'Assemblée en octobre et le laboratoire Merck : "Les personnes auditionnées sont quasiment toutes des proches ou des gens qui ont travaillé pour le laboratoire. Et, évidemment, quand ces gens-là sont auditionnés, ils omettent bien de le dire. Ça va même jusqu'au député qui rédige ce rapport, M. Jean-Pierre Door [Les Républicains], dont on apprend en réalité qu'il a une usine Merck sur sa circonscription du Loiret."
Me Lefevre joint à sa plainte les certificats médicaux de sa centaine de clients souffrant depuis un an, entre autre, de perte de cheveux, douleurs articulaires, et dépressions sévères
L’étude, commandée par l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT), relève deux anomalies.
Elle conclut que la nouvelle formule contient moins de Lévothyroxine que les spécifications en vigueur: "Les patients se trouvent sous-dosés en hormones thyroïdiennes, nous avons observé de façon conséquente des réveils de cancers endormis depuis des années", écrit l’étude.
Deuxième constat: la présence de Dextrothyroxine qui ne figure pas, selon l’association, dans la liste des composants du médicament.
Cette substance de synthèse, non commercialisée en France, a été retirée de la vente aux États-Unis en raison d’effets secondaires semblables à ceux rencontrés parles malades de la thyroïde (maux de tête, crampes, vertiges, perte de cheveux...).
Les résultats ont été transmis à la juge d’instruction du pôle santé de Marseille chargée du dossier.
L’association en appelle à l’Agence nationale de sécurité du médicament(ANSM) et estime que "la sécurité sanitaire ne permet pas d’attendre l’issue de l’instruction pénale pour agir".